Redécoupage de la carte électorale: au tour de Québec solidaire de réclamer une pause

Caroline Plante, La Presse Canadienne
Redécoupage de la carte électorale: au tour de Québec solidaire de réclamer une pause

Québec solidaire (QS) appuie la proposition du Parti libéral du Québec (PLQ) de suspendre les travaux de la Commission de la représentation électorale (CRE) afin de revoir la loi.

En entrevue à La Presse Canadienne vendredi, le député de QS Sol Zanetti a soutenu qu’il est nécessaire de prendre une pause dans le dossier du redécoupage électoral.

«Il y a beaucoup d’insatisfaction par rapport aux disparitions de circonscriptions», a-t-il déclaré, faisant écho aux propos tenus à Radio-Canada par le leader parlementaire du PLQ, Monsef Derraji. 

«Les commissaires sont comme: «Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise?» Tu sais, c’est eux qui dessinent la carte, mais avec les balises que les élus ont mises», a-t-il ajouté. 

La loi prévoit une révision de la carte électorale au Québec après deux élections générales, puisque les mouvements de population créent des inégalités de représentation.

Le projet de révision présenté l’automne dernier par la CRE fait notamment disparaître une circonscription en Gaspésie et une dans l’Est de Montréal.

Par contre, deux autres circonscriptions verraient le jour: Marie-Lacoste-Gérin-Lajoie, dans le Centre-du-Québec, et Bellefeuille, dans les Laurentides.

La révision de la carte est effectuée pour que le Québec soit divisé en 125 circonscriptions d’environ 51 000 électeurs qui ont, autant que possible, des caractéristiques communes.

Une seule exception: la circonscription des Îles-de-la-Madeleine, protégée dans la loi.

Le mois dernier, en commission parlementaire, le projet de nouvelle carte électorale a été dénoncé par tous les partis d’opposition et par des élus caquistes.

Plusieurs ont déploré que la région de la Gaspésie perdait peu à peu son poids politique, et que la taille de ses circonscriptions devenait démesurée.

Les libéraux proposent donc de conserver la carte électorale actuelle pour l’élection de 2026 et d’amorcer une réflexion sur les critères devant être pris en compte pour établir la prochaine carte.

Certains éléments dans la loi n’ont pas été modifiés depuis 35 ans, selon M. Derraji. «Force est de constater que ce cadre législatif a aujourd’hui atteint une certaine limite», a-t-il écrit dans une lettre aux partis politiques. 

«C’est une bonne idée, a réagi en entrevue Sol Zanetti. Ça va nous donner l’occasion aussi de réfléchir à l’augmentation du nombre de circonscriptions jusqu’à 129.»

Tous les partis d’opposition demandent par ailleurs que l’on tienne compte dans les critères des immigrants qui n’ont pas encore le droit de vote, mais qui requièrent des services des élus.

«Les personnes immigrantes, moi, dans mon comté, c’est plus de 30 % des demandes de cas citoyens. Le simple critère (…) du nombre d’électeurs ne tient pas compte de toute la réalité», a illustré M. Zanetti.

Le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) et le Parti québécois (PQ) se sont dits prêts, vendredi, à discuter de la proposition libérale. 

«On est ouvert à des discussions pour ensuite évaluer les options», indique-t-on au bureau du ministre responsable des Institutions démocratiques, Jean-François Roberge.

La demande du PLQ sera «analysée et discutée en caucus dans les prochains jours», a pour sa part déclaré l’attaché de presse du PQ, Emmanuel Renaud.

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