«Sans finances saines, les plus grandes ambitions restent des rêves», dit Couillard

Patrice Bergeron, La Presse Canadienne
«Sans finances saines, les plus grandes ambitions restent des rêves», dit Couillard

BROMONT — Les libéraux ont rendu un long hommage à leur ancien chef et premier ministre Philippe Couillard, samedi, à Bromont, tout en renouant avec un de ses engagements: rétablir l’équilibre budgétaire.

M. Couillard a défendu son mandat de 2014 à 2018, qui a été marqué par l’objectif du déficit zéro et des surplus budgétaires, des compressions entre autres en santé et en éducation, que plusieurs ont trouvé difficiles et ont qualifié d’«austérité» en attaquant le gouvernement à l’époque.

«La soi-disant austérité, ça a nui beaucoup au parti et ce n’était pas exact», a-t-il dit en mêlée de presse au sujet de la période qui a été suivie par la défaite des libéraux en 2018.

«Oui, il y a eu une restriction des dépenses pendant une courte période, mais avec un bénéfice énorme. Tout ce que ça nous a permis de faire pour les services publics, les projets qu’on était capable de mener à bien.

Dans son premier discours public devant les militants depuis sa défaite et sa retraite de la politique, il a plaidé que «sans des finances saines, les plus grandes ambitions restent des rêves».

Tous les anciens chefs libéraux étaient au conseil général du Parti libéral du Québec (PLQ), dans un hôtel de Bromont, pour saluer leur dernier premier ministre à avoir gouverné, de 2014 à 2018, il y a donc 10 ans cette année, avant d’être battu par la CAQ.

S’il reprend le pouvoir, le parti s’est engagé par résolution, samedi, à présenter un plan de retour à l’équilibre budgétaire, en reconnaissant qu’il faudra faire des «sacrifices».

La plupart des anciens ministres de son cabinet ont rendu un hommage à M. Couillard, même l’ancien président français François Hollande a tenu à lui livrer un petit message vidéo, ainsi que d’autres anciens premiers ministres des provinces et l’ex-maire de Québec, Régis Labeaume.

«Un grand premier ministre»

«Plus les années passent, plus les Québécois réalisent qu’il s’est accompli beaucoup plus de choses en quatre ans de gouvernement Couillard qu’en sept ans de la Coalition avenir Québec (CAQ)», a déclaré le président du PLQ, Rafael Primeau-Ferraro.

«Vous avez été un grand premier ministre!» a-t-il lancé sous les applaudissements.

«Je sais que ça a été difficile, de voir le traitement qui lui a été réservé», a dit l’ancien attaché de presse de M. Couillard, Harold Fortin, dans son discours, en s’adressant à la conjointe de M. Couillard, Suzanne Pilote.

«Plus les années vont passer, plus les gens vont reconnaître que son mandat a été extrêmement positif», a assuré son ancien ministre Pierre Arcand dans un témoignage.

«L’Histoire va se charger en temps et lieu de reconnaître, et nous, on le reconnaît déjà, les bienfaits du gouvernement de Philippe Couillard», a affirmé en mêlée de presse, samedi matin, le chef libéral intérimaire Marc Tanguay, en faisant valoir que le gouvernement Legault est actuellement en train de s’enfoncer avec un déficit de 11 milliards $ sans donner de meilleurs services à la population.

«Courageux»

«Je vous parie que l’Histoire retiendra que Philippe Couillard a été un des premiers ministres les plus courageux de notre Histoire», a déclaré André Pratte, le président de la Commission politique nationale du PLQ.

«Il a eu le courage de rétablir l’ordre dans les finances publiques», a-t-il poursuivi, devant un parterre de militants qui l’ont applaudi.

Un de ses anciens ministres délégués, Stéphane Billette, l’a qualifié de «grand chef d’orchestre», tandis qu’un des survivants de la tuerie de la mosquée de Québec, Boufeldja Benabdallah, a dit que c’était un «chef d’État».

«Je ne pense pas que les Québécois aujourd’hui vont analyser en mal ce que M. Couillard a fait», a soutenu le leader parlementaire libéral, Monsef Derraji.

«Des sacrifices»

Les militants ont adopté une résolution pour qu’un gouvernement libéral dépose un plan de retour à l’équilibre budgétaire dès la première année de son éventuel mandat en 2026.

Pour revenir à l’équilibre budgétaire, un futur gouvernement libéral sera prêt à imposer des sacrifices.

«Les décisions difficiles, ça implique nécessairement des sacrifices», a déclaré le député libéral André Fortin, en mêlée de presse.

«Les décisions difficiles que Philippe Couillard a prises, ce ne sont pas tous les premiers ministres qui auraient osé les prendre, alors moi, je lève mon chapeau», a-t-il dit, lui qui a été ministre du gouvernement Couillard.

Aucun programme éternel

«On va être capable de résorber le déficit», a assuré le député Frédéric Beauchemin, candidat pressenti à la direction du parti.

Y aura-t-il des compressions? «Non», a-t-il répondu.

«Je ne pense pas qu’il n’y a aucun programme de l’État qui devrait être éternel, c’est sûr et certain. Donc, comme on a déjà dit, on doit revisiter certains programmes.»

Le PLQ prévient-il les électeurs qu’ils vivront le même film qu’entre 2014 et 2018, des compressions et des gels de budget pour rétablir les finances publiques?

«Non, il n’y a pas de même film, a assuré M. Derraji. Les Québécois veulent qu’on gère bien les finances publiques.»

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