La demande d’enquête du PCC sur la sécurité au laboratoire de Winnipeg est rejetée

Jim Bronskill, La Presse Canadienne
La demande d’enquête du PCC sur la sécurité au laboratoire de Winnipeg est rejetée

OTTAWA — Un comité des Communes dominé par les libéraux a refusé lundi de mettre aux voix une demande des conservateurs visant à enquêter sur les activités de deux scientifiques congédiés en 2021 d’un laboratoire biomédical à haute sécurité en raison de leurs liens avec Pékin. 

Le porte-parole conservateur en matière d’affaires étrangères, Michael Chong, avait demandé au Comité permanent de l’accès à l’information, de la protection des renseignements personnels et de l’éthique de convoquer certains témoins, dont des représentants de l’Agence de la santé publique du Canada.

Mais les députés libéraux et néo-démocrates membres du comité ont mis fin au débat sur la motion conservatrice par un vote de six voix contre quatre. La députée libérale Iqra Khalid avait plaidé plus tôt que des audiences à ce sujet étaient inutiles et ne relevaient pas du mandat du comité des Communes.

Après le vote, le député Chong a accusé les libéraux de vouloir perpétuer une entreprise de camouflage dans ce dossier, avec l’aide des néo-démocrates. «Il est temps que le Parlement prenne le relais et demande des comptes au gouvernement», a-t-il indiqué dans un communiqué.

Plus de 600 pages de documents et de correspondances internes sur cet enjeu de sécurité ont été rendues publiques la semaine dernière à la suite de l’examen d’un comité spécial multipartite.

Ces documents, caviardés, montrent que deux scientifiques du Laboratoire national de microbiologie de Winnipeg ont été congédiés en janvier 2021 lorsqu’on a appris qu’ils n’avaient pas réussi à protéger des actifs et des informations sensibles.

Les deux scientifiques, Xiangguo Qiu et son mari, Keding Cheng, ont minimisé leur collaboration avec les agences gouvernementales chinoises, selon les archives.

Les documents révèlent aussi que le Service canadien du renseignement de sécurité a conclu que Mme Qiu avait menti à plusieurs reprises sur l’étendue de son travail avec des agences du gouvernement chinois et qu’elle avait refusé d’admettre son implication dans divers programmes chinois, même lorsque des preuves lui étaient présentées.

Michael Chong avait déclaré lundi au comité que des audiences étaient nécessaires pour examiner le flux d’informations et de renseignements au sein du gouvernement, afin de déterminer pourquoi les activités de Mme Qiu n’avaient pas été remarquées plus tôt.

En outre, a déclaré M. Chong aux députés, les audiences aideraient à comprendre pourquoi il a fallu des années pour que les documents relatifs aux congédiements soient rendus publics.

En mai de l’année dernière, le gouvernement fédéral a annoncé que trois anciens juges de haut rang auraient le dernier mot sur ce qui pourrait être divulgué, et que ces dossiers seraient ensuite examinés par un comité spécial de députés, dans un cadre sécurisé. 

Les conservateurs avaient d’abord rejeté cette proposition, préférant que les dossiers soient remis à un comité «régulier» de députés. En vertu d’un décret de la Chambre des communes adopté par les partis d’opposition en 2021 – malgré les objections du gouvernement –, les documents auraient été examinés par le légiste parlementaire pour d’éventuels enjeux de sécurité nationale. Les membres du comité auraient toutefois conservé le droit de divulguer le matériel de leur choix.

La députée libérale Khalid, membre du comité spécial qui a fini par examiner les documents, a défendu ce processus lundi. «Il n’y a eu aucun camouflage, a-t-elle déclaré. Nous avons effectué un travail important pendant de très nombreux mois pour aller au fond des choses.»

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