Avez-vous déjà vu une boule de couleuvres?

Par Denis Henri

Vous voulez dégoûter le Québécois moyen? Il vous suffit de prononcer le mot «reptile», «serpent» ou le mot «couleuvre» et le résultat est pratiquement garanti!

Araignées, limaces, sangsues, couleuvres et crapauds sont généralement des mots qu’on aimerait voir bannis du vocabulaire courant et pourtant… si vous saviez les innombrables services que ces bêtes rendent aux humains!

On ne devrait pas les sacrifier sur le bûcher de l’ignorance, mais plutôt les exposer sur l’autel de la reconnaissance! Pourquoi ai-je décidé de vous parler de serpents en plein mois de février? C’est qu’un événement à saveur herpétologique se prépare au Collège Maisonneuve les 2 et 3 mars prochain. On parle ici du Salon des reptiles!

Chaque année, depuis maintenant 14 ans, une cinquantaine d’exposants présentent ces fascinantes créatures dans le but premier de bien les faire connaître et ensuite de présenter tous les avantages à posséder un tel animal. Vous en doutez? Allez-y… vous verrez bien! Voilà une bonne façon de commencer cette semaine dite «de relâche» avec et pour vos tout-petits.

C’est quoi, un reptile?

Tout d’abord, c’est quoi un reptile? Il s’agit d’un vertébré ovipare, poïkilotherme, possédant une peau sèche et écailleuse. Ovipare veut dire qu’il pond des œufs et poïkilotherme, ou ectotherme, veut dire que sa température interne n’est pas constante comme c’est le cas des oiseaux et des mammifères.

On dit souvent que les reptiles sont des animaux à sang froid. Cette expression veut tout simplement dire que l’animal ne produit pas lui-même sa chaleur, mais dépend du soleil pour se réchauffer et va à l’ombre pour se refroidir. La classe des reptiles, qui compte 7984 espèces connues à travers le monde, comprend plusieurs «ordres», comme les crocodiles, les lézards, les iguanes, les caméléons, etc. Parmi tous ces groupes, il n’y en a que deux que l’on peut observer à l’état naturel au Québec: ce sont les chéloniens (tortues) et les squamates (serpents).

Y a-t-il des lézards en nature au Québec? La réponse est NON!  Si un jour vous observez un lézard dans votre maison, dites-vous qu’il vient probablement d’un pot de fleurs acheté d’un marchand qui lui, a probablement fait venir ses plantes de pays du sud où les lézards sont abondants.

Tortues

Pour ce qui est des tortues, le Québec en compte neuf espèces. La Tortue luth est marine tandis que la Tortue des bois est plutôt terrestre. Les deux espèces les plus observées dans les cours d’eau du Haut-Richelieu sont la Tortue peinte et la Tortue serpentine. Pour en savoir davantage sur nos tortues, je vous suggère de consulter le site de l’Atlas des amphibiens et reptiles du Québec. Vous y trouverez photos et informations très complètes et d’actualité! C’est au http://www.atlasamphibiensreptiles.qc.ca./  C’est de ce site que provient la magnifique photo qui accompagne ce texte.

Serpents ou couleuvres?

Les couleuvres sont-elles des serpents? La réponse est absolument et catégoriquement OUI! Le nom «serpent» n’est pas nécessairement associé aux espèces venimeuses, comme les crotales et les cobras. Nos mignonnes et sympathiques couleuvres, tout aussi inoffensives qu’utiles aux écosystèmes naturels, sont de petites espèces de serpents, faisant partie d’une famille appelée «colubridé».

Sur les 2900 espèces de serpents que compte notre planète, seulement huit se retrouvent au Québec. La plus abondante dans le Haut-Richelieu serait très probablement la Couleuvre à ventre rouge, mais celle qui est, de loin, la plus observée de toutes, est la Couleuvre rayée. Passant l’hiver en hibernation sous la surface de la terre, son réveil printanier, s’effectuant vers la fin avril, peut permettre de nous faire découvrir une facette tout à fait exceptionnelle de ses mœurs… les boules d’accouplement!

Les mâles, ayant détecté l’odeur d’une femelle qui vient de sortir de son hibernacle, se ruent littéralement sur elle, essayant de l’accoupler, ce qui laisse voir une véritable boule vivante et grouillante se former, rouler sur le sol de la forêt. Il faut être particulièrement chanceux pour être le témoin privilégié de cet extraordinaire phénomène qui est, somme toute, assez éphémère. Lorsque l’un d’eux réussit à l’accoupler, la boule se défait jusqu’à ce qu’une nouvelle femelle sorte de sa longue inaction hivernale. Quel réveil pour madame couleuvre!

Pour en savoir davantage sur le merveilleux monde des reptiles, je vous invite à visiter le Collège Maisonneuve à Montréal où un important salon des reptiles s’y déroule ce samedi 2 mars ainsi que le dimanche 3 mars. C’est au 2700, rue Bourbonnière, entre les rues Sherbrooke, Hochelaga, Pie IX et Nicolet. J’y animerai un kiosque de la Sépaq avec, en vedette, quelques petites bêtes vivantes… c’est un rendez-vous! Pour informations, contactez le 514 264-9603 ou le 514 593-5538.

Si vous avez des suggestions de sujets pour des chroniques à venir, n’hésitez pas à me contacter par courriel à henri.denis@sepaq.com

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