Les jeunes joueurs du Rocket prennent tranquillement du galon après quelques insuccès

Simon Servant, La Presse Canadienne
Les jeunes joueurs du Rocket prennent tranquillement du galon après quelques insuccès

MONTRÉAL — Le Rocket de Laval a presque touché le fond du baril, mais il s’est relevé. Et soudainement, il commence à répondre aux attentes fondées en lui avant le début de la saison.

Plus rien n’allait pour le Rocket lorsqu’il a encaissé une neuvième défaite de suite, le 8 décembre. L’équipe croupissait dans les bas-fonds de l’Association Est, la défensive était incapable de freiner les attaques adverses et les gardiens ne semblaient pas en mesure de réaliser les arrêts clés.

Tout à coup, les choses se sont mises à fonctionner. Depuis, les Lavallois ont gagné six de leurs huit dernières parties pour terminer l’année 2023 sur une bonne note, soit deux victoires en moins de 24 heures face au Crunch de Syracuse.

Même pendant leur mauvaise séquence, les jeunes joueurs du Rocket n’ont rien changé à leur approche et ils ont gardé leur bonne humeur lors des entraînements. Il semble que leur patience a finalement été récompensée.

«Nous y avons toujours cru. Ça va bien actuellement, mais nous devons continuer à travailler et à rester humbles, a déclaré le gardien de 22 ans Jakub Dobes. Notre groupe est talentueux et nous avons besoin d’encore plus d’expérience, mais nous y arrivons. Les gars commencent à s’habituer à la victoire et tout le monde se sent plus à l’aise sur la glace.»

Il est normal de voir des formations de la Ligue américaine compter dans leurs rangs plusieurs recrues et il est aussi normal de voir ces jeunes vivre une période de transition difficile chez les professionnels. Le Rocket peut en parler.

Devant le filet, Dobes a appris à la dure et ses statistiques parlent d’elles-mêmes. À l’arrière, Logan Mailloux a vécu des hauts et des bas dans son jeu défensif. À l’attaque, malgré une belle production offensive, Joshua Roy et Sean Farrell ont été contrés aisément à l’étranger. Ce ne sont que quelques exemples, mais ces derniers montrent bien à quel point les succès dans les rangs juniors et universitaires ne veulent rien dire au niveau suivant.

Les conseils de l’entraîneur-chef Jean-François Houle et de son personnel ainsi que l’expérience au fil des semaines ont cependant permis à ces jeunes de comprendre ce qui était nécessaire pour avoir du succès dans la Ligue américaine.

«Quand tu es une recrue, tu essaies d’en apprendre sur la ligue lors de tes premiers matchs. Il y a des hauts et des bas, mais c’est simplement une question de gagner de l’expérience. Tout le monde s’améliore tranquillement et nous espérons continuer à avoir du succès pour le reste de la saison et tenter une poussée pour les séries», a dit Dobes.

Le jeune gardien a récemment eu l’appui du vétéran de 30 ans Kasimir Kaskisuo, qui a signé un contrat avec le club-école du Canadien de Montréal. Dans le cas de Mailloux, il s’est particulièrement distingué depuis qu’il a été jumelé à Arber Xhekaj, qui a disputé 68 matchs dans la LNH avant d’être rétrogradé dans la Ligue américaine pour parfaire son jeu défensif.

Les succès de Roy et de Farrell depuis quelques matchs viennent quant à eux du fait que les deux joueurs sont plus impliqués sur la patinoire et plus physiques.

«Nous avons beaucoup de talent et tout le monde est capable de faire des jeux avec la rondelle. Nous apprenons le côté défensif. Nous voulons être un peu plus conservateurs et ça nous libère en attaque. J’ai l’impression d’être en position pour avoir la rondelle plus souvent. C’est maintenant une question de travailler pour tirer profit de ces occasions. Si je continue à avoir ces touches, les choses vont bien se passer», a expliqué Farrell, qui a récolté quatre points à ses quatre derniers matchs.

Farrell a fait mouche à une occasion lors des deux duels contre le Crunch alors que Roy a enfilé l’aiguille à deux reprises. Le dénominateur commun fut leur présence devant le filet plutôt qu’en périphérie.

Houle a souvent demandé à ses joueurs de finir leurs actions au filet lorsqu’ils cherchent à sortir de leur torpeur et les deux attaquants ont constaté pourquoi.

«Il n’y a pas de secret dans le hockey. Nous avons eu Rafaël Harvey-Pinard ici pendant deux ans et il fonçait toujours au filet. Il se retrouvait souvent sur la feuille de pointage. C’est la même chose pour Farrell ou Roy. Ils ne doivent pas toujours tirer de l’extérieur. Ils doivent se rendre dans les zones dangereuses. C’est sûr que ça va faire mal, mais ça va aussi payer parfois», a insisté l’entraîneur-chef.

Maintenant que l’expérience entre petit à petit, Houle et son personnel devront s’assurer que les jeunes joueurs n’aient pas les émotions trop élevées, car la saison est encore jeune.

«Tu peux avoir du succès cette semaine, mais il y en a une autre qui s’en vient. Tu dois être prêt et l’attaquer comme un professionnel. C’est notre travail de dire aux jeunes qu’ils doivent être prêts pendant toute la saison. Ils ne peuvent jamais être satisfaits ou heureux», a conclu Houle.

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