Les campements doivent être déplacés, affirme le premier ministre Doug Ford

La Presse Canadienne
Les campements doivent être déplacés, affirme le premier ministre Doug Ford

TORONTO — Le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a déclaré que les campements installés sur les campus universitaires par des manifestants propalestiniens «doivent partir».

M. Ford a dit avoir reçu des messages de parents exprimant leurs craintes de voir leurs enfants être harcelés ou intimidés à cause des campements qui sont apparus sur plusieurs campus ces dernières semaines.

«Ils doivent partir. L’université doit déplacer ces gens», a déclaré M. Ford devant les journalistes à l’Assemblée législative de l’Ontario.

Le premier ministre a déclaré qu’une partie de ce qu’il avait vu et entendu à propos des manifestations était «inacceptable» et qu’il souhaitait que les campements soient démantelés.

«Je ne supporte pas certaines des choses dégoûtantes que j’ai vues là-bas», a-t-il déclaré.

L’Université négocie

Plus tôt lundi, l’Université de Toronto disait voir une «façon de progresser» après avoir rencontré des étudiants faisant partie d’un campement propalestinien sur le campus.

Le campement installé jeudi dernier dans une zone connue sous le nom de King’s College Circle appelle l’université à révéler ses liens avec le gouvernement israélien et à se désinvestir des entreprises israéliennes.

Bien que l’université ait initialement donné aux manifestants jusqu’à jeudi dernier à 22h pour quitter les lieux, les administrateurs ont déclaré plus tard qu’ils n’exigeraient pas le démantèlement immédiat du campement si ses activités restaient pacifiques.

Sandy Welsh, vice-rectrice aux étudiants de l’université, a déclaré lundi matin dans un communiqué que les membres de l’administration ont rencontré les représentants étudiants du camp au cours de la fin de semaine et que les discussions «ont été constructives».

Elle dit que les représentants et les administrateurs travaillent ensemble pour répondre aux préoccupations concernant la santé et la sécurité, ainsi qu’aux informations faisant état de propos menaçants ou haineux.

Discours haineux ou mensonges

Mohammad Yassin, étudiant de quatrième année et l’un des porte-parole des manifestants, a déclaré qu’il faisait partie du groupe qui a rencontré les administrateurs en fin de semaine.

La déclaration publiée lundi est décourageante selon lui, car elle «perpétue les mensonges» sur la manifestation, a-t-il affirmé.

Les allégations persistantes de l’administration selon lesquelles les manifestants ne font pas partie de la communauté universitaire ou qu’ils se livrent à des discours de haine sont tout simplement fausses, a assuré M. Yassin.

«Le deuxième ou le troisième jour de notre camp, nous avons eu un dîner de shabbat organisé par la faculté et la communauté juive de notre camp, alors que nous étions accusés d’antisémitisme, a-t-il relaté. Nous luttons avec virulence contre toute forme de haine et d’antisémitisme. Cela va à l’encontre de nos lignes directrices et nous avons des processus pour faire face aux personnes qui promeuvent ce type de haine.»

Le groupe a entamé les négociations en pensant qu’il discuterait bientôt de ses revendications, mais l’université a continué à se concentrer sur des «choses insignifiantes» comme la clôture autour de la zone et le ramassage des déchets, a-t-il expliqué.

«Nous allons seulement discuter des revendications avec l’université à l’avenir. (…) Nous n’avons pas de temps à perdre à discuter des clôtures alors que plus de 30 000 personnes ont été tuées à Gaza.»

La Cour internationale de Justice enquête pour savoir si Israël a commis des actes de génocide dans la guerre en cours à Gaza, mais le verdict devrait prendre des années à être prononcé. Israël a rejeté les allégations d’actes répréhensibles et accusé le tribunal de partialité.

La campagne israélienne à Gaza a été lancée après que des militants dirigés par le Hamas ont fait irruption dans le sud d’Israël, tuant plus de 1200 personnes, pour la plupart des civils, et prenant en otage environ 250 hommes, femmes et enfants en octobre. L’offensive israélienne a tué plus de 34 000 Palestiniens, selon les autorités sanitaires locales.

Des militants propalestiniens ont également installé des tentes à l’Université McGill à Montréal, à l’Université d’Ottawa, à l’Université McMaster à Hamilton et sur le campus de l’Université de la Colombie-Britannique à Vancouver.

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