Une agression armée est survenue au palais de justice de Longueuil, le suspect arrêté

La Presse Canadienne
Une agression armée est survenue au palais de justice de Longueuil, le suspect arrêté

LONGUEUIL, Qc — Une agression armée est survenue mardi au palais de justice de Longueuil, lors de laquelle un sexagénaire qui serait un interprète judiciaire a été blessé gravement. Un suspect a été arrêté et pourrait être accusé de tentative de meurtre.

Selon le Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL), l’incident s’est produit au deuxième étage du palais de justice tout juste avant midi.

Pour une raison toujours inconnue, le suspect de 43 ans aurait utilisé une arme blanche — décrite comme étant un couteau noir par un témoin — pour agresser l’homme âgé de la soixantaine. Ce dernier a été grièvement blessé «au haut du corps», s’est limitée à dire l’agente Mélanie Mercille, porte-parole pour le SPAL, lors d’une mêlée de presse.

Le sexagénaire a été transporté vers un centre hospitalier, où son état était jugé «grave» en milieu d’après-midi.

Le suspect de 43 ans a été arrêté sur les lieux. Le SPAL a fait savoir qu’il pourrait faire face à une accusation de tentative de meurtre.

L’avocat criminaliste Patrick Davis était au palais de justice de Longueuil mardi. S’il n’a pas vu le moment exact de l’agression, il a été témoin de ce qui s’est passé ensuite.

«À un moment donné, on a entendu certains cris dans le palais de justice et j’ai vu à ce moment-là l’interprète judiciaire ensanglanté, avec beaucoup de sang qu’il perdait au niveau de son visage surtout», a raconté Me Davis en entrevue téléphonique mardi après-midi.

«On l’a vu rentrer dans une salle de bain, où il est allé se réfugier. À ce moment-là, les constables spéciaux sont intervenus très très très rapidement envers lui.»

Par la suite, un homme s’est approché de Me Davis et un de ses collègues pour leur dire qu’il y avait quelqu’un avec un «gun» dans le palais de justice. Cet homme a tenté de descendre au rez-de-chaussée, mais a rebroussé chemin lorsqu’il a aperçu des constables spéciaux — qui assurent la sécurité dans les palais de justice — qui montaient les escaliers en urgence.

«À ce moment-là, on a trouvé ça bizarre, parce qu’il est remonté et il s’est en allé dans une autre direction. C’est à ce moment-là qu’on a avisé les constables spéciaux (pour leur dire) qu’on trouvait ça très louche», a raconté l’avocat criminaliste.

Me Davis et son collègue ont ensuite fourni une description de la personne qu’ils avaient vue aux constables spéciaux, qui l’ont finalement arrêtée.

L’enquête se poursuit

Après avoir indiqué au départ que les deux hommes se connaissaient et que leur relation était de nature «professionnelle», le SPAL s’est ravisé par la suite et a indiqué qu’il n’y avait aucun lien entre eux.

«Nous sommes présentement en train d’interroger (le suspect) afin de comprendre qu’est-ce qui l’a poussé à commettre une agression armée», a mentionné Mme Mercille lors d’une deuxième mêlée de presse.

Selon Me Davis, l’homme qui a été blessé est un interprète judiciaire qui aide au bon fonctionnement des procédures lorsque des témoins parlent en mandarin, en d’autres dialectes chinois et en vietnamien.

Me Davis avait d’ailleurs croisé la victime plus tôt mardi.

«Il m’a vu et m’a dit: «Bonjour Me Davis! Comment allez-vous? Je vous souhaite une bonne année!»», a-t-il mentionné.

De son côté, la police n’a pas voulu confirmer l’emploi qu’occupait la victime ni la raison pour laquelle le suspect se trouvait au palais de justice mardi midi.

Cette agression a bien sûr été le sujet de toutes les conversations au palais de justice mardi, mais «je ne peux pas vous dire que ça a été la panique», a affirmé Me Davis.

C’est plutôt le manque de sécurité dans les palais de justice à l’extérieur de Montréal qui a fait l’objet de discussions.

«À Montréal, il y a des arches de sécurité, les personnes sont fouillées comme si elles arrivaient à l’aéroport. Alors que dans les autres palais de justice, il n’y a aucune sécurité à l’entrée», a-t-il déploré.

«N’importe qui peut rentrer armé et faire un crime de masse.»

Les activités ont pu se poursuivre au premier étage du palais de justice de Longueuil mardi après-midi, mais le deuxième étage a été fermé pour permettre aux enquêteurs et aux techniciens du SPAL d’effectuer leur travail d’analyse.

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