Pierre Poilievre critique Justin Trudeau et un éventuel successeur, Mark Carney

La Presse Canadienne
Pierre Poilievre critique Justin Trudeau et un éventuel successeur, Mark Carney

OTTAWA — Participant à la conférence annuelle du réseau conservateur «Canada fort et libre», jeudi à Ottawa, Pierre Poilievre a ciblé l’ancien gouverneur de la Banque du Canada Mark Carney, pour son soutien à la tarification sur le carbone des libéraux.

M. Carney, surnommé par M. Poilievre «Carbon Tax Carney», est perçu dans certains milieux comme un successeur potentiel à Justin Trudeau à la tête du Parti libéral du Canada. 

Devant cet auditoire de droite, le chef conservateur a par ailleurs mis en doute l’étiquette même de «libéral» du premier ministre Trudeau. M. Poilievre a rappelé que le défunt père de Justin Trudeau, l’ancien premier ministre Pierre Elliott Trudeau, avait déclaré un jour que l’État n’avait «rien à faire dans les chambres à coucher de la nation».

M. Trudeau, qui était en 1967 ministre fédéral de la Justice, expliquait alors que le gouvernement libéral voulait décriminaliser l’homosexualité au Canada et autoriser l’avortement dans certaines conditions.

«Aujourd’hui, son fils veut que le gouvernement soit présent dans toutes les pièces de votre maison, a déclaré M. Poilievre jeudi. Et dans votre entreprise, dans votre portefeuille, votre compte en banque et votre compte Internet — il veut être partout. 

«Vous voyez, le fait est que ce n’est pas que Justin Trudeau soit trop libéral. C’est qu’il n’est pas libéral du tout: il est profondément, profondément antilibéral.»

Blaine Higgs et l’identité de genre

Plus tôt jeudi à cette conférence annuelle du réseau conservateur «Canada fort et libre», le premier ministre Blaine Higgs a expliqué à l’auditoire qu’il ne s’attendait pas à ce que d’autres provinces suivent l’exemple du Nouveau-Brunswick lorsqu’il a exigé que les enseignants obtiennent le consentement des parents avant d’utiliser les pronoms préférés d’un élève.

M. Higgs a admis qu’il ne s’attendait pas à ce que cette question devienne «une affaire nationale».

Le Nouveau-Brunswick est devenu l’an dernier la première province au Canada à imposer cette règle aux élèves de moins de 16 ans, provoquant des réactions négatives de la part de la communauté LGBTQ+, de médecins et du défenseur des enfants de la province, qui ont averti que cela pourrait mettre en danger les enfants vulnérables.

Des demandes en ce sens ont émergé ces dernières années dans les cercles conservateurs et de droite aux États-Unis et au Canada, mais M. Higgs est devenu le premier dirigeant canadien à se lancer tête baissée dans ce débat sur les «droits parentaux».

Le terme fait référence aux inquiétudes généralisées de parents quant à ce que leurs enfants apprennent sur les questions LGBTQ+ dans les écoles – des craintes souvent alimentées, disent certains, par la désinformation et le sectarisme pur et simple.

La Saskatchewan et l’Alberta ont depuis emboîté le pas – une évolution à laquelle M. Higgs ne s’attendait pas nécessairement, mais qu’il surveille maintenant de près, a-t-il souligné jeudi.

M. Higgs, qui est premier ministre du Nouveau-Brunswick depuis 2018, devra retourner devant l’électorat cette année, un combat rendu plus difficile par une révolte au sein du caucus conservateur suscitée justement par le changement de la politique de son gouvernement en matière de genre.

Le premier ministre a raconté jeudi que la semaine où il a introduit ces changements, lui et son épouse, ensemble depuis plus de 40 ans, ont déclaré: «ça pourrait être l’enjeu qui nous maintiendra au pouvoir ou qui nous fera tomber».

M. Poilievre n’a pas abordé cet enjeu de l’identité de genre dans son discours de jeudi, ce qui reflète la volonté des conservateurs fédéraux de se concentrer sur les problèmes d’abordabilité et de logement, plutôt que de mener la charge sur les questions de «guerre culturelle».

Il n’a cependant pas toujours été facile d’éviter cet enjeu, en grande partie à cause des conservateurs provinciaux, qui l’ont amené au premier plan.

Sur la question des personnes transgenres, M. Poilievre a déjà déclaré que les mineurs ne devraient pas avoir accès aux bloqueurs de puberté et que les athlètes trans devraient être exclus des sports féminins et des vestiaires pour femmes.

Le discours de M. Poilievre à la conférence annuelle du Réseau Canada fort et libre, jeudi, a été chahuté par des manifestants écologistes de «Last Generation Canada», qui ont été escortés hors de la salle.

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