Un référendum sectoriel en immigration n’est «pas nécessaire», dit François Legault

Caroline Plante, La Presse Canadienne
Un référendum sectoriel en immigration n’est «pas nécessaire», dit François Legault

QUÉBEC — Après avoir soulevé l’idée en campagne électorale, le premier ministre François Legault juge maintenant qu’il n’est «pas nécessaire» de tenir un référendum pour réclamer à Ottawa les pleins pouvoirs en immigration.

«Je ne pense pas qu’on a besoin de faire un référendum pour demander aux Québécois s’ils souhaiteraient qu’on rapatrie des pouvoirs à Québec en immigration, c’est consensuel», a déclaré M. Legault à la période des questions, jeudi.

Le premier ministre répondait au chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon, qui soulignait qu’il y a à peine deux jours, la ministre de l’Immigration, Christine Fréchette, ravivait l’idée d’un référendum en immigration.

Mme Fréchette avait déclaré ne sentir aucune ouverture de la part de son vis-à-vis fédéral, Marc Miller, sur la question du rapatriement au Québec des pouvoirs en immigration, alors que M. Legault a prétendu le contraire le 25 janvier dernier.

«Comment ça se passe la renégociation des pouvoirs en matière d’immigration avec le gouvernement fédéral, de façon générale?» lui avait alors demandé un journaliste. «De façon générale, ça se passe bien», avait-il répondu.

«Il y a beaucoup de discussions avec M. Miller. Je pense qu’il y a une ouverture. J’ai confiance qu’on va réussir à trouver des compromis avec le gouvernement fédéral», avait ajouté le chef caquiste.

«Je pense que M. Legault a eu des discussions auxquelles je n’ai pas assisté, a laissé tomber Mme Fréchette, mardi, lorsqu’interrogée à ce sujet. Jusqu’à maintenant, moi je n’ai pas personnellement eu d’ouverture de la part de M. Miller.» 

M. Legault n’y voit pas de contradiction. «La ministre de l’Immigration puis moi, on dit la même chose. On discute depuis un certain temps avec Marc Miller pour mettre des conditions de connaissance du français pour les immigrants temporaires», a-t-il dit.

Il a affirmé plus tard en point de presse qu’il souhaitait toujours obtenir les pleins pouvoirs en matière d’immigration. La demande a été faite «verbalement», a ajouté dans une mêlée presse distincte le ministre des Relations canadiennes, Jean-François Roberge.

«On va prendre tout ce qu’on peut avoir, a déclaré M. Roberge. Si on peut avoir davantage de pouvoirs, on va les prendre, c’est certain. Si d’aventure on ne peut pas avoir les pleins pouvoirs, on est capable de faire des ententes pour obtenir ce qu’on veut.»

M. Roberge a cité en exemple les discussions portant sur le programme de mobilité internationale et la nécessité pour les travailleurs étrangers temporaires d’apprendre le français.

En 2022, François Legault disait que le Québec risquait la «louisianisation» si Ottawa ne lui cédait pas les pleins pouvoirs en immigration. Il avait déclaré au congrès de son parti que la «survie de la nation québécoise» en dépendait.

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