Les politiciens de tous les horizons ont salué la contribution de Brian Mulroney

Caroline Chatelard, La Presse Canadienne
Les politiciens de tous les horizons ont salué la contribution de Brian Mulroney

MONTRÉAL — L’annonce du décès de Brian Mulroney a suscité des réactions de tous les horizons politiques.

C’est un Justin Trudeau profondément touché qui a rendu hommage à celui qu’il considère comme un mentor aux précieux conseils. L’actuel premier ministre n’a pas manqué d’exprimer sa tristesse face au décès de Brian Mulroney et son admiration envers l’homme politique.

«C’est un homme qui aimait profondément son pays, qui s’y dévouait. C’était un vrai homme d’État. Il a marqué notre passé, mais il marque encore notre présent et il le marquera longtemps, notre avenir aussi. (…) Il avait un profond humanisme. Sa connexion avec les autres, son écoute, son intérêt dans ce qui se passait dans le pays et ce qui se passait dans les vies des personnes avec qui il échangeait était réel et profond», a déclaré M. Trudeau lors d’un hommage en soirée.

Il a également rappelé le rôle important que Brian Mulroney a joué dans le développement du Canada: «Il a fait de grandes choses pour ce pays. Que ce soit au niveau du travail avec les Américains pour signer l’accord de libre-échange, tout en repoussant contre les Américains sur les pluies acides et en étant un grand défenseur de l’environnement. Il a su tenir une place importante sur la scène internationale en mettant de l’avant les valeurs du Canada, tout en luttant contre le communisme, l’autoritarisme, même contre l’apartheid.»

En conférence de presse sur la Colline du Parlement à Ottawa, l’ancien premier ministre Jean Chrétien a salué, avec de l’émotion dans la voix, son ancien adversaire et compatriote québécois, d’un fils d’ouvrier ambitieux à un autre.

«Il a fait sa marque comme premier ministre. Il n’y a aucun doute. Nous n’étions pas toujours d’accord, c’est évident, mais on était souvent d’accord. Il croyait comme moi au Canada. (…) Pour maintenir l’unité, on avait peut-être des méthodes différentes, mais le but était le même.»

L’ancien premier ministre Joe Clark a applaudi, dans un communiqué «l’un des plus grands instigateurs de changement du Canada, déterminé à faire aller de l’avant le pays et avec un instinct pour le respect des différences et une extraordinaire capacité à réconcilier.»

Le 16e premier ministre du Canada s’est montré reconnaissant «pour son extraordinaire service et son amitié» et s’est souvenu avec tendresse de leurs années entant qu’«alliés, parfois concurrents, avant de devenir collègues au sein et au-delà du gouvernement national».

Une pluie d’hommages

Le chef conservateur Pierre Poilievre n’a pas tari d’éloges dans un communiqué publié en début de soirée, qualifiant Brian Mulroney de «l’un de nos plus grands hommes d’État de tous les temps».

M. Poilievre a notamment mis l’accent sur tous les changements apportés par l’ancien dirigeant au cours de ses mandats. «Il a libéré la libre entreprise, écrasé l’inflation, rétabli la santé budgétaire et conclu l’un des plus grands accords de libre-échange que le monde n’ait jamais connu, qui reste en grande partie en vigueur aujourd’hui.»

Il a conclu son hommage sur une note plus personnelle, disant qu’il sera «toujours reconnaissant pour ses conseils francs et son mentorat généreux envers moi personnellement. Tous les Canadiens sont reconnaissants pour son immense sacrifice et l’héritage durable qu’il nous laisse à tous.»

Le chef néo-démocrate Jagmeet Singh a rendu hommage aux mêmes points forts des mandats de M. Mulroney que Justin Trudeau sur le réseau social X, soulignant particulièrement son engagement environnemental comme «un leader en matière de protection de l’environnement, notamment dans la lutte contre les pluies acides et en interdisant des produits chimiques dangereux pour la couche d’ozone.»

Elizabeth May, la cheffe du Parti vert, a qualifié M. Mulroney de «premier ministre le plus vert de notre histoire», applaudissant «ses nombreuses victoires pour la planète» durant ses mandats de premier ministre. La politicienne a également eu un mot attendri sur la gentillesse et la générosité «d’un leader et d’un ami».

«Un véritable ambassadeur qui a fait rayonner le Québec»

Fidèle à lui même, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet a plutôt mis de l’avant la relation du premier ministre fédéral avec sa province: «Le premier ministre Mulroney est peut-être le dernier à avoir tenté de réconcilier avec sincérité le Québec et le Canada. Il a été le maître d’œuvre d’un traité de libre-échange qui n’aurait pas existé sans l’appui du Québec. (…) Il a même eu la confiance de René Lévesque. Respect pour un grand Nord-Côtier et Québécois.»

«Le p’tit gars de Baie-Comeau», comme l’a appelé François Legault, reste dans la mémoire du premier ministre québécois comme «un visionnaire» grâce à son accord de libre-échange canado-américain. Sur X, M. Legault a aussi salué la ténacité de l’ancien premier ministre fédéral: «Il s’est tenu debout en s’opposant au régime de l’apartheid en Afrique du Sud. Il a su lutter contre les pluies acides, un des grands défis environnementaux à l’époque. Il a aussi été un véritable ambassadeur qui a fait rayonner le Québec et le Canada partout dans le monde.»

Le chef des conservateurs québécois, Éric Duhaime, a mis en avant le Québécois qui a su «charmer» ses compatriotes, ainsi que «le premier ‘conservateur’» pour lequel il ai voté.

L’ancien premier ministre québécois Jean Charest a remercié M. Mulroney pour «son dévouement» et «son engagement» pour le pays.

Liane Roy, la présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne, qui représente les francophones hors Québec, a écrit dans un communiqué que « pour la FCFA, le nom de Brian Mulroney demeurera toujours rattaché à la Loi sur les langues officielles de 1988, qui a élargi la place faite aux communautés francophones et acadiennes dans la politique linguistique canadienne.»

Mme Roy a insisté sur l’attachement de l’ancien politicien à la francophonie à travers certaines de ses dispositions en faveur des communautés francophones du Canada, comme dans l’Accord du lac Meech ou dans celui de Charlottetown.

Québecor s’est joint aux marques de respect qui affluent depuis l’annonce du décès pour rendre un dernier hommage à Brian Mulroney, qui était membre du conseil d’administration de la société depuis plus de 20 ans et siégeait en tant que président de ce même conseil depuis 2014.

«Il a été un précieux conseiller pour mon père, Pierre Péladeau, puis il est devenu un mentor exceptionnel pour moi», a écrit Pierre Karl Péladeau, président et chef de la direction de Québecor, dans un communiqué de la compagnie. «Ce fut un honneur de pouvoir compter sur son expérience hors du commun et sur la grande sagesse qui le caractérisait si bien. Grâce à ses conseils avisés, il a contribué à l’essor et à la réussite que connait Québecor aujourd’hui.»

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