Ottawa est exhorté à agir pour protéger les services de garde en français

La Presse Canadienne

«N’abandonnez pas les familles francophones»: des organisations représentant les intérêts de communautés francophones hors Québec ont pressé mercredi le gouvernement fédéral d’accepter l’amendement apporté par le Sénat au projet de loi C-35, afin de protéger le financement à long terme des services de garde francophones.

Dans un communiqué de presse, la Commission nationale des parents francophones (CNPF) et la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) se sont dites inquiètes «du manque criant de place en garderie en français au pays». 

«Chaque fois que des parents francophones doivent se résoudre à placer leur enfant dans un service de garde en anglais, c’est un individu de plus qu’on risque de perdre à l’assimilation. Ce n’est rien de moins que l’avenir du français au pays qui est en jeu», a déploré le directeur général de la CNPF, Jean-Luc Racine.

Pour assurer la survie de ces garderies, le sénateur néo-brunswickois René Cormier a proposé de modifier la Loi relative à l’apprentissage et à la garde des jeunes enfants au Canada en ajoutant les mots «communautés de langue officielle en situation minoritaire» à la première phrase de l’article 8 du texte de loi. 

L’amendement adopté par le Sénat le 6 décembre dernier crée un engagement financier à long terme pour le gouvernement fédéral envers les services de garde et d’apprentissage francophones du pays. 

La Chambre des communes étudiera le projet de loi C-35 lors de la prochaine session parlementaire et le gouvernement n’a toujours pas pris position concernant l’amendement apporté par le sénat. 

«Un rejet de l’amendement serait (…) une catastrophe pour la francophonie», ont écrit la CNPF et la FCFA. 

La présidente de la FCFA, Liane Roy, a soutenu que le commissaire aux langues officielles ainsi que des juristes de renom comme Michel Bastarache appuyaient ces garanties de financement pour la petite enfance en français. «Adopter le projet de loi tel qu’amendé, c’est un gain pour la petite enfance, pour la francophonie, pour le gouvernement», a affirmé Mme Roy. 

Le sénateur Cormier a précisé que cet amendement ne donnait pas de privilège aux communautés francophones minoritaires, mais qu’un silence à l’égard de ces communautés pourrait donner l’impression à un juge que l’oubli de ces familles francophones était intentionnel.

La CNPF et la FCFA ont lancé mercredi une campagne de lettres, invitant les citoyens à écrire à leur député pour leur demander de voter en faveur de l’amendement du Sénat.

Partager cet article
S'inscrire
Me notifier des
guest
0 Commentaires
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires