Vézelay, charmant village de la riche Bourgogne

Par Raymond Marier

Après une nuit pluvieuse et propice au sommeil, à l’hôtel de la Mance en Bourgogne, nous révisons le programme vélo. Il brumasse encore et nous nous laissons tenter par le conseil de l’hôtelière. «Allez à Vézelay, c’est magnifique, montez-y en voiture et prenez vos vélos pour revenir, ça descendra tout le temps.» – Pourquoi pas!

L’office du tourisme présente Vézelay comme un «haut lieu de la chrétienté depuis le Moyen-Âge». Des reliques de Marie-Madeleine sont conservées dans la basilique et c’est l’un des principaux points de ralliement sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Les Croisés y sont passés avec saint Bernard en 1146. Richard Coeur de Lion s’y est arrêté en route pendant la Croisade de 1190. Les scouts de France s’y rassemblent chaque année le 1er novembre.

On y trouve également le premier couvent franciscain érigé en France; c’était un lieu de pèlerinage affectionné par le roi saint Louis. La basilique Sainte-Madeleine, classée au Patrimoine mondial de l’Unesco, témoigne de plus de mille ans d’histoire et renferme des chefs-d’oeuvre d’art médiéval.

Le village de Vézelay, classé parmi les plus beaux villages de France, présente un plan d’urbanisme d’une grande simplicité. Construit à flanc de colline, une route le ceinture, sa rue principale monte, presque en ligne droite, jusqu’au sommet où se trouve la basilique. Les rues transversales, étroites, serpentent et viennent toujours rejoindre la rue centrale. On y admire les vieilles maisons garnies de fleurs. Les commerces, restos, bars et boutiques bordent la rue centrale.

Maison Jules Roy

À Vézelay, à part la visite de l’impressionnante basilique, nous découvrons la maison Jules Roy, dit romancier rebelle, décédé à Vézelay en l’an 2000. La maison, acquise par le Conseil général de l’Yonne, est maintenant convertie en maison d’écrivains, ouverte au plus grand nombre. On la présente comme un lieu de culture et de mémoire. Pauline, ça lui fait penser à un autre Jules Roy, personnalité marquante de l’histoire du Cégep et de Saint-Jean-sur-Richelieu.

Georges Hosotte

Au hasard de notre promenade, nous entrons dans une galerie d’art et avons le plaisir de rencontrer et de discuter avec le peintre, Georges Hosotte. Le passeport «accent québécois» joue encore en notre faveur. Il est ravi de dire qu’il a exposé à Montréal; ses toiles voyagent à travers le monde, mais lui ne voyage pas, il reste dans sa région et se plaît à travailler.

Nous sommes charmés par sa vision de la peinture. Au-delà des rumeurs, de l’agitation, faire que la peinture soit comme une prière pour dire merci à la vie lui paraît être la seule tâche noble et humble à laquelle devrait prétendre tout artiste.

Il nous guide à travers les salles d’exposition et même à l’étage privé où sont accrochées certaines des toiles qu’il garde pour lui. Ces tableaux montrent ses modèles, trois femmes et un homme. Il nous confie, en la montrant sur une toile, que son modèle préféré, sa femme, ne veut plus poser, car «l’âge, voyez-vous… Elle est très belle, mais elle prétend ne plus l’être assez».

Avec trois galeries en France, à Irancy, Bailly et Vézelay, cet artiste semble tenir d’une main ferme, tout au moins la galerie et le personnel de Vézelay. Il ne regrette pas d’avoir abandonné l’architecture pour se consacrer uniquement à la peinture. Le maître de 76 ans semble en pleine forme.

Il nous gratifie d’une reproduction et nous nous quittons sur un échange amusant. En réponse à une question de Raymond, il dit tout bonnement que oui, il pratique à l’occasion le lancer léger de peinture blanche au bout du pinceau pour laisser des bulles sur la toile. Raymond lui parle de Bellefleur, peintre québécois qui, lui aussi, utilisait la même technique, mais n’osait pas l’avouer.

Sur cette note humoristique, nous poursuivons notre promenade et profitons de l’heure du dîner pour goûter au menu d’un resto de la place. On nous offre le ratafia de Bourgogne en apéro. Bien sûr, il faut le goûter. On nous donne même la recette: deux tiers de jus de raisin frais  et un tiers de marc de Bourgogne, une eau-de-vie, pour préserver l’arôme et le sucre du raisin. Et savez-vous quoi? Il faut aussi le boire au dessert. Ah! ces Bourguignons, ils savent bien nous faire dépenser et, en bons Québécois, on se dit: «Y peuvent bien êtr’riches»

Vézelay

• Un des plus beaux villages de France

• On y a tourné les films: La grande vadrouille et Les aventures de Rabbi Jacob

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