Les panneaux en plexiglass en forte demande

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Par Stéphanie MacFarlane
Les panneaux en plexiglass en forte demande
Richard, Charles et William Désourdy, de la Vitrerie Désourdy et Fils (Photo : Le Canada Français - Jessyca Viens-Gaboriau)

Pharmacies, boutiques, centres de santé, garages, épiceries, usines, de nombreuses adresses arborent maintenant des panneaux en plexiglass pour freiner la propagation de la COVID-19. Ces pare-haleines font maintenant partie du décor habituel et leur installation s’insère maintenant dans les activités de certaines entreprises de la région.

«Il y a beaucoup de demandes. Pendant toute la pandémie, ça nous a occupés à temps plein», résume Sonia Saran, copropriétaire de Vitrerie Saran.
Elle souligne que dès le début de mars, son entreprise a été appelée à répondre à des demandes en ce sens. «La première est venue de Jean Coutu [du boulevard du Séminaire Nord]. Il a été très proactif pour protéger ses pharmaciens», témoigne Mme Saran. Ensuite, Vitrerie Saran a équipé en pare-haleines les bureaux de GLR Notaires. «À partir de là, ça a été le bouche-à-oreille», poursuit Mme Saran. Et les commandes continuent d’entrer.

Le vitrier s’attendait à ce que la demande explose. «On a commandé du plexiglass de manière préventive et ensuite, on en a commandé beaucoup. On en a stocké», dit Sonia Saran en ajoutant que l’attente pour en recevoir oscille entre deux et quatre semaines. «On s’est reviré sur une pièce de 25 cents. On appelle ça de l’expérience et avoir un plan B», enchaîne-t-elle.

Carlo et Sonia Saran, copropriétaires de la Vitrerie Saran

Commandes
La demande en panneaux de plexiglass (en acrylique) et en feuilles de polycarbonate (Lexan) se fait aussi sentir à la Vitrerie 4 saisons. Trois jours après avoir reçu sa commande au début de mai, l’entreprise était en rupture de stock. «J’ai une autre grosse commande qui doit rentrer à la fin du mois de mai et la moitié a déjà trouvé preneur. Les fournisseurs nous mettent un maximum d’achat. On en recommande chaque fois», témoigne David Oligny, copropriétaire de Vitrerie 4 saisons.

Même constat chez Vitrerie Désourdy et Fils. «C’est en rupture de stock, mais on vient à bout d’en trouver et d’en faire», indique de son côté Richard Désourdy, copropriétaire de Vitrerie Désourdy et Fils.

Ce dernier mentionne devoir effectuer une grosse commande pour en avoir une petite partie. «On fournit les clients qui sont les plus urgents», enchaîne M. Désourdy.

Prix à la hausse
Les vitriers interrogés par Le Canada Français soulignent que les prix ont augmenté avec la crise sanitaire. «Nos distributeurs ne sont pas capables de garantir le prix avant que ça arrive chez eux. Ils sont à la merci des fournisseurs. C’est la cohue pour tout le monde. Et il faut payer les commandes à l’avance», indique Richard Désourdy.

Actuellement, un client doit débourser entre 125$ et 200$ pour se procurer un morceau de pare-haleine, selon le format. À ce montant, il faut ajouter les frais liés à l’installation. Quant aux montages qui sont réalisés par les vitriers de Saint-Jean-sur-Richelieu, ils sont personnalisés à chacun des endroits et selon les besoins (avec passe-documents, supports et grilles pour parler, par exemple).

David Oligny est copropriétaire de Vitrerie 4 saisons

Aide
La demande de panneaux en plexiglass a aidé ces entreprises à garder la tête hors de l’eau. «Ça nous a permis de payer les frais fixes. On est chanceux d’avoir ça pour continuer à servir le monde. C’est important d’aider. On veut repartir l’économie de Saint-Jean-sur-Richelieu. On est là comme dans le temps du verglas avec les vitres pour les foyers», souligne Sonia Saran. Elle ajoute que la quasi-totalité de ses employés a été mis à pied. Quelques-uns ont pu poursuivre en télétravail, tandis qu’ils étaient deux à sortir les commandes de panneaux en plexiglass en compagnie de Carlo Saran, l’autre copropriétaire. Les 20 employés de l’entreprise ont toutefois retrouvé leur travail le 11 mai.

«C’est sûr que si j’avais eu quatre fois plus de feuilles, je les aurais vendues. Ça nous a tenus occupés parce que sinon, on n’avait rien. On a toujours fait des plexiglass pour les airs conditionnés. Ce n’est pas notre créneau numéro 1, mais on sent qu’on fait une différence», poursuit David Oligny. Richard Désourdy ajoute que son entreprise est là pour aider sa communauté.

Vitre
La possibilité que la société ait à cohabiter encore de nombreux mois avec la COVID-19 laisse entrevoir aux vitriers que certains panneaux en plexiglass seront remplacés par des panneaux permanents en vitre.

Certains commerçants ont d’ailleurs déjà opté pour cela, notamment parce que la vitre est plus durable, alors que l’acrylique et le polycarbonate s’usent au nettoyage. Mais la majorité a installé des pare-haleines temporaires dans l’espoir de pouvoir les retirer.

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