Guillaume Marx prône la patience avec Auger-Aliassime et est ambitieux pour Fernandez

Michel Lamarche, La Presse Canadienne
Guillaume Marx prône la patience avec Auger-Aliassime et est ambitieux pour Fernandez

C’est le début d’une nouvelle année dans le monde du tennis et à moins de se nommer Novak Djokovic ou Iga Swiatek, qui sont bien en selle au sommet de la montagne, l’ambition de chaque athlète est de gravir les échelons au classement mondial. Mais dans certains cas, l’ascension souhaitée nécessitera peut-être un brin de patience.

À quelques heures de leur premier match aux Internationaux d’Australie, le Montréalais Félix Auger-Aliassime et l’Ontarien Denis Shapovalov se trouvent dans cette position.

Il y a exactement un an, Auger-Aliassime s’est présenté à Melbourne au septième rang à l’ATP, après une électrisante fin de calendrier en 2022 qui l’avait vu gagner trois tournois en autant de semaines.

Lundi, il attaquera les Internationaux d’Australie de la 30e place en affrontant l’Autrichien Dominic Thiem. Auger-Aliassime sera à la recherche d’une première victoire en simple depuis le 31 octobre, lors du Masters de Paris.

S’il franchit les deux premiers tours, Auger-Aliassime pourrait devoir se mesurer au Russe Daniil Medvedev, contre lequel il a perdu ses six duels en carrière.

Mais surtout, il faudra voir jusqu’à quel point le Montréalais sera à l’aise sur les surfaces dures des courts de Melbourne Park après une blessure à un genou qui l’a gêné pendant une bonne tranche de 2023.

En fait, il semble que le genou n’était pas tout à fait rétabli en tout début d’année, au point où Auger-Aliassime a dû faire impasse sur les matchs en simple du tournoi mixte par équipe de la United Cup à Sydney, auquel il était inscrit.

Depuis la deuxième ronde du Masters de Paris, le 1er novembre dernier, Auger-Aliassime n’a finalement joué qu’un seul match en simple. C’était le 9 janvier à Auckland, en Nouvelle-Zélande, où il a baissé pavillon en deux manches et en deux heures 35 minutes face à Daniel Altmaier, un Allemand alors classé 57e au monde.

«Ça va quand même mieux car il a joué un match complet, assez long, à Auckland. C’est quand même positif», estime Guillaume Marx, chef de la performance chez Tennis Canada.

«Quand tu as été arrêté quelques mois, il faut prendre un recul de trois mois de compétitions avant de faire un bilan. On est au tout début de l’année. Je pense qu’il faut attendre un peu mais il donne des signes encourageants», a ajouté Marx, lors d’une entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne.

En ce début d’année, Marx est d’avis que Auger-Aliassime doit sentir, physiquement, qu’il retrouve ses moyens pour amorcer ce qu’il appelle une montée en puissance progressive.

«S’il réalise un très gros tournoi d’entrée, tant mieux. Il ne faut pas que ça le décourage si ça n’arrive pas. Le but, quand tu as été arrêté aussi longtemps et que tu as eu des difficultés quasiment toute l’année avec un genou récalcitrant, c’est d’arriver à rejouer en pleine possession de tes moyens pour pouvoir reprogresser.»

Dans le cas de Shapovalov, qui affrontera un qualifié lundi, la côte à remonter pour revenir où il était il y a un an est nettement plus abrupte que celle que doit négocier Auger-Aliassime.

De 22e à la mi-janvier 2023, l’Ontarien occupera le 114e rang lundi, après une absence des courts qui a duré près de six mois, lui aussi à cause d’une blessure à un genou.

Sa saison 2023 s’est terminée après son élimination en quatrième ronde des Internationaux de Wimbledon, le 9 juillet.

«C’est un peu pareil que Félix», soutient Marx en parlant de Shapovalov, qui a été vaincu en deux sets à son premier match au tournoi d’Auckland, lundi.

«Ce que l’on peut attendre, c’est que la blessure soit définitivement derrière lui et qu’il arrive ensuite en pleine possession de ses moyens physiques. Aujourd’hui, vous ne pouvez plus rivaliser si vous n’êtes pas à 100% de vos moyens physiques. La compétition est trop rude», rappelle Marx.

Maintenir les récents succès

Si Auger-Aliassime et Shapovalov espèrent retrouver un bien-être physique dès que possible, la Lavalloise Leylah Annie Fernandez tentera de poursuivre sur sa lancée des derniers mois de 2023.

Après un creux de vague en milieu d’année, Fernandez a réussi à remonter au classement de la WTA jusqu’au 35e rang.

C’est là qu’e la Lavalloise s’est retrouvée dimanche (samedi soir au Québec) lors de son premier match, qu’elle a gagné 7-6 (5), 6-2 face à Sara Bejlek, une qualifiée originaire de la République tchèque âgée de seulement 17 ans et 134e au monde.

Fernandez a terminé la dernière année en force en récoltant un troisième titre en carrière en simple, à Hong Kong, à la mi-octobre.

Surtout, on se souviendra de la manière qu’elle a piloté le Canada vers une première conquête de la coupe Billie-Jean-King, en novembre, grâce à son brio autant en simple qu’en double.

Ce jeu inspiré et son comportement de bagarreuse seront nécessaires dans l’éventualité d’un duel contre la talentueuse américaine Coco Gauff en troisième ronde du simple féminin à Melbourne.

Marx ne s’en est pas caché; il est ambitieux pour la Québécoise de 21 ans.

«Elle a fait une finale de Grand Chelem (États-Unis en 2021), elle est descendue quand même beaucoup au classement, ensuite, elle est presque sortie du top-100, elle a su recommencer à bien jouer à nouveau, notamment en double puis en simple. Ça s’est enchaîné, elle est revenue», a-t-il d’abord rappelé.

«Elle démarre l’année 35e, elle a déjà des titres, elle est très ambitieuse. Pour elle, le but c’est de faire encore mieux que ce qu’elle a déjà fait jusqu’à présent, donc, de gagner des plus grands titres.»

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