Pas facile de parler de douleur chronique à son entourage quand on est le seul à la vivre au quotidien. Une fois par mois, un groupe d’entraide ouvre ses portes à ceux qui en souffrent afin qu’ils puissent en témoigner sans préjugés.
La démarche, si simple soit-elle, procure un bien fou à ses participants. Et pour cause: plusieurs découvrent qu’ils ne sont pas seuls à vivre la même chose.
Quiconque souffre d’un mal permanent le dira: l’isolement constitue l’ennemi à abattre. «L’entraide répond au besoin de contrer l’isolement. Les gens pensent souvent qu’ils sont les seuls à vivre avec la douleur chronique. Le groupe aide à normaliser, à dédramatiser la situation», explique Yvan Campbell, l’un des deux fondateurs du groupe.
Le kinésiologue et spécialiste de la douleur chronique peut parler de son champ de prédilection en long et en large, sauf qu’il ne l’a jamais vécue lui-même. Il lui fallait donc trouver quelqu’un qui saurait comprendre les participants. Carole Guay lui a emboîté le pas avec un enthousiasme contagieux.
Désespoir
«Je ne suis pas une professionnelle, avise-t-elle, je suis là pour écouter les gens. Souvent, ils pleurent. Il ne se passe pas une rencontre sans qu’on entende parler de suicide.»
Sur ce point, Carole Guay est très bien placée pour comprendre ce cri de désespoir. Elle ne le cache pas: elle a déjà essayé deux fois de mettre fin à ses jours à cause de la douleur chronique. La douleur chronique la suit 24 heures par jour, sept jours sur sept. Son corps la réveille la nuit pour réclamer sa dose de morphine.
Le groupe d’entraide sur la douleur chronique se retrouvera le mardi 12 mars, de 18h30 à 20h30, à l’amphithéâtre B de l’Hôpital du Haut-Richelieu. Les places sont limitées. Pour s’inscrire, il suffit de se rendre à l’adresse douleurchronique.org ou de composer le 514 355-4198.