Encore trop de demandeurs d’asile au Québec, selon la ministre Fréchette

Thomas Laberge, La Presse Canadienne
Encore trop de demandeurs d’asile au Québec, selon la ministre Fréchette

QUÉBEC — Il y a encore trop de demandeurs d’asile au Québec, dénonce la ministre québécoise de l’Immigration, Christine Fréchette. Elle interpelle son homologue fédéral afin qu’ils soient mieux répartis à travers le Canada. 

Bien que Québec se soit réjoui de la fermeture du chemin Roxham en mars 2023, le gouvernement caquiste affirme que sa province reçoit encore trop de demandeurs d’asile qui arrivent à Montréal par l’aéroport. 

«Lorsqu’ils arrivaient par le chemin Roxham, il y avait un mode de répartition des demandeurs d’asile. Mais maintenant qu’ils arrivent depuis l’aéroport, c’est comme si l’approche qu’avait le fédéral à l’hiver dernier ne tenait plus», a lancé la ministre Fréchette en point de presse à l’Assemblée nationale, jeudi, avant la période de questions. 

«En 2022, le Québec a accueilli plus de demandeurs d’asile que toutes les autres provinces du Canada réunies. Et à ce jour, en 2023, le Québec accueille plus de demandeurs d’asile que toutes les autres provinces du Canada réunies, c’est anormal», a-t-elle ajouté. 

Mercredi, le ministre fédéral de l’Immigration, Marc Miller, est resté prudent quant aux demandeurs d’asile qui arrivent au Québec. Selon lui, la province a fait plus que sa part au cours des dernières années quand le chemin Roxham était encore ouvert, mais il invitait quand même à regarder «une échelle de temps plus allongée» quant aux chiffres avancés par le gouvernement Legault. 

Au sujet de la répartition dans les autres provinces, M. Miller a également affirmé qu’on ne pouvait pas «traiter des humains comme du bétail». 

La ministre Christine Fréchette critique aussi la façon dont le fédéral octroie les visas. «Il semble que les règles en lien avec les visas de visiteurs sont trop lousses, trop relâchées, et il y a des demandeurs d’asile qui utilisent ce canal pour venir à titre de demandeur d’asile», a-t-elle expliqué. 

«Postnational»

La déclaration de Marc Miller à fait réagir le chef bloquiste, Yves-François Blanchet, qui estime qu’il «faut faire attention» au choix des mots «quand on se dit postnational».

«Il n’y a personne qui considère que des êtres humains qui veulent se faire une vie meilleure dans une terre d’accueil – (que ce soit) le Québec ou le Canada – sont traités par qui que ce soit comme du bétail. Ce sont des êtres humains qui ont le droit à une vie réussie», a-t-il dit en mêlée de presse à Ottawa jeudi. 

Selon lui, ce qui dérange les libéraux fédéraux, c’est que le Bloc québécois, tout comme le gouvernement Legault, «dit que pour vivre au Québec de façon réussie, il faut avoir une connaissance minimale du français (…), défi qu’on n’est pas capable de relever au-delà d’un certain nombre».

De passage à Toronto, le ministre Miller a de nouveau parlé, jeudi, de «bétail» lorsqu’il abordait la question de la répartition interprovinciale des réfugiés. Il répondait alors en anglais à une question dans cette langue sur les défis auxquels fait face la Ville de Toronto avec la crise du logement et l’arrivée de demandeurs d’asile.

«En tant que gouvernement fédéral, nous travaillons sur un certain nombre d’options pour s’assurer que nous prenons des actions dans nos propres règles de redistribuer les personnes quand elles acceptent et consentent à aller (à un endroit donné). Je ne veux pas traiter les gens comme du bétail», a soutenu le ministre, mentionnant les droits fondamentaux de la personne.

– Avec des informations d’Émilie Bergeron à Ottawa. 

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