Le gouvernement refuse une motion sur l’immigration temporaire

Patrice Bergeron, La Presse Canadienne
Le gouvernement refuse une motion sur l’immigration temporaire

QUÉBEC — L’opposition a tenté deux fois plutôt qu’une mercredi de forcer le gouvernement Legault à tenir compte de l’immigration temporaire dans la capacité d’accueil du Québec.

La Coalition avenir Québec refuse en effet de tenir compte de plus de 300 000 immigrants temporaires dans sa planification pluriannuelle, qui ne comptabilise que l’immigration permanente fixée à 50 000 admissions par an.

Des consultations doivent avoir lieu sur la planification 2024-2027 de l’immigration et les partis d’opposition demandent à la ministre responsable, Christine Fréchette, de dresser un portrait complet de la situation, autant pour les permanents que les temporaires, afin de mieux prévoir les services publics qui devront être fournis.  

Le député péquiste Pascal Bérubé a donc déposé une motion demandant au gouvernement «qu’il considère les immigrants temporaires dans son évaluation de la capacité d’accueil du Québec et les inclue dans le calcul des seuils d’immigration annuelle dans son prochain plan d’immigration».

Le leader parlementaire adjoint du gouvernement, Mathieu Lévesque, a toutefois refusé son consentement pour en débattre. 

Le Parti libéral (PLQ) a quant à lui déposé un projet de loi modifiant la loi actuelle sur l’immigration pour que le gouvernement soit forcé de tenir compte dans ses plans des données de l’immigration temporaire.

Le député libéral Monsef Derraji, qui a déposé le projet de loi, veut ainsi mettre au jour ce qu’il appelle le «grand mensonge caquiste». 

François Legault s’engage à n’accepter que 50 000 immigrants permanents par an à des fins électoralistes, mais son gouvernement admet en réalité plus de 300 000 temporaires pour répondre aux besoins du marché du travail, a-t-il dénoncé. 

Or M. Derraji fait valoir que l’immigrant, qu’il soit temporaire ou permanent, requiert les mêmes services, que ce soit en matière de logement, de santé, d’éducation, de petite enfance, de francisation, etc. 

Même si le PLQ a jugé bon de prendre l’initiative législative sur cet enjeu, il est plutôt rare qu’un projet de loi déposé par l’opposition soit choisi par le gouvernement pour être étudié en commission parlementaire et ensuite être adopté.  

Au 1er janvier, le Québec accueillait déjà 346 000 personnes non résidentes permanentes, selon les données de Statistique Canada.

Le PLQ a choisi de déposer ce projet de loi alors que le débat sur l’immigration fait les manchettes au Québec, notamment en raison de l’Initiative du siècle. 

Il s’agit du plan d’un groupe influent qui fait pression sur le gouvernement fédéral pour augmenter la population du Canada à 100 millions d’habitants d’ici à 2100.

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