La Commission canadienne des droits de la personne est dénoncée à l’international

Alessia Passafiume, La Presse Canadienne
La Commission canadienne des droits de la personne est dénoncée à l’international

OTTAWA — Une coalition de syndicats canadiens et d’organisations représentant les travailleurs noirs a déposé une plainte à l’international contre la Commission canadienne des droits de la personne.

Les neuf organisations affirment que la commission canadienne qui traite les plaintes contre le gouvernement fédéral en matière de droits de la personne viole le droit international au chapitre du traitement réservé aux employés noirs.

Le directeur du Secrétariat du recours collectif noir, Nicholas Marcus Thompson, a soutenu lundi que la Commission canadienne des droits de la personne, qui devrait être à l’avant-garde de la promotion et de la protection des droits de la personne au pays, en prônant le changement en tant que protectrice des droits de la personne au Canada, «s’est elle-même montrée discriminatoire». 

Outre le Secrétariat du recours collectif noir, la coalition regroupe notamment l’Alliance de la fonction publique du Canada, le Syndicat national des employés généraux et publics, la Coalition Rouge, l’Alliance canadienne des infirmières noires et la Fédération des Canadiens noirs.

Ces groupes demandent que l’Alliance mondiale des institutions nationales des droits de l’homme, qui a son siège à Genève, réexamine l’accréditation de la Commission canadienne des droits de la personne au sein de cet organisme. L’Alliance mondiale travaille en étroite collaboration avec les Nations unies.

Un rapport sénatorial de décembre intitulé «Racisme anti-Noirs, sexisme et discrimination systémique au sein de la Commission canadienne des droits de la personne» a révélé une crise de confiance dans le système fédéral de protection des droits de la personne. Le rapport remettait en question la capacité de la commission «de traiter équitablement et dans un délai raisonnable les plaintes fondées sur la race».

L’étude du Sénat a été motivée par des griefs déposés contre la commission concernant le traitement réservé aux employés noirs et racisés. Les sénateurs ont constaté que certains employés avaient subi un préjudice de la part de leur employeur, et le rapport a souligné que la discrimination sur le lieu de travail pouvait avoir des effets importants et durables.

«Elle n’est jamais acceptable; pourtant, elle est la réalité quotidienne de bon nombre de Canadiens noirs et racialisés au Canada», lit-on dans le rapport.

M. Thompson a déclaré lundi que la coalition, qui représente quelque 700 000 employés, comptait sur la commission canadienne pour «jouer un rôle dans le droit au démantèlement de la discrimination systémique, et non d’en être l’auteure».

La commission a indiqué lundi dans une déclaration écrite qu’elle examinait la plainte de la coalition, mais souligne que son accréditation à l’Alliance mondiale a obtenu son renouvellement périodique l’année dernière.

Son accréditation a été jugée «pleinement conforme» sur la base d’un «examen complet de l’ensemble du travail de la commission en matière de promotion des droits de la personne entre 2016 et 2022», indique la déclaration. 

«Nous sommes convaincus que nous continuerons à fonctionner en totale conformité et nous sommes impatients de fournir à l’Alliance mondiale toutes les informations dont elle a besoin.»

Note aux lecteurs: Version corrigée: La Presse Canadienne écrivait que la coalition comptait huit organisations; en fait, il y en a neuf.

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