Pas de passerelle à Saint Luc avant cinq ans

Elle est une promesse électorale depuis des lunes et le sera encore pour au moins une élection municipale, peut-être même deux. Les résidents du secteur Saint-Luc ne sont pas près de voir apparaître dans le paysage la passerelle piétonnière et cyclable qui doit relier le boulevard de la Mairie à la rue des Colibris en passant au-dessus de l’autoroute 35.

La passerelle fait partie des projets depuis la fin des années 80 et elle figure à nouveau au Programme triennal d’immobilisations (PTI) de la Ville en 2022… pour les plans et devis. Benoit Fortin, directeur du Service des infrastructures et gestion des eaux, évalue que cette étape prendra minimalement deux ans.

Cette phase permettra d’élaborer le concept de la passerelle, son design architectural et de réaliser les études géotechniques pour déterminer la forme des appuis nécessaires. Des autorisations doivent être obtenues auprès du ministère des Transports du Québec puisque l’ouvrage d’ingénierie enjambera l’autoroute 35. Des démarches seront aussi effectuées pour tenter d’obtenir une subvention pour réduire les frais liés à la construction. Celle-ci devrait minimalement coûter 5 M$. La Ville envisage également de lancer un concours d’architecture pour faire de la passerelle une signature distinctive à l’entrée de Saint-Jean-sur-Richelieu.

Golf
Une fois tous ces éléments en main, la Ville pourra aller de l’avant pour l’érection de la structure. «Si on donne un mandat de plans et devis en 2022, ça permettrait d’aller en appel d’offres pour les travaux en 2024-2025 et de débuter le chantier», poursuit M. Fortin.

Mais avant de réaliser ces étapes, un point important achoppe. «Du côté de la station d’épuration des eaux, je sais exactement où la passerelle sera située et de quelle manière on pourra y accéder et y redescendre», explique Benoit Fortin.

Le problème se trouve de l’autre côté de l’autoroute. Depuis plusieurs années, un projet de développement résidentiel à l’ancien golf de la Mairie est dans l’air, ce qui a suscité de nombreuses réactions citoyennes et politiques.

Cette situation fait en sorte que l’issue de la passerelle du côté ouest de la 35 est inconnue. «Si le secteur du champ de pratique vers lequel on va aller se raccorder fait l’objet d’un développement, je voudrais idéalement que la passerelle soit adjacente ou donne accès directement à une rue», poursuit M. Fortin. Ce dernier souhaiterait aussi boucler le réseau cyclable du boulevard de la Mairie à la future passerelle.

Mandat
À la séance extraordinaire du 4 août, les élus municipaux ont mandaté la direction générale afin qu’elle entreprenne des discussions avec les propriétaires des terrains où doit être construite la passerelle afin d’en arriver à une entente permettant sa réalisation. «Le message qu’on veut envoyer, c’est qu’on aimerait bien que le dossier avance», a souligné le maire suppléant Yvan Berthelot.

La Ville espère donc qu’une entente intervienne en 2021 pour permettre de positionner la passerelle. «Si le développement ne se fait pas tout de suite, on veut au moins être capable de déterminer le tracé qui va permettre de passer du réseau cyclable du boulevard de la Mairie pour aller rejoindre le futur accès», ajoute Benoit Fortin. De nouvelles consultations publiques pourraient d’ailleurs être organisées.

Des démarches sur le terrain ont tout de même déjà été réalisées dans ce dossier.

À l’automne 2019, des travaux d’enfouissement des réseaux d’utilité publique en bordure de l’avenue du Parc entre la rue des Colibris et le début de la zone agricole ont été réalisés. Les propriétaires des infrastructures devraient venir retirer fils et poteaux d’ici la fin de l’année. Seuls les luminaires urbains resteront en place.

Et Normandie?
En 2019, la Ville a commandé une expertise pour évaluer l’état de la passerelle qui se trouve dans l’axe du boulevard de Normandie. L’étude a révélé que la structure est encore bonne pour une période de sept à huit ans. Une somme a été planifiée au PTI de 2021 pour élaborer les plans et devis en vue de sa reconstruction.

La Ville n’écarte pas la possibilité que cette passerelle soit démolie et rebâtie avant que l’autre projet soit entrepris. La nouvelle structure serait adaptée à la circulation cyclable et accessible pour les personnes à mobilité réduite.