Des investissements de 200 M$ liés à la zone d’innovation

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Par Stéphanie MacFarlane
Des investissements de 200 M$ liés à la zone d’innovation
La zone d'innovation du Haut-Richelieu permettrait de développer un campus en sécurité publique et civile. Des maquettes ont été réalisées afin d'exposer cette vision. Il ne s'agit pas d'images du futur site. (Photo : Gracieuseté)

Plus de 200 M$ d’investissements, une hausse des emplois manufacturiers et une augmentation du salaire moyen pour certains types de postes. Les retombées économiques prévues par la création d’une zone d’innovation en sécurité civile et publique dans le Haut-Richelieu sont majeures. Une demande pour obtenir cette désignation vient d’être déposée par NexDev au ministère de l’Économie et de l’Innovation (MEI).

Le Haut-Richelieu souhaite être reconnu comme une référence en matière de sécurité publique et civile au Québec, au Canada et à l’international. Sept secteurs stratégiques ont été identifiés, dont les équipements et technologies des premiers intervenants, la sécurité des infrastructures essentielles et des sites événementiels, ainsi que la santé et sécurité au travail.

La région possède déjà un écosystème riche en sécurité civile et publique, souligne Véronique Tougas, présidente du Groupe Cambli et vice-présidente de NexDev. Les 21 entreprises en sécurité qui y sont implantées génèrent 1758 emplois manufacturiers. Saint-Jean-sur-Richelieu est une ville garnison. La région compte cinq parcs industriels et le Cégep. La proximité des grands centres et de la frontière canado-américaine est aussi une valeur ajoutée, enchaîne Mme Tougas.

Catalyseur
InnoSécur, un organisme à but non lucratif dont la mission est l’innovation durable en matière de sécurité des communautés, des personnes et des biens, deviendra le catalyseur de la zone d’innovation. «InnoSécur sera le fédérateur entre les institutions d’enseignement, les centres de recherche et les entreprises», poursuit Véronique Tougas, qui est administratrice d’InnoSécur. La zone d’innovation compterait de nombreux partenaires privés et publics, dont des entreprises du Haut-Richelieu et l’Université du Québec à Trois-Rivières.

Campus
La vision du Haut-Richelieu est de développer un campus e autour de l’aéroport. La zone d’innovation proposée a une superficie d’environ cinq millions de pieds carrés en incluant les infrastructures existantes. Deux millions de pieds carrés sont disponibles pour de nouveaux projets.

Ce campus serait divisé en quatre zones distinctes. Un premier secteur aurait une aire d’accueil et un centre multifonctionnel. Des entreprises technologiques en sécurité publique et civile seraient réunies dans une deuxième partie. Une troisième zone accueillerait un centre de recherche et de développement, dont des laboratoires, des espaces de travail collaboratif (coworking), des incubateurs à jeunes pousses (startups) et un plateau d’essais techniques. Enfin, une quatrième section regrouperait des aires communes et des lieux d’échanges.

Retombées
Selon NexDev, la zone d’innovation aurait un potentiel de 45 nouveaux projets d’investissements en 15 ans d’où émergeront des produits et services liés à la sécurité civile et publique. La zone permettrait d’accroître la richesse foncière industrielle et commerciale de la région de près de 210 M$.

Les promoteurs estiment aussi que le nombre d’emplois manufacturiers augmenterait de 30%. Le Haut-Richelieu compterait environ 1750 emplois manufacturiers directs ainsi que 3289 emplois indirects et induits. Le salaire moyen des techniciens et employés de fabrication augmenterait de 10 à 15%. Enfin, la zone d’innovation permettrait de réduire de 10% le taux de navettage vers l’extérieur de la MRC.

Croissance
Le domaine de la sécurité civile et publique est également en pleine effervescence. «C’est l’un des secteurs qui aura la plus importante croissance dans les dix prochaines années. Seulement en sécurité intérieure, on parle de budgets mondiaux d’environ 300 G$ par année», souligne Véronique Tougas.

Elle ajoute que la zone d’innovation va dynamiser l’économie de la région et aura des répercussions positives sur les commerçants et les citoyens. «La zone d’innovation va aussi être une locomotive pour le tissu industriel. C’est un projet global et mobilisateur important», enchaîne Patrick Alarie, président de Batterie Natech et de NexDev.

Zones d’innovation
Rappelons que les zones d’innovation auront le rôle d’attirer des talents, des entrepreneurs, des grands donneurs d’ordre ainsi que des chercheurs autour d’une thématique précise, en plus d’offrir un environnement diversifié et propice à la qualité de vie et au bien-être. Celle du Haut-Richelieu compterait des sources d’énergie propre, des espaces verts et des infrastructures de mobilité durable.

«Le gouvernement veut que le Québec devienne un endroit où l’on peut connecter les universités, les entreprises et les intervenants d’un secteur d’activité afin qu’il prenne sa place à l’intérieur d’une chaîne de valeur mondiale», expose Louis Grenier, un spécialiste en positionnement industriel. M. Grenier, qui a contribué à la création du plan d’affaires dans le Haut-Richelieu, précise que 74 demandes de zones d’innovation ont été déposées au MEI. Le Haut-Richelieu espère obtenir une réponse favorable d’ici un an.

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