Exténuant tour de ville et anecdotes praguoises

Par Raymond Marier
Exténuant tour de ville et anecdotes praguoises

Ayant été charmés par notre promenade de la veille dans les rues du centre historique de Praque, nous décidons le lendemain, de faire un tour de ville guidé, de 11 heures jusqu’à la fin de l’après-midi.

Un minibus vient nous chercher à l’hôtel, nous fait traverser le vaste et chic quartier de Letna sur la Rive gauche du fleuve Vltava et nous dépose au point le plus élevé de la ville au pied du Château royal. Nous sommes une vingtaine à suivre la guide qui tient bien haut son petit parapluie rouge. Oups! Nous réalisons, à ce moment, que toute la visite se fera à pied. D’accord, on a beaucoup marché la veille et on s’est couchés tard, mais on y est, on continue.

Château royal

Le Château est le siège de la présidence de la République tchèque. Le drapeau flottant au-dessus du Château indique la présence de Monsieur le Président, dans ses locaux. À une question innocente sur le président actuel, Elena, notre guide, raconte que les Tchèques n’en sont pas trop fiers ces temps-ci. Il fut pris en flagrant délit, filmé après la signature de documents officiels, à cacher et subtiliser la plume avec laquelle il venait de signer les accords en Amérique du Sud. Ces images ont été diffusées à travers le monde. Plutôt gênant.

La visite continue vers les trois cours intérieures, la salle espagnole somptueusement décorée, une galerie petit musée de la collection de peintures du roi Rodolphe II (Rubens, Titien et Véronèse), la salle Vladislav aux fenêtres Renaissance et, pour terminer, une vue imprenable sur le fleuve et la ville à partir des terrasses. À la sortie du château, nous passons devant la cathédrale Saint-Guy où tous les rois de Bohème ont été couronnés et enterrés. Sa construction, un long projet, débuta en 1344 pour se terminer en 1929, près de 600 ans.

Circuit piétonnier

Elena nous guide ensuite vers la vieille ville qui apparaît tout en bas. Nous descendons par la Ruelle d’Or qui symbolise la magie de Prague. Une légende raconte que les alchimistes du roi Rodolphe logeaient dans ces petites maisons basses. Détenant la pierre philosophale, ils produisaient de l’or pur pour le service du roi.

Nous amorçons la descente de plus de 200 marches dans cette ruelle étroite et sombre. Nous nous arrêtons au milieu pour prendre le repas médiéval prévu au programme. On entre au restaurant par une porte basse et on descend dans la cave par un étroit escalier de pierre, tête baissée pour ne pas toucher au plafond. Claustrophobes, s’abstenir.

Le service est assuré par une jeune fille et un jeune homme en costumes d’époque. La jeune fille laisse voir deux beaux seins rebondis et le garçon a l’air très moche. Le repas est constitué d’une soupe goulasch. En fait, on nous sert un bol contenant de l’eau colorée avec deux minimorceaux de bœuf très très durs. La chope de bière aide à faire passer la chose.

Le petit parapluie rouge s’agite, Elena tourne autour des tables et on repart pour la suite de la visite : le mur John-Lennon, le tour en bateau sur le fleuve, le pont Charles et le quartier juif. Hitler, lui-même, avait ordonné de préserver ce quartier lors de la Deuxième Guerre mondiale. Il voulait en faire un musée pour laisser une trace de ce qui avait existé avant l’extermination des Juifs. Il voyait ce musée comme un futur hommage à lui-même et à son œuvre d’extermination.

À 17 heures, plutôt exténués, nous remercions Elena, saluons les autres membres du groupe et nous offrons une bonne bière fraîche. Nous profitons de cette pause pour vous raconter quelques anecdotes liées à la petite histoire de Prague.

Anecdotes praguoises

Des églises catholiques, il y en a partout. Pas à tous les coins de rue, mais presque. On nous dit que 25% des Tchèques sont catholiques pratiquants, 70% se déclarent athées et 5% ne savent pas. Heureusement, les églises sont très visitées par les touristes et on tire profit de leur acoustique pour offrir des concerts. Ça fait qu’à Prague, le nombre de salles de concert dépasse l’entendement.

Au Château royal, en 1618, certains étaient mécontents du fait que le roi exigeait que tous les Tchèques se convertissent au christianisme. Un groupe d’opposants a décidé de défenestrer (jeter par la fenêtre) trois partisans du roi, d’une hauteur de 40 mètres. Ils ne sont pas morts. Un miracle? Non, ils sont tombés dans la fosse où l’on versait les déchets et égouts à ciel ouvert au pied du château. Ils en sont sortis bien salis et puants, mais sans trop de mal.

Le roi tchèque un jour demanda à voir le confesseur de sa femme. Il doutait de sa fidélité. Il demanda au confesseur si sa femme avait commis le péché d’infidélité. Le prêtre refusa de répondre et le roi le fit tuer. Aujourd’hui, le prêtre, saint Jean Népomucène, est considéré comme le premier martyr du secret de la confession. Il aurait mieux valu pour sa santé qu’il dise au roi que sa femme lui était fidèle et qu’ensuite, il aille confesser son petit mensonge.

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