HALIFAX — L’Assemblée législative de la Nouvelle-Écosse est embourbée dans des querelles de procédure alors que les frustrations grandissent en raison des heures prolongées et des tactiques dilatoires de l’opposition visant à maintenir le gouvernement en session à l’Assemblée.
La dernière semaine a été marquée par des heures de séance digne d’un marathon au cours desquelles les libéraux et les néo-démocrates de l’opposition ont souvent retenu des projets de loi à l’étude article par article afin d’en retarder l’adoption.
La tactique consiste à appeler à un vote enregistré, qui fait ensuite sonner la cloche dans la Chambre pour alerter les membres de ce vote imminent. La sonnerie de la cloche peut durer jusqu’à une heure, et interrompre les travaux de l’Assemblée législative.
La rancœur a commencé sérieusement mardi, après que le gouvernement progressiste-conservateur a demandé des horaires prolongés à la suite des précédentes tactiques dilatoires de l’opposition, modifiant la journée de travail normale de 13 h à 18 h à une journée de 13 h à 23 h 59.
«C’est un peu la même chose chaque séance, a affirmé aux journalistes le premier ministre Tim Houston, exaspéré, jeudi. Nous avons eu cela à peu près chaque fois que nous sommes en séance.»
La session d’automne s’est ouverte le 12 octobre, et environ une semaine plus tard, le premier ministre Houston a déclaré aux journalistes que son gouvernement avait probablement présenté toutes ses lois pour la session.
Cela a donné lieu à des accusations de la part des partis d’opposition selon lesquels les progressistes-conservateurs au pouvoir prolongent les heures de débat afin de conclure plus rapidement la séance et d’éviter la période de questions quotidienne.
Cependant, M. Houston affirme que le gouvernement essaie de faire son travail et qu’il est entravé par les tactiques de l’opposition qui, selon lui, limitent le débat réel sur les projets de loi.
«Ce n’est pas un débat significatif, c’est plutôt moche, a dit le premier ministre. Mais si l’opposition souhaite que cela prenne un peu plus de temps et qu’elle utilise certains des outils politiques à sa disposition, elle est libre de le faire.»
Le chef de l’opposition libérale, Zach Churchill, n’a présenté aucune excuse jeudi, affirmant qu’il ne pensait pas qu’il était juste que le gouvernement tente de quitter précipitamment la législature après avoir présenté un ordre du jour léger.
«Nous sommes confrontés à de gros problèmes comme l’inflation, la crise du logement, l’itinérance et un système de santé qui s’effondre, a soutenu M. Churchill. Notre travail ici est de leur demander des comptes et de faire avancer les bonnes idées.»
Il a affirmé que l’obstruction avait réussi à forcer le gouvernement à publier une stratégie sur le logement qu’il hésitait à rendre publique, ainsi qu’à annoncer un financement pour aider à accroître la couverture cellulaire inégale dans certaines parties de la province.
«Imaginez si nous les gardons ici pendant encore deux semaines, à quel point nous pourrions réussir», a-t-il lancé aux journalistes.
La cheffe du Nouveau Parti démocratique (NPD), Claudia Chender, a affirmé que le recours habituel aux horaires prolongés par l’administration de M. Houston et le gouvernement libéral précédent représentait un «mépris total pour le travail que fait cette Chambre».
«Donc, ceci (la sonnerie) n’est pas une façon idéale de faire des affaires, mais cet endroit est en panne et il doit être réparé, a plaidé Mme Chender. C’est dommage d’en arriver là, mais je pense que c’est bien d’avoir l’opportunité de poser des questions au premier ministre.»
Mme Chender a appelé à des réformes dans la façon dont l’Assemblée mène ses affaires, suggérant un calendrier des jours de séance semblable à ceux en place dans de nombreuses autres provinces et au niveau fédéral.
