Souffrez-vous de déprime saisonnière?

Souffrez-vous de déprime saisonnière?
La période allant de janvier à mars est souvent plus achalandée pour les organismes qui oeuvrent en santé mentale

Avec son temps gris et ses journées raccourcies, l’hiver peut rendre morose. Bon nombre de personnes éprouvent d’ailleurs les blues durant la saison froide. Certains vont même jusqu’à souffrir d’un trouble affectif saisonnier, un état qui ne doit pas être pris à la légère puisqu’il peut mener à la dépression.

Selon l’Association canadienne pour la santé mentale, 15% de la population éprouve des symptômes liés aux blues de l’hiver. La température affecte leur humeur, sans toutefois avoir d’impact sur leur capacité d’accomplir leurs activités quotidiennes.

Chez d’autres, le rythme des saisons peut provoquer des réactions apparentées à la dépression clinique et pouvant durer jusqu’au printemps. Cet état s’appelle le trouble affectif saisonnier. Il touche entre 2% et 3% de la population.

Ceux qui en sont atteints peuvent avoir divers symptômes: perte d’appétit, fatigue, difficulté à se concentrer, tendance à dormir trop longtemps, irritabilité, isolement, angoisse et sentiment de désespoir.

Période critique

L’hiver a bel et bien un impact sur le moral de la population, confirme Diane St-Germain, directrice générale de Santé mentale Québec – Haut-Richelieu. «Ça commence à l’automne, quand ça devient plus sombre, et ça se poursuit jusqu’au printemps, affirme-t-elle. Les premiers mois de l’année sont les plus critiques. On le remarque chez nous.»

Même son de cloche du côté de l’Éclusier du Haut-Richelieu, qui offre des services aux proches de personnes ayant un trouble de santé mentale. «Le nombre de demandes est plus important de janvier à mars. Les dérapes sévères arrivent souvent durant cette période», indique la directrice générale de l’organisme, Diane Breault.

Les deux s’entendent pour dire que la perte de luminosité qui débute à l’automne et se poursuit durant l’hiver y est pour quelque chose. Ce n’est pas pour rien, ajoutent-elles, que les psychiatres se tournent de plus en plus vers les traitements de luminothérapie.

Après les Fêtes

De façon générale, la population s’adapte plus rapidement à l’arrivée de l’automne. Encore ragaillardis de l’été, nous traversons sans trop de mal cette saison qui se termine dans la fébrilité des préparatifs des Fêtes.

«C’est après que c’est plus difficile. Les gens sont parfois endettés. Ceux qui ont une problématique en santé mentale peuvent aussi se sentir seuls après avoir été bien entourés par leur famille durant Noël. C’est une coupure souvent drastique», rappelle Mme Breault.
La déprime saisonnière affective peut alors se transformer en dépression chez ceux qui sont plus vulnérables. D’où l’importance d’aller chercher de l’aide.

«Il n’y a pas de produit miracle. L’entourage est important. Il faut briser l’isolement et ne pas hésiter à demander l’aide d’un psychothérapeute ou de son psychiatre», insiste Mme St-Germain.

Plusieurs organismes à but non lucratif offrent aussi des groupes d’entraide, de l’écoute, du référencement et d’autres services.

Pour joindre Santé mentale Québec – Haut-Richelieu, on compose le 450 346-5736. Pour l’Éclusier du Haut-Richelieu, on appelle au 1 855 277-7837. Finalement, pour le Centre de crise et de prévention du suicide Haut-Richelieu – Rouville, on compose le 1 866 277-3553.

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