Le front commun est lancé pour les prochaines négociations du secteur public

Clara Descurninges, La Presse Canadienne
Le front commun est lancé pour les prochaines négociations du secteur public

MONTRÉAL — Les trois plus grandes centrales syndicales du Québec ont annoncé dimanche matin la création d’un front commun pour les négociations de conventions collectives du secteur public de 2023.

L’alliance entre la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) et la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) inclura une coordination de leurs demandes à la table de négociations et une entente de non-maraudage entre les différentes organisations.

«Le message que nous voulons envoyer aujourd’hui c’est que nous sommes ensemble, en toute solidarité», a ajouté le président de la CSQ, Éric Gingras. Le but est de «coordonner nos forces pour établir des revendications qui vont souvent être intersectorielles» concernant des enjeux comme les salaires ou la retraite.eux comme comme les salaires ou la retraite.

Il souhaite que le front commun puisse «éviter le psychodrame des négociations au Québec et ne pas attendre deux ans pour régler des conventions collectives».

«Nous voulons nous asseoir, nous voulons dialoguer, nous voulons trouver des solutions», a-t-il dit, appelant au «dialogue social».

De nouveau en négos

Les dernières conventions du secteur public ― dont certaines viennent juste d’être adoptées et d’autres sont encore en attente ― viendront à échéance dans un an, au 31 mars 2023. Mais les syndicats doivent selon la loi déposer leurs demandes avant la fin d’octobre prochain.

Lesdites demandes seront peaufinées dans les mois à venir, mais le vice-président de la CSN François Enault a prévenu qu’«avec l’inflation actuelle, nos attentes seront en conséquence».

Selon l’Institut de la statistique du Québec, «la rémunération globale des salariés de l’administration québécoise affiche un retard de 9,4 % par rapport à celle de l’ensemble des autres salariés québécois» pour l’année 2021. Si l’on ne compte que les travailleurs québécois syndiqués, les employés du secteur public ont un salaire 22,4 % inférieur. 

Il faut cependant noter que cette comparaison se fait sur des métiers souvent différents. Les travailleurs du secteur public québécois se retrouvent en majorité dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la fonction publique.

«Il y a une chose que la pandémie a démontrée, c’est bien l’importance des services publics, mais aussi leur fragilité», fait valoir M. Enault, plaidant que de meilleurs salaires et conditions de travail permettraient de contrer la pénurie de travailleurs dans les emplois critiques. 

Il compte s’attaquer entre autres à «la surcharge, la précarité, l’autonomie professionnelle, la santé et sécurité au travail, la santé psychologique».

Les représentants des centrales se sont dits ouverts à l’ajout de syndicats indépendants dans leur coalition. «Nous souhaitons les plus grandes alliances possibles (…), mais nous avons jugé important d’abord de convenir entre nous de ce protocole de front commun», a expliqué M. Boyer.

En tout, les négociations du secteur public toucheront plus d’un demi-million d’employés. Le front commun englobe 355 000 d’entre eux.

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Cet article a été produit avec le soutien financier des Bourses Meta et La Presse Canadienne pour les nouvelles.

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