Digue Morier: le niveau d’eau baisse, mais la situation demeure préoccupante

Stéphane Blais, La Presse Canadienne

Une semaine après l’évacuation des résidants de Chute-Saint-Philippe et de Lac-des-Écorces, dans les Laurentides, le niveau de la rivière Lièvre a baissé, mais malgré les travaux de sécurisation et de stabilisation de la digue Morier, la situation demeure préoccupante dans le secteur.

Les travaux d’urgence pour abaisser le niveau d’eau du réservoir Kiamika et sécuriser la digue Morier, une infrastructure d’environ 700  mètres de long et 15 mètres de haut, entrent dans une deuxième phase  cette semaine.

«On a réussi à abaisser les niveaux de 80 centimètres depuis les débuts de l’augmentation du débit au barrage», a expliqué lundi Martin Ferland, ingénieur à la Direction générale des barrages du ministère de l’Environnement, lors d’une conférence de presse à laquelle participaient des élus, dont le ministre Benoit Charette.

La première phase des travaux consistait à  creuser un «canal drainant» et «cette semaine, on met en place une tranchée drainante sur environ 160 mètres de long, au pied de la digue», a expliqué Martin Ferland.

Cette tranchée permettra de «capter l’eau au pied de la digue et permettre l’évacuation de cette eau-là vers la rivière qui est en aval».

Lorsque cette deuxième étape sera terminée, les employés du ministère «poseront de l’empierrement au-dessus du canal drainant pour venir protéger le canal».

Il est encore trop tôt pour prévoir les travaux qui seront nécessaires, une fois le canal drainant terminé. 

«Pour le prochain mois, il est difficile, aujourd’hui, de vous dire quelles seront les prochaines étapes.»

La digue Morier, située en bordure du réservoir Kiamika dans les Laurentides, présente une érosion interne qui nécessite des travaux pour assurer l’intégrité du barrage.

«On le sait qu’il y a un phénomène d’érosion parce que justement, il y a de l’eau qui passe à travers la digue, mais à savoir exactement à quel endroit, c’est quoi l’ampleur de la problématique? On est en train d’investiguer à ce niveau-là.»

 Évacuation d’une durée indéterminée

L’évacuation préventive des quelque 1900 résidants de Chute-Saint-Philippe et de Lac-des-Écorces est maintenue minimalement jusqu’au 17 décembre, mais les autorités ne pouvaient toujours pas indiquer lundi à quel moment exactement les évacués pourront retourner chez eux.

«Notre seule préoccupation, c’est la sécurité du public et des biens» et «à partir du moment où on va avoir cette certitude de sécurité, c’est là où on pourra penser à lever la demande d’évacuation», a indiqué le ministre de l’Environnement, Benoit Charette.

Il a ajouté que la «situation est toujours préoccupante», mais qu’il n’y avait aucune nouvelle recommandation pour les citoyens du secteur.

La digue a été construite en terre et en roche en 1954, au même moment que la conception du réservoir Kiamika, à l’endroit de l’ancien lit de la rivière, donc dans le secteur le plus profond du cours d’eau.

Elle a une capacité de retenue de 382 000 000 mètres cubes, soit l’équivalent de plus de 100 000 piscines olympiques.

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