Ottawa prête à une entreprise 128 M $ pour un projet d’usine d’hydrogène à T.-N.-L.

Mia Rabson, La Presse Canadienne
Ottawa prête à une entreprise 128 M $ pour un projet d’usine d’hydrogène à T.-N.-L.

Ottawa accepte de prêter des millions de dollars pour un deuxième projet d’«hydrogène vert» dans les provinces de l’Atlantique.

Le gouvernement fédéral et la société World Energy GH2 ont annoncé mercredi la conclusion d’une entente pour une facilité de crédit de 128 millions $ afin de soutenir le projet Nujio’qonik, sur la côte ouest de l’île de Terre-Neuve.

Ce prêt commercial d’Ottawa, semblable à une marge de crédit, est accordé environ deux mois après un accord semblable conclu en Nouvelle-Écosse et visant à fournir 166 millions $ à la société Everwind Fuels.

Les deux projets tentent de revendiquer le titre d’«usine d’hydrogène vert la plus avancée au Canada», même si aucun des deux n’a encore de date de mise en service.

Le Canada a signé en août 2022 un accord avec l’Allemagne pour la production et l’exportation d’«hydrogène propre» en Europe. Mais le Canada ne dispose actuellement d’aucune usine d’«hydrogène vert» en activité.

Le projet Nujio’qonik de World Energy GH2 comprendra deux à trois parcs éoliens à Stephenville et dans la région afin de produire initialement environ 250 000 tonnes d’hydrogène par année.

La stratégie allemande en matière d’hydrogène comprend un plan visant à tenter de remplacer ses centrales électriques au charbon par de l’hydrogène au cours des 15 à 20 prochaines années. L’Allemagne doit obtenir la majeure partie de cet hydrogène à l’étranger.

L’accord Canada-Allemagne fixe un objectif audacieux d’expédier de l’hydrogène dès 2025, mais le PDG de World Energy, Sean Leet, a déclaré mercredi qu’il était très peu probable que son entreprise puisse respecter cet échéancier.

Il a déclaré que World Energy travaille toujours sur divers processus d’obtention de permis et de licences à Terre-Neuve et il ne pouvait pas encore dire à quel moment les infrastructures seraient construites.

Le ministre fédéral du Travail, Seamus O’Regan, qui représente une circonscription de Terre-Neuve, a déclaré qu’il y avait une course contre la montre pour devenir un fournisseur mondial d’hydrogène. «Nous devons faire décoller ce projet et signaler au monde que nous sommes des joueurs dans l’hydrogène vert», a-t-il déclaré.

L’hydrogène vert est généralement considéré comme le plus respectueux de l’environnement, car il est produit par électrolyse pour extraire l’hydrogène de l’eau à l’aide d’électricité de source renouvelable. Dans la plupart des cas, au Canada atlantique, les projets proposés impliquent la construction de nouveaux parcs éoliens pour alimenter l’électrolyse.

L’hydrogène peut également être extrait avec de l’électricité produite par du gaz naturel, mais cette source d’énergie émet des gaz à effet de serre. Si ces gaz s’échappent dans l’atmosphère, on parle d’«hydrogène gris»; s’ils sont piégés à l’aide de systèmes de captage du carbone, on parle alors d’«hydrogène bleu».

L’Allemagne ne veut généralement acheter que de l’«hydrogène vert».

Note aux lecteurs: Version corrigée. Une version précédente affirmait qu’Exportation et développement Canada avait conclu l’entente avec la société World Energy GH2. En fait, il s’agit du gouvernement fédéral.

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