Hughes se dit satisfait de la progression du Canadien, mais reconnaît des lacunes

Alexis Bélanger-Champagne, La Presse Canadienne
Hughes se dit satisfait de la progression du Canadien, mais reconnaît des lacunes

BROSSARD — Le directeur général Kent Hughes a affirmé être satisfait de la progression du Canadien de Montréal lors de la saison 2023-24, mais a reconnu qu’il y avait encore loin de la coupe aux lèvres.

Le club montréalais a complété la campagne avec 76 points (30-36-16), soit huit de plus qu’en 2022-23, alors que l’équipe avait récolté 31 victoires – une de plus que cet hiver. La différence vient du nombre de défaites en bris d’égalité (16 contre six).

«Je suis très satisfait de l’avancement de nos jeunes joueurs, l’avancement de notre équipe dans l’ensemble, parce que nous avons vu une progression dans le jeu d’équipe aussi, et nous avons de jeunes joueurs qui continuent de progresser avec nous à Montréal, à Laval et aussi dans les rangs amateurs», a-t-il dit lors de son bilan de fin de saison, mercredi, au Complexe sportif CN.

Si les résultats globaux n’ont pas nécessairement reflété cette progression, Hughes a néanmoins insisté pour dire qu’elle était bien réelle.

«Si vous regardez (Alex) Newhook, il y a eu une progression entre le début et la fin de la saison. (Joel) Armia a connu une progression entre le début et la fin. Mike Matheson a atteint un autre niveau. Kaiden Guhle a franchi une autre étape. Si vous regardez le développement individuel des joueurs, vous pouvez voir une progression», a évoqué Hughes.

«Du début à environ la mi-saison, nous avons eu de la difficulté à gérer les revirements dans les matchs, a-t-il enchaîné. Nous avons eu des ennuis durant les deuxièmes périodes. Nous avons disputé 44 matchs qui ont pris fin avec un écart d’un but, et il y en a sûrement plus en deuxième moitié de saison. Ça fait partie de notre progression, de notre maturité d’équipe.

«Il reste que nous n’avons pas une formation pour gagner la coupe Stanley et tout le monde est conscient de ça, a-t-il admis. Et c’est notre responsabilité à Jeff (Gorton, vice-président aux opérations hockey) et moi de tout faire pour arriver à ça. Mais ça ne se fait pas en 24 heures.»

Hughes a également souligné la progression de Nick Suzuki et Juraj Slafkovsky, qui ont fracassé des sommets personnels avec respectivement 77 et 50 points.

Et alors que l’on vante la banque d’espoirs et de jeunes talents au sein de l’organisation, Hughes a identifié certaines faiblesses au sein de son club.

«Je sais que nous avons besoin d’ajouter du talent offensif, a-t-il dit. Je crois que nous devons aussi nous améliorer du côté physique de notre équipe.

«Je crois que dans les aspects du jeu, nos unités spéciales devront être meilleures, a aussi reconnu Hughes. Mais à quel point tout ça s’améliorera grâce à des ajouts provenant de l’extérieur, en en demandant plus à nos joueurs actuels ou grâce à des ajustements dans notre jeu?»

Hughes et Gorton ont toutefois fait écho à leurs joueurs et à l’entraîneur-chef Martin St-Louis en ne faisant pas du mot «séries» un mot tabou durant la conférence de presse.

«Je veux que nous participions aux séries. Jeff veut que nous participions aux séries, mais est-ce que je peux dire ici que c’est un objectif la saison prochaine et que si nous ne l’atteignons pas ce sera un échec? Non», a insisté Hughes.

«On verra. Je pense que c’est juste de s’attendre à ce que nous soyons dans la course. Mais est-ce que nous allons franchir cette étape? Je ne le sais pas», a-t-il ajouté.

Mardi soir, après la défaite en tirs de barrage de 5-4 du Tricolore face aux Red Wings de Detroit pour clore la campagne de l’équipe, le vétéran Brendan Gallagher avait affirmé qu’il revenait aux joueurs de démontrer à la direction que le groupe est prêt à passer à l’étape suivante – à voir Hughes et Gorton faire des acquisitions pour aider l’équipe plus à court terme.

Les deux hommes de hockey ont admis qu’il était difficile de savoir exactement quand ce moment se présente lors d’une reconstruction.

«Je pense que vous le ressentez quand ce moment se présente à vous, a dit Gorton, qui a connu cette transition quand il était à la tête des Rangers de New York. Ça peut venir de la bonne offre d’échange, ou l’occasion d’embaucher un joueur autonome clé.

«Nous comptons sur plusieurs bons joueurs et possédons beaucoup d’atouts, a-t-il ajouté. Nous allons dans la bonne direction et c’est à Kent, Martin et moi de déterminer quand le bon moment viendra. C’est difficile à dire et nous en parlons. Nous avons un plan et nous devons nous assurer de ne pas affecter nos objectifs à long terme pour une occasion à court terme.»

Confiance inébranlable envers St-Louis

Hughes a également profité de l’occasion pour annoncer qu’il avait exercé une option au contrat de St-Louis, qui sera donc à la barre de l’équipe pendant les trois prochaines saisons.

Le Canadien présente un dossier de 75-100-26 sous les ordres de celui qui a récolté plus de 1000 points dans la LNH comme joueur et qui a été élu au Temple de la renommée du hockey même s’il n’a jamais été repêché dans le circuit Bettman.

St-Louis semble toujours connaître le pouls de son groupe et continue d’inspirer ses joueurs à se dépasser.

«Je pense que Martin démontre quelque chose de nouveau chaque jour et que nous ne connaissons pas encore son plein potentiel comme entraîneur, a dit Gorton. Il a encore plus de choses à offrir, et c’est rare dans ce milieu.»

Hughes s’est remémoré un discours effectué par St-Louis devant de jeunes hockeyeurs il y a plusieurs années au cours duquel il avait rappelé qu’il «n’était pas le plus gros, le plus rapide ou le plus talentueux, mais que personne n’était aussi bon que lui pour s’améliorer».

«Il a la même mentalité comme entraîneur, a souligné Hughes. Il ne croit pas qu’il a toutes les réponses. Il discute avec ses adjoints, avec l’équipe, avec le département de statistiques avancées, dans l’espoir de trouver des solutions. Et c’est vrai pour tous les membres de notre personnel d’entraîneurs.»

Hughes a d’ailleurs indiqué qu’il discutera au cours des prochains jours avec les adjoints de St-Louis au sujet de prolongations de contrats.

En ce qui concerne le personnel d’entraîneurs du Rocket de Laval, dont le contrat de l’entraîneur-chef Jean-François Houle qui arrive à échéance, Hughes a indiqué qu’il attendra la fin de la saison de la Ligue américaine avant de se pencher sur ce dossier. Le Rocket jouera ses deux derniers matchs ce week-end et aura besoin d’aide des équipes devant lui au classement pour se faufiler en séries éliminatoires.

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