Artur Beterbiev stoppe Callum Smith au 7e et conserve ses trois ceintures

Frédéric Daigle, La Presse Canadienne

QUÉBEC — Artur Beterbiev a passé la soirée à marteler l’Anglais Callum Smith au Centre Vidéotron de Québec. À un tel point qu’après sa deuxième chute au tapis au septième, le coin de l’aspirant a demandé à Michael Griffins de stopper les hostilités.

Beterbiev (20-0, 20 K.-O.) conserve ainsi ses ceintures du World Boxing Council (WBC), de l’International Boxing Federation (IBF) et de la World Boxing Organization (WBO) des mi-lourds.

Smith (29-2, 21 K.-O.), classé premier au WBC, no 2 à la WBC et no 12 à l’IBF, subit quant à lui une deuxième défaite, une première par K.-O.

«Je suis fier d’être un Québécois!, a lancé Beterbiev en français au moment de rencontrer les médias. Je vis ici depuis de nombreuses années et j’adore me battre ici. Je me suis battu à New York, contre Joe Smith, et toute la foule était derrière lui. À Londres, tout le monde était derrière Anthony Yarde. Ici, les gens étaient derrière moi et c’est bon de se battre à domicile.»

Dans le round fatidique, Beterbiev a d’abord envoyé Smith au tapis une première fois après l’avoir surpris d’une solide droite en contre-attaque. Le champion a alors flairé la faille et a foncé sur son adversaire, qui s’est retrouvé sur son séant après une pluie de coups.

Après le compte de huit, Beterbiev n’a pas laissé une seule seconde de répit au Liverpuldien. La puissante combinaison qu’il a encaissée l’a retourné au sol. L’entraîneur Buddy McGirt est alors grimpé dans le ring et Griffins a mis fin au combat officiellement à 2:00 du septième.

«C’est un combat qu’on devait faire de façon très ordonnée, a déclaré son entraîneur Marc Ramsay. On connaît la puissance de Smith. Ça nous prenait une bonne défense. Il fallait être patient. Il fallait s’assurer d’aller chercher le maximum de son énergie avant d’essayer de terminer le travail. Artur a appliqué le plan de match à la lettre.»

Il s’agissait d’un premier combat en 17 mois pour Smith et ça a paru.

Dès le premier round, Beterbiev a pris le contrôle de l’affrontement, alors que Smith n’a absolument rien lancé, ou presque. Si le deuxième a été plus serré — le jab de Smith a notamment touché la cible plus régulièrement — ça a été les seuls bons moments du visiteur dans ce combat.

Au troisième, Beterbiev est revenu avec un jab incisif, et plusieurs coups en puissance ont touché la cible, coupant Smith au sourcil droit.

La leçon s’est poursuivie au quatrième, alors qu’une série de coups — plus d’une dizaine ont atteint la cible! — ont emprisonné l’Anglais dans les câbles. Smith a tenté de répliquer avec un uppercut de la droite et un crochet de la gauche, mais trop peu, trop tard.

«Je n’ai pas cessé de le frapper dans ce quatrième round, mais il encaissait tout, a souligné Beterbiev. Je me suis dit: ‘OK, je vais finir ça plus tard’.»

Après un cinquième round plus tranquille au cours duquel Beterbiev a tout de même été le plus efficace des deux pugilistes, il a pommelé Smith de combinaisons en puissance au sixième.

Smith était tout simplement sans réponse. Les événements du septième round étaient devenus inévitables.

Alors qu’il a affiché une confiance frisant l’arrogance toute la semaine, le clan de l’Anglais n’a pas daigné se présenter devant les médias après le combat.

Certains membres de son entourage, dont son promoteur Eddie Hearn, ont traité Beterbiev de dopé après le combat, en référence à la controverse qu’il a lui-même tenté de provoquer cette semaine. On a déjà vu Hearn plus gracieux dans la défaite.

Bivol ensuite?

Beterbiev, seul champion du monde avec un ratio de K.-O. parfait, a du même coup réussi une septième défense de son titre IBF, une cinquième du WBC, et une deuxième de son titre WBO.

La suite logique serait maintenant pour Beterbiev d’affronter Dmitry Bivol, champion de la World Boxing Association (WBA), seule ceinture qui manque au palmarès du Montréalais.

«Peut-être qu’à ce moment, je serai un grand boxeur», a dit l’éternel insatisfait.

«Ça fait quand même un bout de temps qu’on en parle et qu’on est prêts. On était même impatient dans la dernière année, a ajouté Ramsay. C’est maintenant aux promoteurs de faire leur partie du travail.»

Une chose est sûre: Ramsay ne semble pas entichée de la date possible en mars, à la fin de la «Riyad Season».

«Ça fait 16 semaines qu’il est en camp et je veux qu’il prenne du repos. Il y a aussi le ramadan qui s’en vient. Je veux que la date du combat soit une bonne date pour lui, pas pour Bivol.»

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