Les pêcheurs de sébaste en mal d’informations pour la réouverture de la pêche

Keith Doucette, La Presse Canadienne
Les pêcheurs de sébaste en mal d’informations pour la réouverture de la pêche

HALIFAX — La levée par Ottawa d’un moratoire de plusieurs décennies sur la pêche au sébaste a amené la flotte en eaux profondes du Canada atlantique à se demander quelles seront les conséquences pour les opérations de grands bateaux, qui ont contribué au développement de la pêche.

Dans une entrevue, mardi, Sylvie Lapointe, présidente du Conseil du poisson de fond de l’Atlantique, a déclaré que la part de 59% du quota de 2024 revenant à la flotte en eaux profondes représente une réduction importante par rapport aux niveaux passés.

«Chaque fois que les actions historiques sont ajustées, cela peut être assez déstabilisant du point de vue des investissements, a déclaré Lapointe. Est-ce dévastateur ? Non, mais décevant, c’est sûr.»

Le conseil a déclaré que ses membres ont déjà investi près de 100 millions de dollars dans des navires et des équipements en vue de la réouverture de la pêche commerciale.

La ministre des Pêches, Diane Lebouthillier, a annoncé vendredi que le moratoire mis en place en 1995 prendrait fin cette année, avec un premier quota global de capture d’au moins 25 000 tonnes pour une zone du golfe du Saint-Laurent, connue sous le nom d’unité 1. La zone s’étend de la côte ouest de Terre-Neuve jusqu’à la péninsule gaspésienne du Québec et jusqu’à la pointe nord du Cap-Breton.

Mme Lapointe a déclaré que les pêcheurs en eaux profondes restent prêts à travailler avec les pêcheurs autochtones et les pêcheurs de crevettes, qui ont chacun reçu 10% de l’allocation pour le sébaste. L’allocation aux pêcheurs de crevettes vise à les aider à faire face à une diminution significative du quota de crevette nordique en 2024.

«Nous avons dit que nous étions heureux de travailler avec ces pêcheurs côtiers pour nous assurer que nous pouvons travailler ensemble pour faire en sorte que cela se réalise et que cela soit durable», a déclaré Mme Lapointe.

Mais elle a ajouté que l’industrie a encore besoin de plus d’informations sur la manière dont la pêche sera gérée et d’une répartition plus précise des allocations de quotas provinciaux pour aider à déterminer la manière de procéder.

S’adapter aux quotas à venir

Selon les estimations publiées par le ministère fédéral des Pêches, la Nouvelle-Écosse recevra 33% de l’allocation de quota pour le sébaste, tandis que le Québec en recevra 32%, Terre-Neuve-et-Labrador 19%, le Nouveau-Brunswick 11% et l’Île-du-Prince-Édouard 5%.

Mme Lapointe a déclaré que des questions se posent également sur la manière dont la pêche tiendra compte des prises accessoires – la quantité d’espèces de poissons ou d’autres créatures marines indésirables capturées lors de la pêche commerciale – et sur le type de couverture d’observateurs qui sera nécessaire pour surveiller les captures.

Sylvie Lapointe a déclaré qu’un comité consultatif industrie-gouvernement sur le sébaste devrait se réunir vendredi pour discuter du total de captures autorisés pour cette saison, tandis qu’une autre réunion du comité est prévue en mars pour discuter des détails des futures mesures pour la pêche.

«Tout est un peu incertain en ce moment», a-t-elle déclaré.

Dans l’annonce fédérale de la semaine dernière, Diane Lebouthillier a déclaré que la reprise de la pêche se ferait en deux phases. La première phase de deux ans donnerait aux pêcheurs le temps de recueillir des données et de développer de nouveaux marchés tout en renforçant leurs capacités. La seconde consisterait à établir un plan à long terme.

Partager cet article
S'inscrire
Me notifier des
guest
0 Commentaires
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires