Québec solidaire veut imposer une grille tarifaire aux cliniques privées

Caroline Plante, La Presse Canadienne
Québec solidaire veut imposer une grille tarifaire aux cliniques privées

Québec solidaire (QS) exhorte le ministre de la Santé, Christian Dubé, à «protéger la population» en imposant une grille tarifaire unique aux cliniques privées.

C’est le «far west» dans ces cliniques, qui offrent des services de santé à des prix élevés qui sont établis de façon aléatoire, a dénoncé vendredi le porte-parole de QS en santé, Vincent Marissal.

Par exemple, pour le dépistage d’une infection transmissible sexuellement et par le sang (ITSS), les coûts peuvent varier de 60 $ à 280 $ selon la clinique, a-t-il illustré.

Une consultation pour une «urgence mineure» peut coûter de 135 $ à 250 $, a poursuivi M. Marissal, qui déplore que de plus en plus de Québécois sont contraints de se tourner vers le privé pour obtenir des soins.

De guerre lasse, une femme dans sa circonscription de Rosemont, à Montréal, lui a raconté avoir déboursé 1500 $ pour un abonnement dans une clinique privée.

«Quand la petite pleure depuis deux jours, qu’elle fait 39 de fièvre, (…) que vous n’êtes pas capable d’avoir un rendez-vous avec un médecin de famille, (…) ce n’est pas vrai que vous avez le choix. Vous n’avez pas le choix.»

Lors d’une interpellation au Salon bleu vendredi, M. Dubé a reconnu que certaines entreprises privées exagéraient. Il a affirmé être «ouvert» à encadrer les tarifs.

«Si votre objectif, c’est de s’assurer qu’on plafonne les tarifs, on va regarder comment ça pourrait être fait, parce que c’est fait dans d’autres provinces», a répondu le ministre à Vincent Marissal.

«Ça s’insère très bien dans où on est rendu dans l’exécution du Plan santé», a-t-il ajouté.

Pour sa part, le porte-parole libéral en santé, André Fortin, s’est dit surpris de la démarche de QS, qui risque, selon lui, d’augmenter la demande pour les services au privé.

QS a pourtant toujours été contre le privé en santé, a-t-il souligné. «On se demande si on ne devrait pas se concentrer ici collectivement sur améliorer l’offre du public», a fait valoir M. Fortin.

«On est pris» avec les cliniques privées, a justifié M. Marissal. «Je ne suis pas là pour trouver une façon de pérenniser l’offre privée, a-t-il assuré. Je suis là pour (…) trouver la moins pire des solutions.»

Si rien n’est fait, le problème ne fera que s’aggraver, selon lui, considérant qu’il y a «de moins en moins de médecins de famille» et qu’un nombre record de médecins se sont désaffiliés du réseau public.

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