Ottawa octroie un financement de 100 millions $ sur deux ans à Téléfilm Canada

La Presse Canadienne
Ottawa octroie un financement de 100 millions $ sur deux ans à Téléfilm Canada

OTTAWA — Téléfilm Canada obtient du gouvernement fédéral 100 millions $ sur deux ans pour ses activités dans l’industrie de la production télévisuelle et cinématographique.

La ministre du Patrimoine canadien, Pascale St-Onge, a annoncé cet investissement mercredi, à Ottawa.

Selon Mme St-Onge, cette somme permettra à Téléfilm de poursuivre ses efforts en vue de moderniser ses programmes, d’ouvrir des portes à un grand éventail de gens des domaines de la création et de la production, et de soutenir des pratiques durables.

Il s’agit d’un nouveau soutien financier pour Téléfilm Canada, qui avait obtenu 105 millions $, mais sur trois ans, dans le budget de 2021.

Le gouvernement fédéral estime que le secteur audiovisuel canadien compte 180 000 emplois «équivalents temps plein» et contribue à hauteur de 20,3 milliards $ au PIB du pays.

L’investissement qui a été consenti doit soutenir la compétitivité de l’audiovisuel canadien sur le marché international, mais il doit aussi permettre à Téléfilm de maintenir les programmes dédiés à augmenter le soutien aux créatrices et créateurs issus de communautés en manque d’équité.

«On le sait, la culture c’est une nourriture essentielle, pour l’esprit, pour le cœur, pour la réflexion collective, a déclaré la ministre St-Onge en conférence de presse. Mais c’est aussi de la nourriture pour 180 000 travailleurs du secteur de l’audiovisuel qui, grâce à ce financement-là, vont savoir qu’ils ont encore du travail pour plusieurs années.»

La nouvelle a été accueillie avec soulagement par les professionnels du secteur, qui attendaient avec impatience que les libéraux tiennent leur promesse faite lors de la dernière campagne électorale fédérale. 

«Il était minuit moins une!», a d’ailleurs soutenu l’Association québécoise de la production médiatique, dans un communiqué en réaction à cette annonce.

Quant à l’Association des réalisateurs et réalisatrices du Québec, son président, Gabriel Pelletier, a rappelé dans la foulée que son industrie «demeurait fragile». 

«Et, si le financement est essentiel, le cadre législatif et réglementaire l’est tout autant pour préserver une industrie aux prises avec des enjeux nouveaux, a-t-il indiqué. Nous poursuivrons nos échanges avec la ministre St-Onge, qui s’est montrée sensible à nos réalités.»

Cette somme signifie aussi «un plus grand nombre de films sur nos écrans», a renchéri la Société des auteurs de radio, télévision et cinéma.

Pour autant, certains professionnels du secteur regrettent que ce financement ne soit que de courte durée, laissant Téléfilm Canada dans une situation «précaire», alors que la promesse faite en campagne était de pérenniser son financement.

Comme l’explique le Regroupement des producteurs indépendants de cinéma du Québec dans un communiqué, diffusé également mercredi, ce financement ne se fait «que sur un nombre d’années très limité».

«L’industrie devra se mobiliser à nouveau dans la prochaine année pour convaincre le gouvernement que l’industrie cinématographique et les dizaines de milliers d’emplois qui en dépendent (…) justifient un investissement pérenne», a-t-on déploré.

Partager cet article
S'inscrire
Me notifier des
guest
0 Commentaires
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires