Médecin du sport et passionnée de football, la Dre Michelle Garant a remporté le prix Hommage bénévolat-Québec le 16 avril dernier pour sa présence en tant que médecin dans de nombreux championnats de football incluant son implication auprès des Géants du Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu. Arbitre de match de football depuis sa jeunesse, elle a décidé de deve- nir médecin du sport pour contribuer à la santé et sécurité des jeunes sportifs.
Aussi jeune qu’elle se souvienne, celle qui est originaire de la Côte-Nord a toujours aimé le football. Chez elle, à Chapais, le football était une religion. Cela va de soi, car son père était professeure d’éducation physique et entraîneur d’une équipe. Pendant son enfance, l’activité familiale de préférence était de suivre la Ligue nationale de Football américain (NFL), même si sa mère n’a jamais été une grande partisane.
Une histoire d’amour
Au secondaire, Michelle Garant rêvait de jouer dans l’équipe de l’école, mais quand elle a posé la question, on lui a dit que les femmes n’étaient pas admises. Pendant deux ans, elle a suivi l’équipe dans tous les tournois faisant office de journaliste et publiant des nouvelles sur chaque match.
« Je suis devenue arbitre officielle seulement en 2007. C’était l’activité de prédilection père-fille et encore aujourd’hui, c’est important de nous rencontrer pour arbitrer des matchs ensemble. Au cégep, j’ai décidé de continuer à faire de l’arbitrage. En même temps, j’ai commencé à assister à énormément de matchs. C’est dans ce milieu que j’ai côtoyé des thérapeutes d’équipe et je suis tombée en amour avec la médecine du sport », raconte Michelle Garant.
Une fois à l’université, son implication auprès d’équipes de football continue. Pendant qu’elle étudie en médecine à l’Université de Sherbrooke au campus de Drummondville, elle fait des stages d’observation dans plusieurs équipes. Elle suit des professionnels en kinésiologue, en physiothérapie ou en médecin du sport sur le terrain. « J’ai décidé de me spécialiser en médecine de famille, car il n’avait pas de programme [de médecine sportive] à l’époque. J’ai assisté à des congrès et le reste, je l’ai appris sur le tas grâce aux nombreux thérapeutes qui m’ont pris sous leurs ailes », ajoute-t-elle.
Un milieu sous-financé
« Le bénévolat fait partie intégrante de ma vie depuis des années. Plus je m’impliquais dans le milieu sportif, plus je me rendais compte que la médecine dans le sport est sous-financée. Les thérapeutes ne sont pas payés à leur juste valeur », avoue Mme Garant.
Depuis l’obtention de son diplôme, Michelle Garant s’implique à l’Association québécoise de médecins du sport et d’exercices. Elle joue un rôle crucial au sein du comité de sécurité en contribuant à la mise à jour de protocoles de la Fédération. Son travail garantit un environnement de jeu sécuritaire pour les jeunes footballeurs minimisant le risque de blessures et de commotions cérébrales.
« On a refait dans les dernières années tous les règlements de sécurité. On a séparé les niveaux de football en trois, selon le risque de contact et d’intensité de blessure. À partir d’un niveau plus élevé, on oblige les gens à avoir une formation certifiée en commotion cérébrale », raconte-t-elle.
Implication
La Dre Michelle Garant est également présente en tant que médecin lors de nombreux tournois, championnats et camps d’entraînement, notamment au Bol d’or, ainsi qu’aux finales du championnat secondaire et collégial de football du Québec.
Elle a accompagné les équipes mineures aux tournois canadiens de football qui a lieu une fois par année. Récemment déménagée à Saint-Jean-sur-Richelieu, elle s’implique comme médecin auprès des Géants.
« Je suis présente pendant les tournois et les matchs en tant que médecin pour m’occuper des athlètes blessés. Je les dirige vers les bons professionnels. Quand je suis sur le terrain, les parents, entraîneurs et arbitres sont rassurés. J’adore ce que je fais. Je carbure au football à 100%. Quand la saison est finie, j’ai hâte que ça recommence. Ça m’est déjà arrivé d’être arbitre, médecin et organisatrice d’un événement en même temps. C’est intense, mais ça vaut tout la peine », conclut la médecin de famille.
