Après avoir dégagé un surplus de 20,2 M$ en 2020, voilà que la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu a enregistré un excédent de 14,2 M$ l’an dernier. À l’instar de 2020, le surplus de 2021 est largement dû à la flambée du marché immobilier sur le territoire ainsi qu’aux subventions gouvernementales d’urgence reçues pour contrer les impacts de la pandémie de COVID-19.
Le budget adopté par la Ville en 2021 s’élevait à 179 882 000$. Ses revenus réels ont toutefois été supérieurs de 12 315 966$ pour se solder à 192 197 966$. Et à l’inverse, ses dépenses ont été inférieures de 1 892 497$ pour se fixer à 177 989 503$. La Ville a donc conclu l’année 2021 avec un excédent de fonctionnements de 14 208 463$.
Les principaux revenus excédentaires proviennent des droits de mutation et des permis (+8,4 M$), ainsi que du soutien financier gouvernemental (+4,2 M$). «À eux seuls, ces éléments totalisent plus de 12 M$ de revenus additionnels qui viennent d’éléments imprévisibles. On remarque que sans eux, les résultats auraient été très serrés, notamment avec la perte importante de revenus provenant de la billetterie du transport collectif», a expliqué la mairesse Andrée Bouchard, lors de la présentation des états financiers mardi soir, à la séance du conseil municipal.
Les pertes de revenus liées au transport collectif s’élèvent à 5,2 M$, mais des économies de 1,6 M$ ont pu être réalisées sur les divers contrats associés au transport en commun. D’autres écarts de dépenses sont survenus, notamment en raison du report de projets (-0,9 M$) et d’économies liées au déneigement (-0,8 M$). Notons toutefois que les dépenses en honoraires juridiques ont dépassé de 500 000$ les prévisions budgétaires.
Dette totale
Des investissements totaux de 44,2 M$ ont été réalisés en 2021 par la Ville, dont plus de 30 M$ dans les infrastructures (rue, eau, égout). Plusieurs millions ont aussi été investis dans les parcs et espaces verts, notamment dans l’aménagement du plateau sportif – parc multisport Bleury et du terrain de soccer synthétique du parc Pierre-Benoit.
Quant à la dette de la Ville, elle s’élevait à 204,3 M$ en date du 31 décembre 2021, soit à un peu plus de 2000$ par habitant. «Nous constatons une progression contrôlée de notre dette. Notre Ville est en bonne situation financière grâce à notre cadre financier où nous cherchons à maintenir une équité générationnelle. Le service de la dette est stable et la progression contrôlée des investissements nous laisse de la marge de manœuvre pour de futurs investissements», a souligné la mairesse, lors de sa présentation au conseil municipal, mardi soir.
Santé financière
La mairesse se réjouit de la bonne santé financière de la Ville, mais joue aussi de prudence. Pour elle, le surplus est en quelque sorte artificiel. «Il est provoqué par la flambée immobilière et les subventions qu’on a reçues pour nous aider pour la COVID-19. Si on n’avait pas eu ces 12 M$, on aurait été un peu plus serré», dit-elle, en entrevue avec Le Canada Français.
Le surplus, qui n’a pas encore été affecté, laisse à la Ville une marge de manœuvre pour réaliser des projets. Aucune décision n’a encore été prise. Une planification stratégique doit être réalisée et le programme triennal d’immobilisations doit être adopté.
Responsable
Malgré ce surplus, les Johannais ont vu leur compte de taxes augmenter en moyenne de 2,8% en 2022. Mme Bouchard juge que cette hausse est responsable, notamment parce que la Ville doit débourser des sommes supplémentaires pour les augmentations salariales prévues aux conventions collectives de ses employés.
L’inflation fait également augmenter le coût des projets et des opérations régulières. Mme Bouchard souhaite aussi jouer de prudence en 2022, notamment avec le ralentissement anticipé de l’activité immobilière et la poursuite de la pandémie de COVID-19.
En 2021, l’augmentation de taxes avait été de 0%. «[Augmenter annuellement les taxes] est une gestion prudente et serrée. Si on gèle les taxes trop longtemps, un moment donné on devra faire un rattrapage. Il faut garder une certaine marge de manœuvre et l’équité intergénérationnelle», dit-elle.