Le procureur réclame la perpétuité pour un policier de la GRC ayant tué son amant

Kelly Geraldine Malone, La Presse Canadienne
Le procureur réclame la perpétuité pour un policier de la GRC ayant tué son amant

PRINCE ALBERT, Sask. — Les membres de la famille d’un Saskatchewanais abattu par son amant ont déclaré au tribunal qu’ils ne comprendraient jamais pourquoi il avait été tué par l’ancien agent de la GRC.

Bernie Herman, 55 ans, a été reconnu coupable en janvier d’homicide involontaire à la suite de la mort de Braden Herman, 26 ans. Les deux hommes n’avaient aucun lien de parenté.

Le corps nu de Braden Herman a été retrouvé en 2021 dans un parc en périphérie de Prince Albert. Bernie Herman a témoigné qu’il avait tiré avec l’arme qui a tué Braden Herman, mais a déclaré qu’il avait été provoqué en une fraction de seconde.

«Pourquoi a-t-il fallu que ça arrive?» a demandé Mary Jane Herman dans une déclaration de la victime lue au tribunal lors d’une audience sur la détermination de la peine à la Cour du Banc du Roi à Prince Albert jeudi.

La Couronne demande une peine allant jusqu’à la prison à vie tandis que la défense plaide pour une peine de quatre à six ans. Le juge Gary Meschishnick a réservé sa décision jusqu’au 18 juin.

Mary Jane Herman a élevé Braden Herman et son frère jumeau dans la Nation dénée de Clearwater River, près de La Loche, en Saskatchewan. La mère de Braden Herman est décédée lorsque les garçons étaient jeunes et son frère jumeau s’est suicidé en 2015.

La procureure Jennifer Schmidt a déclaré au tribunal que Braden Herman était vulnérable et sans logement lorsqu’il a rencontré le policier sur Facebook en 2018.

«La réalité vécue par Braden Herman n’était pas la réalité vécue par Bernie Herman», a souligné Mme Schmidt.

Le tribunal a appris que le policier avait invité le jeune homme à emménager dans sa maison familiale peu après leur rencontre. La relation a ensuite pris une tournure sexuelle et a commencé à affecter le mariage de l’agent de la GRC.

L’épouse du policier a expulsé Braden Herman de la maison en 2019, mais les deux hommes ont continué à se rencontrer pour des relations sexuelles.

Mme Schmidt a défendu que Bernie Herman avait une position privilégiée vis-à-vis du jeune homme, ayant une longue carrière au sein de la GRC, une famille et un foyer.

En demandant la peine à perpétuité, elle a exhorté le juge à réfléchir à la manière dont le meurtre était lié à la violence conjugale.

L’avocat de la défense Darren Kraushaar a déclaré que le policier était également issu d’un milieu modeste dans la même région du nord de la Saskatchewan et qu’il avait travaillé dur pour surmonter l’adversité. Me Kraushaar a exposé que l’agent de la GRC avait été victime de violence et de chantage de la part de Braden Herman.

Les avocats du policier ont soutenu qu’il s’agissait d’un acte de légitime défense, mais les procureurs ont déclaré que l’accusé avait attiré son amant dans une zone isolée pour le tuer.

Bernie Herman avait été accusé de meurtre au premier degré, mais le juge Meschishnick a déclaré dans sa décision que la Couronne n’avait pas prouvé que le policier n’avait pas été provoqué.

Bernie Herman a présenté de brèves excuses au tribunal lors de l’audience de détermination de la peine. Il a témoigné que Braden Herman, qui était nu, lui avait saisi le visage, puis s’était dirigé vers l’arrière du camion du policier et s’était penché pour saisir un objet.

Bernie Herman a déclaré qu’il ne se souvenait pas de ce qui s’était passé ensuite, mais que son arme avait tiré.

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