MONTRÉAL — Il s’en est fallu de peu pour que Cody Fajardo jette un oeil discret sur la rencontre éliminatoire entre les Tiger-Cats d’Hamilton et les Alouettes de Montréal, samedi, quelque part entre deux activités familiales avec sa femme et son fils chez lui en Californie, profitant de la première année de sa retraite.
Car le quart no1 des Alouettes y a songé. En fait, n’eut été de Danny Maciocia, la fin de son association avec les Roughriders de la Saskatchewan avait été si pénible que c’était bel et bien une avenue que Fajardo a envisagée.
«La plus grande raison pour laquelle je joue encore dans la LCF est la venue de Coach Maas comme entraîneur-chef ici, a-t-il affirmé vendredi, lors de la conférence de presse mise sur pied au Stade olympique par la LCF en marge de la demi-finale de l’Est. S’il ne devient pas entraîneur ici, ça aurait pu être la fin pour moi.
«Mais Jason ne pouvait tout faire seul: c’est Danny qui avait le dernier mot. Il a regardé tous les jeux auxquels j’ai pris part au cours des trois saisons précédentes. Il m’a offert cette validation. C’est lui qui m’a offert un contrat de deux ans. Ça en dit long sur la façon dont il croit en moi.»
Fajardo l’admet, il a ressenti une certaine pression cette saison après avoir connu une fin abrupte en Saskatchewan.
«C’était une saison très importante, avec tout ce que j’ai vécu l’an dernier. Ce dont je suis le plus fier, c’est ce que l’équipe a accompli dans son ensemble. Il y a eu beaucoup de mouvements: nouveau propriétaire, nouvel entraîneur-chef, nouveau quart-arrière. Chaque fois que les meneurs de votre équipe sont de nouvelles personnes, c’est difficile d’installer une chimie aussi rapidement que nous l’avons fait. Ça en dit long sur le caractère des joueurs rassemblés par Danny, sur la façon dont Jason mène sa barque, et sur la façon dont les joueurs se sont ralliés derrière lui.»
De son côté, Maas est exactement là où il voulait être à ce stade-ci avec son groupe quand il a accepté de diriger les Alouettes en décembre dernier.
«Au début du camp, on voulait se rapprocher le plus vite possible, instaurer cette culture au sein de laquelle vous jouez pour vos coéquipiers, pour la ville, pour la province, sans aucun égoïsme», a noté l’entraîneur-chef.
«Nous voulions créer un climat où tout le monde se donne à 100 % et si vous avez vu notre séance d’entraînement [de jeudi], vous auriez pu croire que nous étions au premier jour du camp, alors que tout le monde se battait pour un poste. Mais nous étions à la veille de disputer notre premier match éliminatoire. (…) On est sur le point de récolter le fruit de notre travail.»
Premier match de Jamieson
Les partisans des Alouettes retrouveront pour cette demi-finale un joueur dont ils n’ont pas entendu le nom depuis longtemps, alors que Sean Jamieson serautilisé pour la première fois de la saison.
Le garde à gauche sera employé comme substitut à Philippe Gagnon pour la rencontre de samedi 15h, au stade Percival-Molson, 11 mois après avoir subi une importante intervention chirurgicale au genou gauche.
«Je me sens prêt depuis un certain temps maintenant, a indiqué le vétéran de 29 ans. Plus tôt cette semaine, les entraîneurs m’ont convoqué pour me dire que j’allais être en uniforme. C’est à ce moment que je l’ai vraiment réalisé.»
Sûrement que l’absence de Pier-Olivier Lestage y est pour quelque chose. Le joueur de ligne à l’attaque par excellence des Alouettes a subi une blessure au genou droit dans le dernier match de la saison, samedi dernier. Il ne s’est pas entraîné de la semaine et son absence pour la demi-finale n’est pas une surprise. C’est Gagnon qui le remplacera au sein de la formation partante.
«On a des réservistes qui sont très bons. C’est sûr qu’on perd quelque chose, mais Philippe va entrer et nous apporter autre chose, a analysé le vétéran garde à droite Kristian Matte. On a Sean Jamieson qui est là cette semaine. On a Landon Rice aussi. Ce sont tous des gars qui étaient des partants à un certain moment. On a extrêmement confiance en eux.»
Tyson Philpot sera à son poste. Le receveur de passes a raté l’entraînement dejeudi. Il s’agissait assurément d’une blessure mineure, puisque son nom n’apparaît pas sur le rapport de blessures de l’équipe.
Parmi les autres changements apportés par Maas à sa formation, notons les insertions du receveur Jake Harty, de l’ailier défensif Avery Ellis, ainsi que du plaqueur Almondo Sewell.
Le secondeur Tyrrell Richards, touché à la cuisse, ne s’est pas entraîné cette semaine et il sera, sans surprise, laissé de côté
Shiltz, le choix de Steinauer
Le vétéran Matt Shiltz sera le quart-arrière partant des Tiger-Cats. La décision étonne peu si l’on considère que Shiltz a pris part à la majeure partie de la séance d’entraînement réservée à la première équipe, jeudi au Tim Hortons Field.
Le nom de Bo Levi Mitchell, qui a entamé les trois derniers matchs des Ti-Cats cette saison, est inscrit à titre de quart numéro deux.
«Les deux quarts seront utilisés, avait promis jeudi l’entraîneur-chef Orlondo Steinauer, sans identifier son partant. Il reste à déterminer quelle sera leur utilisation. Le plus important est que Bo, Matt et [le spécialiste des jeux courts] Kai [Locksley] comprennent leur rôle.»
Les Ti-Cats compteront évidemment sur le meilleur receveur de passes de la LCF cette saison, Tim White, ainsi que sur le demi à l’attaque James Butler, troisième du circuit Ambrosie pour les verges au sol. Ils avaient été laissés de côté pour éviter toute blessure samedi dernier, dans la victoire de 22-20 des Oiseaux.
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Le journaliste de La Presse Canadienne Dan Ralph, à Hamilton, a contribué à cet article.
