Le tueur Sanderson narguait les policiers lors de son arrestation, selon un agent

Kelly Geraldine Malone, La Presse Canadienne
Le tueur Sanderson narguait les policiers lors de son arrestation, selon un agent

SASKATOON — Un policier de la GRC impliqué dans la course poursuite pour coincer l’auteur de la tuerie à l’arme blanche en Saskatchewan en 2022 a déclaré mercredi que le tueur était arrogant lors de son arrestation. 

L’agent Bill Rowley, de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), a raconté à l’enquête du coroner, mercredi, que Myles Sanderson riait lorsque les policiers lui ont passé les menottes au bord d’une autoroute le 7 septembre 2022.

«Suffisant, présomptueux et arrogant», a déclaré M. Rowley à propos du comportement de Sanderson lors de son arrestation.

Sanderson était en fuite depuis plusieurs jours lorsque la police l’a rattrapé. 

Vanessa Burns, qui était la conjointe de fait de Sanderson, a été émue en racontant que le père de ses cinq enfants n’avait montré aucun remords pour ce qu’il avait fait.

«J’ai été bouleversée lorsque j’ai entendu sa voix», a expliqué Mme Burns lors d’une pause dans l’enquête après avoir regardé la vidéo de l’arrestation de la caméra du tableau de bord. «Ça a ramené beaucoup d’émotions.»

Leur relation de 14 ans a été pleine de violence et s’est terminée par le meurtre par Sanderson de son père, Earl Burns Sr., et de 10 autres personnes dans la nation Crie de James Smith et dans le village voisin de Weldon. Dix-sept autres ont été blessés.

Au cours du troisième jour de l’enquête sur la mort du tueur, les agents de la GRC ont partagé des détails dramatiques sur l’arrestation de Sanderson, au cours de laquelle il a été en détresse médicale.

Un médecin légiste a déclaré mardi que Sanderson avait fait une overdose de cocaïne.

L’enquête, prévue jusqu’à vendredi à Saskatoon, vise à établir quand et où Sanderson est décédé ainsi que la cause de son décès. Le jury, composé de six personnes, peut également formuler des recommandations.

Les jurés à l’enquête du coroner ont visionné mercredi une vidéo tirée des caméras de tableau de bord des véhicules de patrouille de la GRC. La vidéo montre la poursuite policière à grande vitesse qui s’est terminée par la perte de contrôle du camion que conduisait le suspect.

L’agent Rowley a raconté aux jurés que Sanderson roulait à plus de 160 km/h, à contresens, sur l’autoroute 11, un important axe routier pour les véhicules se dirigeant du nord vers Saskatoon. «C’était une situation très dramatique», a-t-il dit. 

La poursuite a pris fin lorsqu’un policier de la GRC a utilisé son véhicule pour percuter le camion que conduisait Sanderson, qui s’est retrouvé dans le fossé. Les policiers ont alors pris d’assaut le camion et l’agent Rowley a vu Sanderson porter la main à sa bouche.

L’agent Travis Adema, qui faisait partie des agents qui ont répondu à l’appel, a déclaré qu’il était possible que le mouvement soit dû à l’ingestion de drogues de Sanderson. Mais «à ce moment, ça aurait pu être n’importe quoi».

Les agents Rowley et Adema et d’autres policiers ont sorti le tueur du camion et l’ont placé en garde à vue.

Des convulsions

Les jurés à l’enquête du coroner avaient entendu mardi Sanderson, dans une vidéo de tableau de bord, demander aux policiers lors de son arrestation combien de personnes il avait tuées finalement. L’homme de 32 ans dit aussi aux policiers de la GRC qu’ils auraient dû lui tirer dessus.

Dans une vidéo, on voit Sanderson commencer à avoir des convulsions. Les policiers le placent au sol et lui demandent s’il a pris de la drogue. 

«Je pouvais sentir son corps se raidir et commencer à trembler, a déclaré l’agent Rowley mercredi. Je savais que ce n’était pas bon.»

Dans la vidéo, les genoux de Sanderson fléchissent et il est placé au sol pendant que les agents lui fournissent une aide médicale.

L’agent Sean Nave, qui était ambulancier avant de devenir membre de la GRC, est arrivé sur les lieux. Il a déclaré lors de l’enquête qu’il semblait que Sanderson avait des convulsions.

M. Nave a administré deux doses de naloxone, un médicament utilisé pour inverser les surdoses d’opioïdes. Cela n’aurait aucun effet sur une surdose de cocaïne, selon l’enquête.

Pendant que les policiers s’occupaient de Sanderson, l’agent Adema a déclaré avoir vu quelque chose dans la main du tueur. Il s’agissait d’un sac en plastique contenant une substance blanche avec un billet de 20 $ enroulé à l’intérieur, qui a ensuite été identifiée après test comme de la cocaïne.

L’ambulancier paramédical Nic Machan est arrivé peu de temps après. M. Machan, qui faisait partie de l’équipe d’intervention d’urgence d’Ottawa envoyée pour aider après l’attaque massive au couteau, a déclaré que Sanderson avait eu une autre crise et n’avait pas de pouls.

La chemise de Sanderson a été coupée et les menottes retirées. La RCR a été lancée, selon l’enquête.

Sanderson a été placé dans une ambulance et transporté à l’hôpital de Saskatoon où il a été déclaré mort.

L’ambulancier Calvin Heurer a déclaré aux jurés que le tueur était resté à plat et que son cœur avait cessé de battre pendant tout le trajet.

Une enquête distincte sur le massacre a eu lieu le mois dernier, examinant chacun des meurtres et émettant plus de deux douzaines de recommandations.

Mme. Burns dit que les enquêtes ont été difficiles, mais il est important de comprendre ce qui s’est passé lors de l’arrestation de Sanderson afin de trouver la guérison.

«J’ai enfin pu y jeter un œil. C’est utile.»

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