Les joueurs de la LNH discutent de l’évolution des unités spéciales

Joshua Clipperton, La Presse Canadienne
Les joueurs de la LNH discutent de l’évolution des unités spéciales

Mark Giordano a été témoin de près de l’évolution de l’avantage numérique dans la Ligue nationale de hockey (LNH).

Joueur le plus âgé de la LNH à 40 ans, le défenseur des Maple Leafs de Toronto était le quart-arrière de la première unité d’attaque des Flames de Calgary lorsqu’il a remporté le trophée Norris, remis au meilleur défenseur du circuit, en 2018-19.

Depuis, plusieurs avantages numériques ont adapté leur stratégie, passant d’un système de deux défenseurs à un seul, favorisant un quart-arrière à la ligne bleue et quatre attaquants. Ce format ouvre les options de jeux vers le filet, en ajoutant un autre joueur de centre, ou encore un ailier.

«Vous ne pouvez pas garder vos bons éléments en dehors de votre avantage numérique, a dit Giordano sur le système moderne avec l’avantage d’un joueur. Toutefois, il y a plus de prises de risque.»

La formation classique de type «parapluie», avec un joueur de chaque côté, un à la ligne bleue et deux près du filet ou dans l’enclave, a créé de l’espace pour plus de chances de marquer.

Certaines équipes ont envoyé cinq attaquants en même temps lors d’un avantage numérique.

«C’est le sport. Dans cinq ans, quelque chose de nouveau fera son apparition, a lancé le défenseur des Rangers de New York, Adam Fox. C’est une question de créativité et d’éviter de stagner.»

L’attaquant des Panthers de la Floride Sam Reinhart a grandement bénéficié du système de son équipe cette saison, marquant 27 de ses 52 buts lorsqu’un adversaire était au cachot.

«C’est presque comme la mode, s’est exprimé l’ailier des Predators de Nashville Filip Forsberg à propos des différents systèmes déployés par les équipes à cinq contre quatre. Une nouvelle méthode fait surface et les gens la copient.»

L’inverse s’applique également, alors que le jeu est de plus en plus rapide et impressionnant.

Les joueurs évoluant sur les unités d’infériorité numérique ont dû s’ajuster. Le système en forme de «boîte» a changé vers une formation «diamant», voulant appliquer plus de pression vers le défenseur à la pointe.

Désormais, les joueurs envoyés pour écouler une pénalité sont parfois des joueurs offensifs dotés d’un sens défensif du jeu. Ces derniers ne sont plus que des joueurs de troisièmes ou quatrièmes trios, et cela permet à l’équipe punie d’espérer profiter de chances en contre-attaque.

Mitch Marner est un joueur que les Maple Leafs utilisent souvent en infériorité. L’entraîneur-chef Sheldon Keefe n’hésite pas à envoyer le meilleur buteur de la LNH cette saison, Auston Matthews, sur la patinoire.

Les Oilers d’Edmonton ont parfois dépêché Connor McDavid en infériorité numérique.

Cette astuce peut parfois jouer dans la tête des joueurs de l’autre équipe.

«Si je sais que McDavid est sur la glace, je ne vais peut-être pas tenter cette passe risquée», a expliqué Giordano.

Le défenseur des Blackhawks de Chicago Seth Jones a fait ses débuts dans la LNH avec les Predators, lorsque deux défenseurs en avantage numérique étaient davantage la norme.

Les choses ont changé, et parfois avec des conséquences inattendues.

«Vous voyez beaucoup plus de buts en infériorité numérique», a dit Jones.

La menace d’un McDavid, Matthews, Marner ou encore d’une autre vedette sur la patinoire pendant votre avantage numérique apporte une dimension différente.

«Vous êtes toujours aux aguets, a ajouté Giordano. S’ils s’emparent de la rondelle, c’est terminé.»

Partager cet article
S'inscrire
Me notifier des
guest
0 Commentaires
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires