La troisième voie de la CAQ est un «échec», clament le PQ et le PLQ

Thomas Laberge, La Presse Canadienne
La troisième voie de la CAQ est un «échec», clament le PQ et le PLQ

QUÉBEC — Alors qu’un nouveau sondage place le Parti québécois en tête des intentions de vote, le chef souverainiste Paul St-Pierre Plamondon soutient que la troisième voie, entre souverainisme et fédéralisme, incarnée par la Coalition avenir Québec (CAQ) de François Legault, ne permet pas de faire de gains réels. 

«Le premier ministre nous aura démontré en deux mandats de la CAQ l’échec assez cuisant de cette hypothèse de troisième voie qui avait été essayée à d’autres époques au Québec et qui a à nouveau produit le même résultat, c’est que globalement on recule», a affirmé le chef péquiste mercredi, pointant le déclin du français et l’ingérence du fédéral dans le champ de compétence du Québec. 

Mardi soir, lors du lancement du livre «À la conquête du pouvoir», retraçant justement le parcours de la troisième voie depuis l’Action démocratique du Québec jusqu’à la CAQ, François Legault a soutenu que cette avenue politique avait encore un avenir prometteur. 

«Je pense que la troisième voie est plus forte que jamais au Québec, et on va marquer encore l’histoire du Québec pour beaucoup d’années», a lancé le premier ministre devant la foule réunie pour l’événement. 

La CAQ encore en baisse 

La dégringolade du gouvernement de la CAQ dans les intentions de vote des Québécois se poursuit, selon un sondage de la firme Léger qui ajoute que le PQ peut désormais aspirer à former un gouvernement majoritaire.

Le sondage publié mercredi par des médias de Québecor indique que le PQ récolte 34 % des intentions de vote, contre 22 % pour la CAQ. Il s’agit d’une baisse de trois points de pourcentage pour la CAQ par rapport au dernier sondage. 

Le coup de sonde montre toutefois que l’appui à la souveraineté se situe seulement à 36 %. Plus d’un répondant sur deux (53 %) dit s’y opposer. Malgré tout, le chef péquiste veut faire de l’indépendance le thème central de la prochaine campagne électorale, tout en admettant qu’il a encore du travail à faire pour convaincre les Québécois.  

«C’est mon boulot d’établir que si on veut du changement, on est mieux de faire un changement qui est susceptible d’apporter des solutions aux problèmes importants, plutôt qu’un changement pour du changement. Je ne dis pas que le travail est fait, le travail est devant nous», a affirmé Paul St-Pierre Plamondon. 

Pour sa part, François Legault a assuré mercredi qu’il n’était pas en réflexion sur son avenir politique en raison du sondage. «Monsieur St-Pierre Plamondon veut que la prochaine élection, ce soit: ‘‘Est-ce qu’on veut ou non un référendum sur la souveraineté?’’ Moi, je pense pas que les Québécois sont là. Ils veulent des changements en santé, en éducation, protéger le français, l’économie, le portefeuille», a-t-il affirmé. 

«La CAQ peut rebondir. La politique c’est un travail de tous les jours. Ce n’est pas facile. Il y a des bons moments et des moins bons moments», a soutenu la ministre Martine Biron en mêlée de presse à l’Assemblée nationale mercredi. 

«J’ai confiance dans ce qu’on fait, mais c’est plus l’fun d’avoir des plus bons sondages. On en prend acte et on va travailler plus fort», a pour sa part affirmé le député caquiste Donald Martel. 

«Les bonnes batailles»

Québec solidaire (QS) est en troisième place avec 18 % dans les intentions de vote. Pour sa part, le chef parlementaire de QS, Gabriel Nadeau-Dubois, a indiqué ne pas vraiment regarder les sondages et qu’il préférait se concentrer sur les bonnes batailles pour le Québec. «Et les bonnes batailles, c’est la crise du logement, c’est ce qui se passe en santé, c’est ce qui se passe en éducation», a-t-il dit. 

Le Parti libéral du Québec (PLQ) récolterait 14 % des votes, selon le coup de sonde. Le chef libéral intérimaire, Marc Tanguay, a lui aussi affirmé que la troisième voie de la CAQ était un «échec». 

«Quand on voit l’échec de François Legault à aller chercher notre part du butin à Ottawa, 900 millions de dollars par année, alors que la demande était de 6 milliards, un résultat de 15 %, c’est carrément un échec. (…) François Legault, avec les transferts de santé, on peut voir que sa troisième voie, ça ne fonctionne pas», a-t-il dit. 

Marc Tanguay soutient que François Legault n’est pas un vrai fédéraliste et que c’est la raison pour laquelle il n’obtient pas de gain face à Ottawa. 

Le Parti conservateur du Québec (PCQ) ferme la marche avec 10 % des intentions de vote dans le sondage Léger. 

Paul St-Pierre Plamondon est perçu par 32 % des répondants comme étant le meilleur premier ministre potentiel, devant François Legault, à 15 %, et Gabriel Nadeau-Dubois, à 14 %. Marc Tanguay et le chef conservateur Éric Duhaime sont à égalité à 6 %. 

Le sondage a été réalisé quelques jours après le dépôt du budget du ministre des Finances, Eric Girard, le 12 mars, qui comporte un déficit record de 11 milliards $. Parmi les répondants, 58 % affirment qu’il s’agit d’un mauvais ou d’un très mauvais budget.

L’enquête de la firme Léger a été menée en ligne auprès de 1033 Québécois âgés de 18 ans ou plus. 

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