Comme Xhekaj en décembre, Barron a été surpris et déçu d’être cédé au Rocket

Michel Lamarche, La Presse Canadienne

LAVAL, Qc — À compter du début du mois de décembre, Jean-François Houle a eu la mission de relancer le défenseur Arber Xhekaj lorsque le Canadien de Montréal a décidé de le céder dans la Ligue américaine. Maintenant, et pour une période indéterminée, l’entraîneur-chef du Rocket de Laval devra faire le même travail, cette fois avec Justin Barron.

Comme il fallait s’y attendre — et comme l’anticipait Houle — Barron a été déçu lorsqu’il a été avisé lundi, après l’entraînement du Canadien, qu’il devait rejoindre le Rocket. Il l’a d’ailleurs admis aux journalistes après la séance d’entraînement de la formation lavalloise à la Place Bell mardi matin.

«C’est sûr que ç’a été un peu surprenant, décevant. Mais au bout du compte, il faut que je me présente ici avec une bonne attitude, que je travaille, que j’améliore mon jeu pour retourner en haut à un moment donné», a déclaré Barron.

Avec sa riche expérience derrière les bancs d’équipes de la Ligue américaine, Houle n’a aucune difficulté à comprendre la déception que peut ressentir un joueur qui quitte une formation de la Ligue nationale de hockey pour évoluer au sein d’un club-école.

«C’est ça la Ligue américaine. La plus grosse différence, c’est que quand des joueurs viennent ici dans la Ligue américaine, souvent ils sont déçus. Quand ils montent dans la Ligue nationale, c’est facile, ils sont tous contents. Ici, ce ne sont pas des journées faciles pour eux», a mentionné Houle.

«Ça fait partie de notre travail, ici dans Ligue américaine, de ramasser les pots cassés un petit peu et d’essayer de les mettre dans une place où ils peuvent performer et se sentir bien. Ce ne sont pas des choses faciles, mais la plupart des joueurs, surtout des joueurs comme ça, ils s’en sortent, ils s’améliorent. Et après ça, ils remontent en haut et des fois, ça peut être une bonne chose pour eux», a ajouté Houle.

Après avoir amassé 15 points en 39 parties la saison dernière avec le Tricolore, Barron a été limité à 12 points en 41 sorties cette saison, avec un ratio défensif de moins-4.

«Je pense que j’ai eu des hauts et des bas et que ma régularité n’était pas vraiment présente (dans mon jeu). J’avais le sentiment de jouer du très bon hockey avant Noël, mais pour une raison quelconque, ç’a commencé à baisser un peu après Noël», a analysé Barron.

«(Les dirigeants du Canadien) croient que je peux me présenter ici, accumuler des minutes et me concentrer sur certains aspects sur lesquels je dois travailler qui vont m’aider à devenir meilleur (à Montréal).»

Houle a déjà une bonne idée de ce qu’il compte faire avec Barron, qui devrait disputer un premier match cette saison avec le Rocket mercredi soir, à la Place Bell, contre les Comets d’Utica.

Pour Houle, il est important que Barron joue de manière régulière et même fréquemment.

«(Barron) va venir ici, il va avoir beaucoup de glace, il va jouer en avantage numérique, en désavantage numérique. Il faut qu’il travaille sur son jeu défensif, l’utilisation de son bâton, son positionnement. C’est semblable à ce que Xhekaj avait à faire quand il est venu ici».

Un joueur engagé

Si Barron doit suivre l’exemple d’un autre joueur pour retrouver ses repères et sa confiance, il n’a qu’à penser à Xhekaj.

Après une première sortie difficile le 6 décembre contre les Senators de Belleville, où on le sentait encore ébranlé par la décision du Tricolore annoncée deux jours plus tôt, Xhekaj est graduellement sorti de sa coquille avec le Rocket et tout particulièrement avec Logan Mailloux.

Xhekaj a finalement disputé 17 matchs avec le Rocket, récolté 11 points et a affiché un ratio défensif de plus-3.

Surtout, il a aidé la formation lavalloise à gagner 12 de ses 17 derniers matchs et passer de la dernière place dans la section Nord au quatrième rang.

«Il est arrivé ici et tout de suite, son attitude était excellente. Il est venu ici pour une raison. Pour lui, dans sa tête, c’était de s’améliorer et de venir aider notre équipe. C’est ce qu’il a fait. Et il n’y a pas pensé deux fois. Dans les entraînements, il travaillait, dans les matchs, il se donnait», a loué Houle.

L’entraîneur-chef du Rocket l’a d’ailleurs appelé lundi.

«Je l’ai remercié pour ce qu’il avait fait pour notre équipe et pour lui dire que j’étais très heureux qu’il se soit comporté comme un vrai professionnel, que je savais que ce n’était pas facile ce qu’il avait faire et qu’on apprécie la manière dont il s’est présenté», a raconté Houle.

Le départ de Xhekaj signifie que Mailloux jouera avec un nouveau partenaire, possiblement Tobie Bisson.

«Ç’a cliqué entre nous deux. Il nous a peut-être fallu un match ou deux», a déclaré Mailloux au sujet de sa relation sur la patinoire avec Xhekaj.

«Aussi, nous gagnions sur une base régulière et c’est ce qui importe, au bout du compte.»

Peu importe qui sera son prochain partenaire, Mailloux doit continuer de s’améliorer, estime Houle.

«Je trouve qu’il est sur la bonne voie, je trouve qu’il s’améliore dans plusieurs facettes du jeu. C’est à lui de prouver qu’il est capable de le faire sans Xhekaj», a souligné Houle.

«Ça va être le ‘fun’ à voir, et il y a d’autres joueurs qui sont capables de le supporter là-dedans. On a Bisson, on a (William) Trudeau qui sont capables de jouer à gauche. On veut qu’il continue sa progression.»

Dans un autre ordre d’idées, le Canadien a annoncé en fin de journée mardi qu’il avait cédé le joueur de centre Mitchell Stephens au Rocket.

Le nom de Mitchell avait été soumis au ballottage lundi et aucune formation de la LNH l’a réclamé.

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