Chapelle ardente à Montréal: le public est invité à rendre hommage à Brian Mulroney

Stéphane Blais, La Presse Canadienne
Chapelle ardente à Montréal: le public est invité à rendre hommage à Brian Mulroney

MONTRÉAL — La dépouille de l’ancien premier ministre du Canada Brian Mulroney est arrivée jeudi matin à Montréal, où les dignitaires et le grand public sont invités à lui rendre un dernier hommage. 

Les dignitaires ont commencé à défiler peu après 10 h 30. Les anciens premiers ministres Pierre Marc Johnson, Lucien Bouchard et Jean Charest sont notamment allés saluer la famille Mulroney. On a pu aussi voir le président et chef de la direction de Québecor, Pierre Karl Péladeau, ainsi que l’ancien chef du Bloc québécois Gilles Duceppe.

«On dit adieu à un grand homme d’État, un ami du Québec, un grand ami du Québec», a confié Lucien Bouchard, à sa sortie de la basilique Saint-Patrick, visiblement essoufflé par l’émotion. 

«Mais aussi un ami de notre jeunesse. Alors oui, ce ne sont pas des moments très gais», a-t-il ajouté après de longues pauses. 

Son successeur, l’ex-premier ministre Jean Charest, a parlé d’une occasion «à la fois triste, mais à la fois solennelle pour le pays». 

«J’espère que tous les Canadiens auront l’occasion de réfléchir sur ce qu’on a réalisé ensemble et surtout ce que Brian Mulroney a fait pour nous», a-t-il soutenu.

Gilles Duceppe a décrit l’ex-premier ministre du Canada comme un homme «authentique» et «attentionné», en précisant qu’il est important de «reconnaître les qualités de nos adversaires politiques» qui «ne sont pas des ennemis».

L’ancien ministre libéral provincial Raymond Bachand a tenu à souligner, comme plusieurs l’ont fait dans les dernières semaines, que Brian Mulroney était homme prévenant, «qui s’intéressait aux êtres humains» qu’il rencontrait.

«Il était toujours intéressé. Il demandait comment va Micheline? comment va Stéphanie?»

Au niveau politique, a ajouté Raymond Bachand, «je crois qu’il nous a montré qu’on pouvait aimer le Québec en même temps qu’aimer le Canada».

Après le défilement de plusieurs dignitaires, des membres du public étaient invités à rendre hommage au défunt.

«Je dois faire amende honorable, car je n’ai jamais voté pour lui, mais j’aurais dû», a confié Denise Dussault en sortant de la basilique.

«Ce gars-là était un grand Canadien qui a toujours fait preuve d’un immense courage et d’une dignité», a-t-elle dit en précisant que «ça prenait beaucoup de courage pour tenir tête à Margaret Thatcher» dans le dossier de l’apartheid et «à négocier l’accord de libre-échange avec Ronald Reagan».

«Quand je regarde nos politiciens maintenant, je trouve qu’ils ne sont pas à sa hauteur», a tenu à mentionner la dame.

«On sent parfois de la rancœur chez nos politiciens, mais lui, il n’y avait rien de tel», a ajouté la Montréalaise Francine Mailloux en indiquant «qu’il était un grand homme qui a réussi sa vie professionnelle, sa vie politique et sa vie familiale».

Deux jours d’exposition

L’exposition en chapelle ardente se déroule à la basilique de Saint-Patrick, au centre-ville de Montréal, jusqu’à vendredi. 

À 10 h, le cortège d’une dizaine de véhicules a commencé à arriver à la basilique. Sous le son des cloches, la veuve de M. Mulroney, Mila, a été la première à sortir du cortège et était entourée de ses quatre enfants, Caroline, Ben, Mark et Nicolas. Les beaux-enfants et l’une des petites-filles de Mme Mulroney étaient également sur place. 

Des porteurs de la Gendarmerie royale du Canada ont ensuite transporté le corps dans la basilique par les portes principales, suivis de la famille Mulroney. 

Le lieu était entouré par une très forte présence policière; des tireurs d’élite étaient présents sur les bâtiments environnants. 

Les parents de Brian Mulroney étaient d’origine irlandaise et selon Patrimoine canadien, la famille Mulroney a de nombreux liens personnels avec la basilique de Saint-Patrick, qui «a desservi la communauté irlandaise de Montréal à une époque où elle augmentait rapidement, de nombreuses personnes ayant quitté l’Irlande à la suite de la grande famine et d’autres difficultés». 

Lors de l’exposition en chapelle ardente, le corps du défunt est constamment gardé par «un détachement de veille», composé notamment de sentinelles des Forces armées canadiennes, de policiers de la Gendarmerie royale du Canada et de membres du Service de protection parlementaire. 

De 10 h 30 à midi, jeudi, les visites étaient réservées aux dignitaires et aux personnes invitées par la famille de l’ex-premier ministre. 

Les visites publiques ont lieu de 12 h à 18 h jeudi et de 10 h à 18 h vendredi. 

Les citoyens qui souhaitent faire leurs adieux à Brian Mulroney devront se soumettre à un contrôle de sécurité. 

Patrimoine canadien demande aux membres du public de ne pas apporter de sacs ou d’objets afin d’accélérer le processus de contrôle. 

Des livres de condoléances seront mis à la disposition des dignitaires et du public. 

Les funérailles d’État de M. Mulroney seront célébrées samedi à 11 h en la basilique Notre-Dame, dans le Vieux-Montréal. 

Des éloges funèbres doivent être prononcés par sa fille Caroline et par Justin Trudeau, Pierre Karl Péladeau, Jean Charest, Wayne Gretzky et l’ancien secrétaire d’État américain James Baker. 

Celui qui a gouverné le Canada pendant dix ans, entre 1984 et 1993, s’est éteint le 29 février à l’âge de 84 ans. 

Brian Mulroney était natif de Baie-Comeau, d’ailleurs l’Assemblée nationale lui a rendu hommage, jeudi.

Le premier ministre François Legault a de nouveau souligné que selon lui, «son plus grand héritage, sa plus grande réussite, c’est l’accord de libre-échange avec les États-Unis».

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