Québec solidaire veut un droit de visite dans tous les établissements publics

Caroline Plante, La Presse Canadienne
Québec solidaire veut un droit de visite dans tous les établissements publics

Québec solidaire (QS) réclame un droit de visite dans les établissements publics pour les députés.

La formation politique a déposé jeudi à l’Assemblée nationale un projet de loi pour «renforcer le contrôle de l’action gouvernementale par un député en lui reconnaissant un droit de visite des institutions administratives».

En mêlée de presse jeudi matin, la députée de Sherbrooke, Christine Labrie, a expliqué avoir essuyé de nombreux refus de la part d’établissements depuis son arrivée en politique il y a six ans.

Mme Labrie a dit être particulièrement préoccupée par les conditions d’hébergement dans les centres jeunesse du Québec.

«Nous, comme députés, on devrait pouvoir faire notre travail», a-t-elle déclaré.

«Il y a plusieurs centres jeunesse qui m’ont été identifiés par le collectif des ex-jeunes placés de la DPJ comme des endroits qui étaient notamment insalubres (…) et on m’a refusé des visites. (…) Je n’ai pas pu aller constater de mes yeux.»

Son projet de loi 591 vise donc à consacrer le droit de chaque député de visiter l’institution administrative de son choix.

Il leur garantirait en outre le droit de s’entretenir confidentiellement avec toute personne et d’être accompagné, lors de leur visite, d’un membre de leur personnel, d’un expert ainsi que d’un journaliste.

Le projet de loi prévoit également que l’institution administrative ne peut refuser la visite ou imposer des restrictions à celle-ci que pour des motifs sérieux relatifs à la sécurité.

Enfin, il détermine les conditions relatives à la fréquence des visites, la procédure préalable à suivre et le déroulement de la visite.

Il est excessivement rare que le gouvernement appelle un projet de loi de l’opposition.

Jeudi, le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, a expliqué que l’accès aux centres jeunesse, par exemple, est restreint notamment pour des raisons de confidentialité.

«C’est difficile pour un parent d’imaginer que son enfant pourrait avoir la visite de 125 députés, a-t-il plaidé. On va analyser le projet de loi de la députée et on verra quelles seront les mesures qui seront à prendre par la suite.»

Accès privilégié pour l’épouse de Legault?

Mme Labrie a dénoncé le fait que les députés essuient des refus, alors que l’épouse du premier ministre François Legault semble, elle, bénéficier d’un accès privilégié.

«Il y a des traces, sur les réseaux sociaux, d’une visite qu’aurait faite Isabelle Brais en 2019 dans un centre jeunesse. Elle a rencontré des jeunes. On la voit avec les jeunes», relate l’élue sherbrookoise.

«Je ne trouve ça pas normal de me faire refuser l’accès (…) sous prétexte (…) qu’il faut préserver la confidentialité, alors que, de l’autre côté, on a une personne pour qui ça ne rentre pas dans le cadre de ses fonctions (…) de visiter un centre jeunesse», a-t-elle pesté.

Outre les centres jeunesse, QS tient à pouvoir aller visiter les écoles, les hôpitaux et les prisons.

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