TORONTO — Unifor entame le dernier week-end de ses négociations avec Stellantis avant la date limite de grève, alors que les travailleurs du syndicat des United Auto Workers (UAW) aux États-Unis entrent également dans une nouvelle étape de négociations.
Unifor a fixé le 29 octobre à 23 h 59 (heure de l’Est) comme date limite pour les négociations avec le constructeur automobile.
Le syndicat a expliqué qu’il s’efforçait d’obtenir les mêmes gains que ceux obtenus chez Ford Motor et General Motors, ainsi que certains détails propres aux projets de véhicules électriques de Stellantis pour ses usines canadiennes.
Il a déclaré qu’en plus de garantir le modèle économique de base défini par l’accord avec Ford, il s’efforçait également de résoudre les problèmes importants spécifiques à Stellantis.
Alors que les pourparlers se poursuivent au Canada, les UAW ont annoncé mercredi une avancée décisive en concluant une entente de principe avec Ford, après environ six semaines d’escalade des grèves.
L’UAW a annoncé certains des gains clés, dont une augmentation salariale d’environ 25% sur la durée du contrat de quatre ans, mais ne publiera pas tous les détails tant que la proposition n’aura pas été examinée par un comité syndical.
Barry Eidlin, professeur agrégé de sociologie à l’Université McGill, estime que, sur la base des détails publiés jusqu’à présent, l’accord des UAW semble meilleur que celui qu’Unifor a obtenu ici.
«Sur la base de ce qui est publiquement disponible, il semble que l’accord de l’UAW soit supérieur», a dit M. Eidlin.
«Ce n’est pas que l’accord avec Unifor n’est pas bon. Il est plutôt bon, c’est de loin le meilleur contrat qu’ils ont remporté depuis des décennies. Mais, il est également important de garder à l’esprit que l’UAW était en train de se sortir d’un trou beaucoup plus profond qu’Unifor l’était.»
Il a souligné que les travailleurs temporaires connaîtront des gains plus importants aux États-Unis, mais encore une fois, à partir d’un point de départ plus bas, et que les travailleurs de l’UAW obtiendront également leur plein salaire dans trois ans, au lieu des quatre ans qu’Unifor avait obtenus. Cependant, les deux sont nettement plus rapides que les huit années précédentes.
Unifor a affirmé qu’il est difficile de faire des comparaisons directes des gains entre les deux syndicats en raison de nombreuses différences dans les opérations et les contrats.
Alors qu’Unifor fait pression pour que Stellantis accepte le modèle qu’il a établi, les membres du syndicat de l’entreprise ont exprimé leur mécontentement concernant les progrès réalisés.
M. Eidlin a déclaré que les pressions de l’UAW pourraient accroître la pression sur Stellantis pour qu’elle veuille éviter une grève d’Unifor. Il reste à voir si les travailleurs accepteront l’accord.
«La question est alors de savoir ce que les travailleurs de Stellantis vont dire de l’accord. Parce qu’ils sont les arbitres ultimes.»
