Gdansk, capitale de l’ambre de la Baltique

Par Raymond Marier

Pour commencer notre journée «visite de musées», nous nous rendons au Musée archéologique, décrit comme un incontournable dans notre guide touristique.

Nous entrons, payons les tickets 10 zlotys (3$) et nous butons sur une porte fermée. Pour rénovation. De retour au guichet, la préposée nous dit que le ticket nous permet de monter dans la tour. Nous demandons un remboursement qui nous est accordé.

Nous entrons, au passage, dans la basilique Sainte-Marie, plus grosse église construite en briques dans le monde. Elle contient 31 chapelles et peut accueillir 25 000 personnes. Elle servit de refuge aux membres de Solidarnosc sous le couperet de la loi martiale entre 1981 et 1983.

Tentations

En marchant vers le musée de l’ambre, nous nous attardons encore, comme chaque jour, devant les vitrines et les stands offrant cette sainte pierre qui n’en est pas une, cet or, qui n’en est pas non plus, mais qui serait doté de multiples vertus.

Résistant aux tentations d’achat, refusant les offres de plus en plus alléchantes et faisant la sourde oreille aux discours affirmant qu’on ne trouverait rien de comparable n’importe où dans le monde, nous arrivons au musée l’ambre qui nous raconte l’histoire de son exploitation depuis le Xe siècle à Gdansk.

Sac à dos et parapluie à la consigne, écouteurs aux oreilles, nous entendons les explications en anglais sur chacune des pièces brutes ou sculptées exposées dans des présentoirs vitrés bien scellées à l’intérieur d’une tour de cinq étages, une ancienne prison convertie en musée.

Atmosphère contrôlée

On nous dit qu’il faut contrôler la température et l’humidité, car l’ambre se détériore et se décolore à l’air libre. Les cages de verre permettent aussi de sécuriser ces précieuses pièces. Le musée, ancienne prison, les a sûrement inspirés.

Ni pierre, ni or, l’ambre provient de la résine de pin fossilisée. Son histoire remonte à entre 40 et 60 millions d’années alors que la mer Baltique recouvrit cette région où les résineux proliféraient. Des insectes, des feuilles et du pollen se sont trouvés pris au piège lors du processus de fossilisation.

Dans les pièces de plus grande valeur, on peut voir un insecte, une partie d’insecte, un morceau de feuille ou quelques grains de pollen à travers la résine solidifiée et transparente. Opaque, translucide ou transparent, l’ambre peut se teinter de presque tous les coloris, du blanc au doré au rouge au vert et au bleu.

Au fil des siècles, des propriétés presque miraculeuses lui ont été attribuées; elle assurerait la guérison de presque tous les maux, physiques ou psychologiques. Pour vérifier l’authenticité de l’ambre, on nous conseille de chauffer la pointe d’une aiguille et de piquer légèrement la pièce pour sentir son odeur caractéristique. En visitant le musée, on a tout le temps d’inscrire cette odeur dans notre mémoire, un peu comme de l’encens.

Cadeau de Lénine

Parmi les pièces exposées, on peut examiner à souhait des fragments, des bijoux, des tableaux, et des meubles de grande valeur présentés dans leur cage à atmosphère contrôlée. Une pièce remarquable, intitulée Le cadeau de Lénine, était initialement destinée au père de la révolution russe. Pendant le transport du «cadeau» vers son destinataire, en 1924, on apprit le décès de ce dernier. Le cadeau a rebroussé chemin et repose maintenant au musée dans sa cage de verre.

Achat

Maintenant bien renseignés sur cette mythique matière, nous trouvons, dans la boutique du musée, parmi les pièces certifiées authentiques, un magnifique bracelet que nous nous empressons d’acheter. Raymond se demande s’il y aura de la place dans le frigo pour conserver ce précieux bijou.

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