Près d’une centaine d’armes ont été saisies dans une résidence de Gatineau par l’ASFC

Mathieu Paquette, La Presse Canadienne
Près d’une centaine d’armes ont été saisies dans une résidence de Gatineau par l’ASFC

MONTRÉAL — L’interception d’un silencieux dans un colis à l’aéroport Pearson de Toronto en novembre dernier aura finalement mené à la plus importante saisie d’armes effectuée dans les dernières années au Québec par la section criminelle de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC).

L’agence fédérale a convié les médias dans ses bureaux de Montréal, mercredi matin, pour présenter le fruit de sa perquisition menée au début du mois de février dans une résidence de Gatineau, à savoir près d’une centaine d’armes de toutes sortes.

Sur une très grande table, les types d’armes étaient nombreux: pistolets, silencieux, armes longues, et plus encore. Alors que certains auraient eu besoin de deux mains pour être manipulés, d’autres auraient facilement pu être dissimulés dans une poche de jeans.

«C’est sûr que nous, aux enquêtes criminelles pour la région du Québec, c’est une saisie extrêmement importante. C’est la plus importante des dernières années», a confirmé le directeur adjoint des enquêtes criminelles pour le Québec de l’ASFC, Tony Dos Santos.

Le bilan officiel fourni par l’agence fédérale fait état de 61 armes à feu, 13 armes prohibées, 22 armes à air comprimé, six silencieux et six chargeurs à haute capacité. Des munitions ont aussi été saisies, mais elles ont été retrouvées séparément des armes.

À la vue de ce large éventail de fusils, une question était sur toutes les lèvres: que faisaient toutes ces armes dans cette résidence? Cependant, il faudra patienter un peu plus pour avoir la réponse.

Un homme de 62 ans a été arrêté à la suite de cette perquisition, mais il a été remis en liberté le temps de l’enquête — puisque l’analyse des armes saisies se poursuit. Des accusations seront recommandées à la fin de l’enquête.

Pour l’instant, l’ASFC ne peut donc pas s’avancer sur ce que comptait faire l’homme avec toutes ces armes chez lui.

«On doit encore assembler les pièces du casse-tête, donc malheureusement, on ne peut pas affirmer si c’est un collectionneur, si c’est un importateur, s’il avait d’autres intentions également», a mentionné M. Dos Santos.

Tout commence avec un silencieux

L’ASFC a amorcé son enquête dans ce dossier lorsqu’elle a intercepté le silencieux dans un colis aux opérations commerciales de l’aéroport de Toronto en novembre dernier.

Des recherches ont permis de découvrir que l’importateur de ce silencieux était relié à d’autres saisies douanières qui avaient eu lieu par le passé pour des armes prohibées. L’ASFC connaissait donc cet individu, mais ses agents ne s’étaient jamais rendus chez lui avant le 6 février.

Et ils n’ont pu qu’être surpris par ce qu’ils ont trouvé.

«Je dois vous avouer qu’une quantité importante comme ça, ça a été une surprise de la part des enquêteurs», a reconnu M. Dos Santos.

L’origine des armes et la façon dont elles sont entrées au Canada font aussi partie des éléments qui sont étudiés par les enquêteurs. On sait toutefois que le silencieux qui a été intercepté à Toronto provenait de Chine et que plusieurs des armes saisies sont commercialisées aux États-Unis.

Toutes les armes n’ont pas nécessairement traversé la frontière, a cependant noté M. Dos Santos, qui a aussi soulevé le fait qu’il est possible que certaines d’entre elles aient été importées légalement.

«Tout indique que les armes ont été importées à un point donné, donc l’enquête va dire: est-ce que ça a été fait de façon légale? Illégale? Est-ce que les enregistrements sont biens? Au niveau de l’enquête, ça va quand même être assez long, parce qu’on doit faire le tri de ces armes-là», a-t-il dit.

L’agence fédérale n’a pas été en mesure d’estimer la valeur qu’auraient pu avoir les armes saisies sur le marché de la revente.

L’homme libéré?

Questionné à savoir s’il est normal qu’un homme chez qui une centaine d’armes ont été saisies puisse être libéré pendant la suite de l’enquête — comme c’est le cas dans ce dossier —, M. Dos Santos a affirmé que cela fait partie des procédures.

«Monsieur a été arrêté, il a eu une entrevue judiciaire de la part de nos enquêteurs de l’ASFC et, par la suite, a été libéré pour la suite de l’enquête», a-t-il expliqué, précisant que certaines dispositions ont été prises pour s’assurer que l’homme ne présente pas de danger pour le public pendant ce temps.

Les accusations exactes auxquelles cet homme pourrait faire face devront être déterminées au fil de l’enquête, mais M. Dos Santos a évoqué des infractions à la Loi sur les douanes et au Code criminel.

Pour la suite des choses, l’objectif de l’ASFC sera de clarifier d’où venaient les armes et ce à quoi elles étaient destinées.

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