Les pluviers siffleurs en hausse à l’Île-du-Prince-Édouard après le passage de Fiona

Hina Alam, La Presse Canadienne
Les pluviers siffleurs en hausse à l’Île-du-Prince-Édouard après le passage de Fiona

La tempête post-tropicale Fiona a laissé derrière elle une traînée de destruction et des rivages effondrés sur l’Île-du-Prince-Édouard, mais la tempête semble avoir été d’une grande aide pour un petit oiseau, le pluvier siffleur.

Lily McLaine, porte-parole de Parcs Canada, a dit que le nombre de poussins de pluvier siffleur avait connu une légère augmentation cette année.

Il y avait 17 poussins nés de 10 couples reproducteurs sur les côtes du Parc national de l’Île-du-Prince-Édouard cette année, selon la porte-parole.

L’organisme fédéral est optimiste, mais demeure prudent. Le taux de natalité des oiseaux est légèrement supérieur à l’objectif, leur nombre augmentant lentement au cours des trois dernières années après une longue période de déclin.

Le pluvier siffleur est une espèce en voie de disparition au Canada en vertu de la Loi sur les espèces en péril. Les oiseaux arrivent au Canada pour nicher de la fin mars au début mai et s’envolent vers le sud au début septembre.

Mme McLaine affirme qu’un certain nombre de facteurs peuvent avoir aidé ces petits oiseaux à rebondir.

Même si certaines des plages traditionnellement utilisées par les pluviers siffleurs comme habitat ont été détruites lorsque Fiona a balayé l’Île-du-Prince-Édouard l’année dernière, d’autres zones se sont ouvertes en raison du déplacement de débris ligneux, de pierres et de coquillages, créant ainsi des poches propices à la nidification des oiseaux.

«Ils l’utilisent pour se camoufler, en particulier pour leurs nids. Les œufs ressemblent à l’habitat: les coquilles, les rochers. C’est un peu comme ça qu’ils protègent leur nid. Ils essaient de les garder camouflés», a expliqué Mme McLaine.

Elle a décrit les oiseaux comme «des boules de coton sales avec des pattes en cure-dents».

«Les très petits poussins (…) ils sont tellement petits. Ça va vous éblouir», a-t-elle dit en riant.

Menace du changement climatique

Même si le nombre d’oiseaux a légèrement augmenté cette année, ils sont confrontés à des menaces constantes, notamment le changement climatique, a souligné Mme McLaine.

«Ils doivent voler vers le nord et le sud chaque année, ils ont donc plus d’habitats menacés et plus d’arrêts qui pourraient présenter un risque d’érosion côtière, de réduction de la nourriture et davantage de risques de prédateurs à tous les niveaux.»

Nick Lund, un responsable de l’organisation américaine de conservation de la faune Maine Audubon, a déclaré que le changement climatique est l’une des plus grandes menaces pour ces oiseaux en raison de l’étroitesse de leur habitat.

Il y a des milliers de kilomètres d’océan d’un côté et des milliers de kilomètres de terre de l’autre, avec quelques centaines de mètres de plage entre les deux où les pluviers siffleurs peuvent nicher, a-t-il expliqué.

«Ils sont en première ligne de la bataille contre le changement climatique. Alors que la mer monte et que les tempêtes s’intensifient, la plage est la première chose qui est touchée», a-t-il indiqué.

«Ces oiseaux, qui sont parmi les seuls à choisir de nicher directement sur la plage, sont les premiers dans la ligne de mire.»

Parcs Canada surveillera de près les oiseaux l’année prochaine et, comme cette année, fermera les zones du parc national où les oiseaux nichent, demandera que les chiens soient tenus en laisse et appellera les citoyens à respecter les barricades et les panneaux de fermeture.

«Cela protège les pluviers siffleurs. Cela réduit leur stress dû à ces animaux domestiques sur les plages», a soutenu Mme McLaine.

Partager cet article
S'inscrire
Me notifier des
guest
0 Commentaires
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires