Deux employés de la VG qui avaient des contrats avec le gouvernement sont congédiés

Mickey Djuric, La Presse Canadienne
Deux employés de la VG qui avaient des contrats avec le gouvernement sont congédiés

OTTAWA — Le premier ministre Justin Trudeau a indiqué mercredi que son gouvernement repensait la façon dont il évaluait et acceptait les propositions de travail à la suite du récent congédiement de deux fonctionnaires qui tiraient des revenus supplémentaires en décrochant des contrats fédéraux.

Le Bureau du vérificateur général du Canada a confirmé mercredi qu’il avait congédié deux employés après avoir découvert qu’ils tiraient des revenus supplémentaires grâce à des contrats fédéraux sans le dévoiler à leur supérieur.

Le bureau de Karen Hogan a indiqué mercredi qu’une troisième personne faisait toujours l’objet d’une enquête après avoir omis de divulguer ces informations à ses supérieurs.

C’est le quotidien «National Post» qui avait été le premier à rapporter l’affaire.

Le Bureau du vérificateur général ne fournit pas de détails sur les contrats obtenus ou sur les ministères qui les avaient octroyés. On indique seulement que ces contrats n’avaient pas été octroyés par l’agence elle-même.

Interrogé là-dessus lors de sa visite à Calgary, mercredi, M. Trudeau a indiqué «que la situation démontre qu’il y a des pratiques inacceptables au sein de la fonction publique par rapport aux contrats, par rapport à l’approvisionnement».

«C’est pour ça qu’on a lancé des enquêtes là-dessus et qu’on s’attend à ce qu’il y ait des changements profonds dans la façon que le gouvernement et la fonction publique s’occupent de l’approvisionnement», a-t-il soutenu.

M. Trudeau a déclaré que les Canadiens avaient le droit de s’attendre à ce que les gouvernements – au niveau politique et non politique – «gèrent l’argent des contribuables de façon responsable et efficace».

Le Bureau du vérificateur général indique qu’il a ouvert des enquêtes internes sur ces employés en juin dernier; l’enquête a été conclue dans un cas en septembre dernier et l’autre en décembre.

«Sur la base des résultats de l’enquête, le Bureau a révoqué leur habilitation de sécurité et a mis fin à leur emploi. Les employés du Bureau doivent détenir une habilitation de sécurité valide», a précisé Natasha Leduc, porte-parole du Bureau du vérificateur général, dans une déclaration écrite.

Ces deux dossiers ont ensuite été soumis à la Gendarmerie royale du Canada en janvier dernier, et la police fédérale a conseillé au Bureau du vérificateur général de les transmettre au Service de police d’Ottawa le mois suivant.

Le Service de police d’Ottawa n’a pas répondu à une demande de commentaires.

Une formation sur l’éthique

Le bureau de Mme Hogan affirme que les deux cas sont entièrement distincts et que les deux employés congédiés n’étaient ni auditeurs ni cadres au sein de l’agence.

«Des formations supplémentaires sur les valeurs et l’éthique seront offertes à tous les employés du Bureau dans les prochains mois, et des contrôles supplémentaires sont mis en œuvre pour vérifier les emplois ou les contrats extérieurs», a assuré Mme Leduc.

Cette révélation survient quelques semaines après que le ministère de la Défense nationale a lancé une enquête sur l’un de ses employés, David Yeo, fondateur de Dalian Enterprises, qui a déjà travaillé pour le gouvernement du Canada, notamment sur l’application ArriveCan.

Un porte-parole de l’entreprise a depuis défendu son intégrité et affirmé que des mesures avaient été prises pour répondre aux préoccupations de conflit d’intérêts liées à son fondateur, qui a commencé à travailler pour le ministère de la Défense nationale en septembre.

Dalian Enterprises a déclaré que M. Yeo avait déposé le dossier de conflit d’intérêts approprié, avait démissionné de ses fonctions d’administrateur et de dirigeant de l’entreprise et avait placé les actions de sa société dans une fiducie sans droit de regard, car son principal client était le gouvernement du Canada.

La directive du gouvernement sur les conflits d’intérêts stipule que les employés de la fonction publique doivent s’abstenir d’avoir des intérêts privés et de s’engager dans un emploi extérieur qui pourrait nuire à leur capacité d’être objectifs et impartiaux.

«Les employés doivent aviser leur administrateur général de tout emploi extérieur ou activité qui pourrait entraîner un conflit d’intérêts réel ou perçu», écrivait la semaine dernière Martin Potvin, porte-parole du Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada, dans une déclaration.

«La directive exige également que les employés obtiennent l’approbation de leur administrateur général avant de conclure une entente contractuelle avec le gouvernement du Canada pour laquelle ils reçoivent un avantage ou un revenu direct ou indirect.»

Toute personne employée dans la fonction publique fédérale qui ne respecterait pas les exigences pourrait être congédiée.

Le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada a déclaré qu’il ne dispose pas de registres centralisés sur le nombre d’employés du gouvernement du Canada qui occupent un emploi à l’extérieur.

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