Le Canada sanctionne 10 personnes et 153 entités russes de plus

Mia Rabson, La Presse Canadienne
Le Canada sanctionne 10 personnes et 153 entités russes de plus

OTTAWA — Le Canada ajoute 10 responsables russes et hommes d’affaires et 153 entités à sa liste de sanctions, alors que l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie devrait franchir le cap de la deuxième année ce week-end.

La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a annoncé vendredi matin de nouvelles sanctions contre la Russie, en coordination avec les États-Unis et le Royaume-Uni. L’Union européenne a aussi annoncé de nouvelles sanctions, vendredi.

Dans un communiqué, Mme Joly a déclaré que les sanctions envoient «un message clair» à la Russie et au président Vladimir Poutine.

«Nous sommes aux côtés du peuple ukrainien alors qu’il défend courageusement ses droits face aux actions injustifiables et agressives de Poutine, a-t-elle déclaré. Nous continuerons à employer des mesures visant à entraver la capacité du gouvernement russe à mener sa guerre illégale jusqu’à ce que la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine soient pleinement rétablies.»

L’ambassade de Russie à Ottawa a immédiatement déploré les nouvelles sanctions.

«Une autre série de sanctions de la part du cabinet Trudeau n’a aucun sens, tout comme toutes les mesures précédentes de ce genre, a-t-elle déclaré sur le réseau X. Les citoyens et les organisations russes s’en moquent.»

Des déclarations similaires ont été publiées par les missions russes à Londres et à Bruxelles. Le Royaume-Uni a ajouté vendredi une cinquantaine de noms à sa liste de sanctions et l’UE en a ajouté près de 200.

La Russie a lancé son invasion militaire de l’Ukraine le 24 février 2022.

La Mission de surveillance des droits de l’homme des Nations unies en Ukraine affirme avoir vérifié que plus de 10 500 civils ukrainiens ont été tués et près de 20 000 blessés dans le conflit.

La réglementation canadienne autorisant les sanctions contre des responsables et entités russes a été créée en 2014 après que la Russie a envahi et annexé la péninsule de Crimée.

Vendredi, c’était la 59e fois que ces sanctions étaient élargies en vertu du Règlement sur les mesures économiques spéciales visant la Russie, ciblant cette fois un collaborateur de longue date de Poutine et des gens d’affaires des secteurs ferroviaire, de la construction et de l’informatique.

Dans une déclaration publiée vendredi pour marquer l’anniversaire de l’invasion à grande échelle, le premier ministre Justin Trudeau a souligné les liens entre les deux pays et les 9,7 milliards $ «engagés» depuis 2002 à l’appui de l’Ukraine.

«Si nous ne parvenons pas à stopper les avancées de la Russie, si nous laissons l’invasion menée par un despote réduire les inhibitions d’innombrables autres agresseurs et si nous permettons à Poutine de redessiner la carte comme il l’entend, le monde deviendra un endroit très différent et bien pire que celui que nous connaissons», a déclaré M. Trudeau.

De nouvelles sanctions des États-Unis

Le président américain Joe Biden a déclaré vendredi que son gouvernement ajoutait plus de 500 nouvelles sanctions et imposait 100 nouvelles restrictions à l’exportation liées à la Russie.

Les nouvelles sanctions américaines visent les entreprises russes qui contribuent à l’effort de guerre du Kremlin – notamment les fabricants de drones et de produits chimiques industriels et les importateurs de machines-outils – ainsi que les institutions financières, comme le système public russe de paiement Mir.

«Elles veilleront à ce que Poutine paie un prix encore plus élevé pour son agression à l’étranger et sa répression dans son pays», a déclaré M. Biden.

Les sanctions américaines font également suite à la mort de l’opposant russe Alexeï Navalny, un farouche critique de Poutine, emprisonné depuis 2021.

Le département d’État américain a ajouté trois responsables pénitentiaires à sa liste de sanctions, dont Valery Boyarinev, directeur adjoint du service pénitentiaire fédéral russe. M. Boyarinev a été promu colonel général trois jours après la mort de M. Navalny.

Mme Joly n’a pas mentionné M. Navalny dans sa déclaration de vendredi, mais Affaires mondiales Canada a convoqué l’ambassadeur de Russie au Canada, Oleg Stepanov, mercredi, pour signifier la condamnation par le Canada de la mort de l’opposant russe.

L’agence pénitentiaire russe a affirmé que M. Navalny, qui purgeait une peine de 19 ans dans une colonie pénitentiaire de l’Arctique, avait perdu connaissance après une promenade et n’avait pas pu être réanimé.

Le Canada a déjà sanctionné des personnes qu’il soupçonnait d’être impliquées dans des violations des droits de la personne contre M. Navalny, notamment M. Boyarinev.

Le Canada étend également le libellé de son interdiction sur les exportations de biens destinés à fabriquer des armes pour interdire spécifiquement l’exportation d’explosifs et de détonateurs, utilisés dans l’industrie minière et de la construction.

Les sanctions gèlent les avoirs et interdisent toute transaction avec les personnes et entités figurant sur la liste désignée, qui contient désormais plus de 2100 noms. Les personnes figurant sur la liste sont également interdites d’entrée au Canada.

Partager cet article
S'inscrire
Me notifier des
guest
0 Commentaires
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires