SASKATOON — Avant de mourir d’une surdose de cocaïne en garde à vue, un tueur de masse a demandé aux policiers qui l’avaient arrêté combien de personnes il avait tuées lors d’un massacre à l’arme blanche en Saskatchewan, a-t-on appris mardi lors d’une enquête.
«Combien de corps ai-je eu ?», dit Myles Sanderson dans une vidéo capturée par les caméras du tableau de bord d’une autopatrouille de la Gendarmerie royale du Canada (GRC).
Trois jours avant d’être capturé, Sanderson, 32 ans, s’était rendu de maison en maison dans la communauté crie de James Smith et dans le village voisin de Weldon, défonçant les portes et attaquant les gens. Il a tué 11 personnes, et en a blessé 17 autres.
Mardi, les jurés ont vu une vidéo de l’arrestation de Sanderson lors de l’enquête du coroner sur la mort du tueur.
Le sergent Ken Kane, un enquêteur de la police de Saskatoon, a affirmé que Sanderson était surpris que personne ne lui ait tiré dessus. «Vous auriez dû», dit Sanderson à plusieurs reprises aux policiers dans la vidéo.
La vidéo montre les genoux de Sanderson fléchir et il commence à convulser.
Le tueur a reçu de la naloxone, un médicament utilisé pour inverser les surdoses d’opioïdes. Un policier a également trouvé un billet de 20 $ enroulé et un sac contenant une substance blanche dans la main de Sanderson, selon l’enquête.
Les agents ont effectué des compressions thoraciques sur Sanderson jusqu’à l’arrivée des ambulanciers et l’ont emmené à l’hôpital dans une ambulance.
Le Dr Shaun Ladham, médecin légiste, a déclaré lors de l’enquête que Sanderson était décédé des suites d’une intoxication due à la cocaïne.
«Il y avait tellement de cocaïne» dans son organisme, a affirmé le Dr Ladham.
Une toxicologue a témoigné que les échantillons de sang prélevés sur Sanderson contenaient l’un des niveaux de cocaïne les plus élevés qu’elle ait jamais vus.
«Un niveau très, très élevé», a dit Jennifer Billinsky, qui a testé les échantillons de Sanderson.
Il n’y avait aucune trace d’alcool, de fentanyl ou de méthamphétamine.
Darryl Burns, dont la sœur a été tuée dans la communauté, a déclaré avoir ressenti une montée d’émotions en regardant la vidéo de l’arrestation de Sanderson.
«Je ne comprenais pas ce que je vivais. Je ne savais pas si c’était de la colère, du soulagement ou ce que c’était», a raconté M. Burns lors d’une pause.
«Ce n’est pas qu’il était mort, mais le danger avait disparu», a déclaré M. Burns.
Une manœuvre risquée pour arrêter le tueur
Sanderson était en fuite depuis plusieurs jours lorsque la police l’a rattrapé le 7 septembre 2022.
L’enquête avait déjà révélé comment Sanderson avait réussi à échapper aux policiers pendant trois jours et sept heures après les meurtres. Une femme a appelé la police pour dire que Sanderson était entré par effraction chez elle et avait volé son camion, ce qui a déclenché rapidement une recherche dans toute la région.
L’agente, Brianne Hathaway, qui se trouvait dans un véhicule banalisé, a déclaré à l’enquête qu’elle avait repéré le camion et commencé à le suivre alors qu’il se dirigeait vers l’autoroute 11, la route principale menant à Saskatoon depuis le nord.
La vidéo du tableau de bord montre le camion entrant dans le stationnement d’une station-service, sur une route de gravier, puis sur l’autoroute dans la mauvaise direction.
La police poursuit le camion à toute vitesse alors que Sanderson se dirige vers la circulation venant en sens inverse. Il traverse l’herbe et s’engage dans les voies en direction sud.
L’agente Heidi Marshall a déclaré que cela lui avait donné l’occasion d’effectuer une manœuvre de véhicule difficile et risquée pour arrêter le tueur. Pendant un instant, elle a pensé à ses deux jeunes enfants à la maison, et à ce qu’une erreur pourrait signifier pour eux, a-t-elle raconté.
«Cela m’est rapidement sorti de l’esprit», a-t-elle affirmé lors de l’enquête.
La vidéo montre Mme Marshall conduisant son véhicule dans le camion, le forçant à tourner. Le camion entre dans un fossé.
«Je l’ai eu. Je l’ai eu», dit Mme Marshall dans la vidéo.
Alors que les policiers sortaient Sanderson du camion et l’arrêtaient, Mme Hathaway a déclaré qu’il l’avait reconnue. Il lui a demandé si elle était dans le camion qui le suivait.
L’enquête du coroner, qui doit durer une semaine à Saskatoon, est requise en vertu de la loi, car Sanderson est mort pendant sa détention. Il s’agit d’établir où, quand et comment Sanderson est mort. Le jury, composé de six personnes, peut formuler des recommandations.
Une enquête distincte sur la tuerie a examiné le mois dernier chacun des meurtres et émis plus de deux douzaines de recommandations.
