LAVAL, Qc — La version que Jakub Dobes présente depuis quelques semaines semble à des lunes de celle du début de saison. Et une chose est sûre, elle arrive à point pour le Rocket de Laval.
Dobes a stoppé 36 rondelles et le club-école du Canadien de Montréal a signé une importante victoire de 2-1 aux dépens des Senators de Belleville, vendredi soir, à la Place Bell.
Au début du mois de mars, le Rocket (31-26-8) occupait le dernier rang de la section Nord et il cherchait du rythme pour revenir dans le portrait des séries. Puis, comme les bons gardiens ont l’habitude de le faire sous pression, Dobes a transporté son équipe sur ses épaules et il l’a placée en meilleure position pour participer au tournoi printanier.
Le gardien tchèque de 22 ans a gagné six de ses huit derniers départs, n’allouant que deux buts ou moins lors de sept d’entre eux. L’adaptation à la Ligue américaine est maintenant chose du passé et le contraste est frappant. À ses 10 premiers départs en carrière, Dobes avait permis trois buts ou plus à huit reprises et il avait été chassé de son filet à deux occasions.
«Il a difficilement commencé sa carrière dans la Ligue américaine, mais il avait montré ses promesses avant ça. À l’université ou au camp des recrues, par exemple. Il devait s’acclimater à sa nouvelle équipe, à ses nouveaux coéquipiers. Nous avions aussi des trous dans notre structure de jeu, mais c’est tout un retour pour lui. Ça te montre quel genre de personne et de compétiteur il est», a observé l’entraîneur-chef Jean-François Houle.
Le brio de Dobes vendredi soir a permis aux Lavallois de se donner une avance de quatre points devant les Senators (30-27-6) au cinquième échelon de la section Nord, le dernier donnant accès aux éliminatoires. La troupe de Belleville a toutefois deux parties de plus à disputer.
Dobes n’a pas caché qu’il aime de plus en plus l’ambiance de séries qui règne depuis plusieurs semaines déjà et qu’elle serait peut-être l’une des raisons qui explique pourquoi son jeu est passé à un autre niveau récemment.
«Quand tu entres dans un mode de séries, tu essaies simplement de donner la chance à ton équipe de gagner. Comme formation, tu tentes de trouver de la puissance à l’intérieur du vestiaire et les joueurs se battent les uns pour les autres. C’est ce qui me motive et j’adore ce sentiment de jouer pour quelque chose de significatif», a-t-il souligné.
William Trudeau et Brandon Gignac ont enfilé l’aiguille pour le Rocket, qui a cette fois réussi à garder son avance d’un but en troisième période. Mercredi soir, il avait laissé les Comets d’Utica venir de l’arrière pour l’emporter en temps réglementaire.
«Nous avons fait du bon travail en fin de match. Nous tentons d’apprendre de nos erreurs et nous ne voulons plus perdre des parties comme celle de mercredi», a insisté le défenseur Tobie Bisson.
Egor Sokolov a répliqué pour les Senators, qui ont perdu les cinq derniers duels contre le Rocket, dont deux à domicile le week-end dernier. Leevi Merilainen a cédé deux fois en 17 lancers.
Il s’agissait d’un premier match à la Place Bell pour David Reinbacher. La foule l’a d’ailleurs applaudi lorsqu’il a touché à la rondelle pour une première fois, tôt dans la rencontre.
«C’était très spécial. La foule était fantastique. C’est un peu différent de la Suisse, parce que les partisans là-bas chantent pendant 60 minutes comme au soccer, mais les partisans ici sont extraordinaires et ils peuvent te donner du rythme», a expliqué le choix de première ronde du Canadien en 2023.
Les deux rivaux croiseront à nouveau le fer à Laval, samedi après-midi.
Mené par Dobes
L’ambiance de séries était bien présente en début de match et les Lavallois ont aussi fait sentir leur présence en prenant les devants dès la troisième minute de jeu.
Mitchell Stephens était seul devant Merilainen en compagnie de Trudeau, mais il a complètement raté la cible. La rondelle est cependant restée dans le territoire ennemi et le Rocket a joué de chance quand la remise de Trudeau a touché la lame du bâton de Nikolas Matinpalo avant de faire bouger les cordages.
Lorsqu’il n’est pas déjoué par ses coéquipiers, Merilainen fait du bon travail, et il l’a prouvé lors des minutes suivantes. Oublié près du filet, Lias Andersson s’est buté à la mitaine du Finlandais, qui a ensuite sorti la jambière droite aux dépens de Gabriel Bourque.
Les Senators ont tranquillement été plus incisifs et ils ont créé l’égalité avant de rentrer au vestiaire. Après un arrêt de Dobes, le disque a virevolté contre deux joueurs et Sokolov en a finalement été le bénéficiaire. Son tir rapide a tout juste traversé la ligne rouge.
Le jeu un peu plus hermétique a fait place à du jeu échevelé en deuxième période, et les deux équipes ont bourdonné en attaque. Dobes a été plus sollicité que son vis-à-vis et il s’est signalé en désavantage numérique, en plus d’avoir l’aide de son poteau gauche.
La rondelle a finalement coopéré pour le Rocket, à mi-chemin dans l’engagement. Emil Heineman a amorcé une montée à deux contre un et Gignac a mis la touche finale après avoir accepté la passe transversale de Sean Farrell.
Dobes a grandement aidé sa troupe à conserver son avance de 2-1 au deuxième vingt et il en a rajouté dès les premiers instants de la troisième période. Lors d’un désavantage numérique, il a frustré Garrett Pilon avec la jambière gauche pour garder le score intact.
De son côté, Merilainen a pu coup sur coup remercier son poteau droit, sur un tir de Farrell, et son défenseur Maxence Guénette, qui a sorti le patin à la dernière seconde pour voler Jacob Perreault d’un but certain.
Le gardien du Rocket et la défensive ont fermé la porte dans les dernières minutes pour confirmer leur victoire.
