Les Canadiens veulent garder au même niveau l’aide à l’Ukraine, selon un sondage

Stephanie Taylor, La Presse Canadienne
Les Canadiens veulent garder au même niveau l’aide à l’Ukraine, selon un sondage

OTTAWA — Un nouveau sondage suggère que davantage de Canadiens souhaitent que le premier ministre Justin Trudeau maintienne son niveau actuel de soutien financier à l’Ukraine pour combattre l’invasion russe, plutôt que de l’augmenter.

La maison de sondage Léger a récemment interrogé les Canadiens sur la présence de leur pays sur la scène mondiale, notamment sur les efforts du Canada pour aider l’Ukraine à se défendre contre la Russie, qui a commencé son invasion à grande échelle en février 2022.

Au total, 1521 répondants ont participé à l’enquête en ligne du 20 au 22 octobre. On ne peut pas lui attribuer de marge d’erreur, car les sondages en ligne ne sont pas considérés comme des échantillons véritablement aléatoires.

Le sondage demandait l’avis des Canadiens sur l’aide financière du gouvernement libéral envers l’Ukraine.

Selon les résultats, 45 % des répondants ont dit qu’ils pensaient que le Canada devrait maintenir le même niveau de dépenses. En revanche, 30 % croient que le gouvernement fédéral devrait les diminuer.

Seulement 12 % des personnes sondées voudraient que le gouvernement fédéral augmente le niveau de dépenses du Canada, tandis que 12 pour cent ont déclaré ne pas savoir ou ont refusé de répondre.

Une ventilation régionale montre que les répondants de l’Alberta sont les plus convaincus que le Canada devrait réduire son niveau de dépenses, à 45 %. 

Au Québec, 46 % des personnes interrogées estiment que le Canada devrait maintenir le même niveau de soutien financier à l’Ukraine, avec tout de même 27 % des gens privilégiant une réduction des dépenses. Les répondants québécois sont 15 % à favoriser une augmentation de l’aide, et 12 % ont dit ne pas avoir d’opinion ou ont refusé de la donner.

Les résultats par catégorie d’âge au pays suggèrent également qu’à 49 %, les personnes âgées de 55 ans et plus sont les plus en faveur du maintien du niveau actuel de soutien du Canada.

En ce qui concerne la manière dont le Canada devrait s’impliquer dans le conflit, 46 % des répondants ont répondu qu’ils estimaient qu’il devrait maintenir ses efforts actuels en matière d’aide humanitaire et de formation militaire. Cela se compare aux 30 % de personnes qui voudraient que le Canada accroisse ses efforts humanitaires et aux 23 % qui voudraient augmenter le soutien militaire.

De plus, 20 % des répondants estiment que le Canada devrait accroître ses efforts pour fournir à l’Ukraine des munitions et d’autres fournitures militaires, contre 41 % qui ont déclaré qu’il devrait maintenir ses efforts actuels. Par ailleurs, 25 % ont dit que le Canada devrait réduire ces efforts.

Le premier ministre Justin Trudeau s’est rendu en Ukraine à deux reprises depuis l’invasion de la Russie et, le mois dernier, le gouvernement fédéral avait promis quelque 9,5 milliards $ d’aide au pays.

Cela implique quelque 2,4 milliards $ de soutien militaire, notamment des chars de combat Leopard 2, des véhicules blindés de soutien au combat, des obusiers M777 et des munitions. M. Trudeau a également renouvelé et élargi le groupement tactique de l’OTAN dirigé par le Canada en Lettonie, visant à dissuader l’agression russe.

Le rôle du Canada sur la scène internationale

Le sondage a également interrogé les répondants sur le rôle que joue le Canada sur la scène internationale. Cet ensemble de questions ne mentionne aucun événement mondial précis, mais l’enquête arrive à un moment où les interactions du Canada avec le reste du monde sont sous les projecteurs.

Cela inclut la déclaration explosive de Justin Trudeau à la Chambre des communes le mois dernier, selon laquelle les agences de sécurité nationale du Canada enquêtaient sur des «allégations crédibles» d’un «lien potentiel» entre le gouvernement indien et la mort par balle d’un dirigeant sikh canadien en Colombie-Britannique.

Le gouvernement indien, qui a nié toute implication, a décidé la semaine dernière de révoquer l’immunité diplomatique de dizaines de diplomates canadiens, ce qui a amené le Canada à déplacer 41 de ses diplomates et les personnes à leur charge hors du pays.

Le mois dernier également, le député libéral Anthony Rota a démissionné de son poste de président de la Chambre des communes pour avoir invité un homme qui avait combattu avec une unité nazie en Ukraine pendant la Deuxième Guerre mondiale à assister au discours du président ukrainien Volodymyr Zelensky au Parlement. L’homme a reçu une ovation lorsqu’il a été reconnu par M. Rota, qui a déclaré que lui seul était en faute. M. Trudeau a qualifié cela de «profondément embarrassant» et s’est finalement excusé.

Le sondage montre que 57 % des répondants estiment que le Canada devrait jouer un rôle plus visible en ce qui concerne les Nations unies. De plus, 51 % des sondés pensent que le Canada devrait le faire en matière de diplomatie étrangère.

Quarante-huit pour cent des personnes interrogées ont répondu que le Canada devrait jouer un rôle plus visible en matière d’aide étrangère, tandis que 43 % ont déclaré qu’elles aimeraient avoir un rôle plus visible en matière d’intervention ou de soutien militaire.

Les répondants semblaient divisés quant à leur point de vue sur les relations du Canada avec son voisin du sud.

Lorsqu’on leur a demandé si le fait d’être un proche allié des États-Unis a aidé ou nui au Canada sur la scène internationale, 49 % des répondants ont répondu que cela aidait, comparativement à 29 % qui ont répondu que cela nuisait au pays. Vingt-deux pour cent ont dit ne pas savoir ou ont refusé de répondre à la question.

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